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Une oie décapitée au nom du folklore lors de fêtes en Basse-Meuse : une pratique qui choque (vidéo)

Une oie (morte) décapitée en pleine rue à l’aide d’un sabre, l’image peut choquer. Pourtant, c’est une réalité dans certains villages de la Basse-Meuse. Cette pratique folklorique interpelle et fait réagir.

VIDÉO

Les traditions et le folklore sont rassembleurs. Souvent, il s’agit de pratiques ou d’événements auxquels ont participé les grands-parents, les parents et qui sont chers aux enfants. Et ceux-ci n’hésiteront pas à transmettre à leur progéniture l’attachement aux coutumes propre à un village ou à une région. Cependant, il est parfois bon de remettre en question certains actes liés au folklore qui ne collent plus avec les mœurs actuelles.

C’est notamment le cas de la décapitation de l’oie. Une pratique qui existe encore dans certains villages et qui dérange certaines personnes, notamment les nouveaux arrivants qui les découvrent. Ce week-end avait lieu la fête à Mortier, un village situé sur la commune de Blegny, et comme le veut la tradition les festivités s’achevaient mardi par la décapitation de l’oie…

Une oie (qui a été tuée au préalable) est placée dans un panier qui retient son corps et qui laisse pendre le cou de l’animal. Ce panier est maintenu en l’air à l’aide de cordes et l’objectif est clair : décapiter l’oie. À tour de rôle, les volontaires défilent. On leur bande les yeux et armé d’un sabre, ils donnent des coups dans l’espoir de détacher la tête du reste du corps. La personne qui y parvient remporte alors le cadavre de l’animal et peut l’emporter chez lui pour le cuisiner.

Une vieille tradition vieille

Un spectacle qui de mémoire d’homme s’est toujours tenu, mais qui peut laisser dubitatif… Le bourgmestre de Blegny, Arnaud Garsou (PS), comprend aisément que cela peut heurter la sensibilité de certains. « Je comprends que ça pourrait paraître barbare pour des personnes extérieures. Dans certains villages, cette tradition est toujours d’application, c’est le cas à Saint-Remy, ou à Mortier (On retrouve également cette pratique à Hermalle, NDLR). Il s’agit du folklore local, c’est une tradition qui remonte à plusieurs dizaines d’années. On ne sait même pas exactement de quand ça date. Ceux qui le souhaitent y assistent, ceux qui ne veulent pas le voir n’y vont pas. Il faut être conscient que l’animal est mort et que celui qui parvient à lui couper la tête remporte l’oie et la reprend chez lui pour la cuisiner. L’animal ne souffre pas puisqu’il est déjà mort. Je pense que les traditions, quand elles ne mettent personne en danger, doivent perdurer. », indique-t-il.

La ministre condamne par ailleurs toute action qui bafoue le respect et la dignité des animaux. Ce qui est le cas du manque de respect induit par de telles pratiques de « jeux » avec des cadavres d’animaux
Cabinet de Céline Tellier (Ecolo)

De son côté, l’échevin du Bien-être animal de Blegny est surpris. « Lorsqu’un événement de ce type est organisé, une demande doit être introduite auprès de l’administration, ce qui n’a pas été le cas pour Mortier. Si une demande avait été introduite pour une décapitation de l’oie, elle n’aurait pas été acceptée. Nous sommes pour la perpétuation des traditions, à l’exception de certaines qui ne sont plus d’actualité. Nous ne sommes pas d’accord pour ce type de pratique », s’exclame Christophe Renery, pourtant PS également.

La ministre du Bien-être animal Céline Tellier s’oppose également à cette pratique. « La ministre du Bien-être animal condamne par ailleurs toute action qui bafoue le respect et la dignité des animaux. Ce qui est le cas du manque de respect induit par de telles pratiques de « jeux » avec des cadavres d’animaux », souligne son cabinet.

Une pratique répandue en Basse-Meuse

Cette pratique est loin d’être spécifique au village de Mortier. On la retrouve notamment du côté d’Aubel, dans le pays de Herve, lors de la fête (là, l’oie, devenue une dinde entretemps, est pendue par le cou, NDLR). Cependant, force est de constater que cette tradition très présente en Basse-Meuse tend à disparaître. De nombreuses localités ont ainsi arrêté la décapitation de l’oie ces dernières années. C’est notamment le cas à Visé. Ou la tradition est encore pratiquée par une poignée d’initiés à l’abri des regards, comme à Hermalle. Preuve du malaise qu’elle peut susciter.

( Originaire de Saint-Remy, j'ai toujours connu la décapitation de l'oie le mardi de la fête. Le public était invité à acheter un billet de tombola. Les billets étaient ensuite tirés au sort et l'heureux possesseur se voyait armer d'un sabre et les yeux bandés. Mis en face de l'oie, il avait le privilège de "sabrer" afin de tenter de couper le cou de l'animal (tué le matin) et ainsi de suite jusqu'à ce que le "sabreur"' parvienne à ses fins et emporte l'animal pour le déguster en famille. Signalons que le cou de l'oie était renforcé d'un fil de fer, qui empêchait une décapitation trop rapide. Cette pratique, maintenant "décriée" par certains, a toujours cours dans plusieurs pays du Moyen Orient. Là, l'oie est remplacée par un être humain, et l'opération est "hallal", la personne n'est pas anesthésiée et est bien vivante. Pierre Neufcour)

Commentaires

  • On autorise les abattages rituels mais on critique de découper une oie morte.
    demain on râlera parce qu'on voit un boucher découper du jambon ? Et Mathi l'Ohé, quelle barbarie de porter ainsi en cortège les reste d'un cochon !!
    Contrairement à ce qui se passe dans un abattoir, le volatile n'est pas pendu vivant avant d'être décapité.
    Les bobos bien penseurs, vous savez où je me les case...
    http://1579.be/decapitation-oie.htm

  • Monsieur (Marc),
    Permettez moi de vous répondre ou plutôt de vous corriger...
    Tout d'abord les abattages rituels sont autorisés en Wallonie et en Flandre uniquement après étourdissement. A Bruxelles ce n'est pas encore le cas, malgré qu'une bonne partie de la population le demande (nous n'y pouvons rien si certaines communautés arrivent à imposer leurs choix). "Le volatile n'est pas pendu vivante avant d'être décapité", puis-je savoir comment il a été tué sans que son corps ne soit abimé ?? Pour votre information, tous volatiles sont étourdis en abattoir (voir le site de Celagri.be: étapes et conditions de l’abattage des volailles) . Autre chose: l'enterrement de Matî l'Ohê, c'est un os qui est transporté respectueusement, pas une dépouille que l'on exhibe et joue avec !!! Je ne pense pas que vous apprécierez si demain on s'amuse avec le corps de votre chien, chat ou tout autre animal auquel vous seriez attaché ou au moins pour lequel vous auriez un minimum de respect !!

  • Pfff, ça se pratique encore ??? Et comment tuent-ils l'oie le matin ??? Elle ne souffre pas, mon oeil ! Je ne comprend pas comment on peut "s'amuser" avec le corps d'un animal.... Et arrêtons avec le "c'est juste une tradition" ... car alors remettons d'application toutes les traditions de nos contrées (les chats jetés des beffrois, les oiseaux cloués aux portes, les sorcières et albinos jetés au feu, les voleurs pendus à l'entrée du village, ...) et n'évoluons jamais pour une meilleur respect de chacun(e) et des êtres vivants !! Il y a toujours moyen de continuer un folklore tout en le modernisant (ici par une fausse oie par exemple).

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