A propos de la frontière belgo-hollandaise
C'est la Meuse qui tient lieu de frontière séparant (ou unissant, c'est une question de point de vue), la Belgique et les Pays-Bas à hauteur des villages de Lanaye et d'Eijsden.
La Meuse, c'est vite dit, car, d'une part, elle est large de quelque 200 mètres et, d'autre part, elle ne s'est pas toujours trouvée au même endroit.
C'est en fait le Thalweg (qui est la ligne de plus grande pente d'une vallée suivant laquelle se dirigent les eaux; en d'autres termes, plus ou moins le milieu du fleuve) qui est la ligne précise de la frontière.
Toutefois, le cours de la Meuse fut rectifié dans les années 50: il y eut désormais suppressions des méandres, La Meuse eut un profil plus droit, plus favorable à la navigation.
Conséquence inattendue: comme on a conservé l'ancien thalweg comme frontière, une partie de la rive gauche (anciennement rive droite) se trouve au Pays-Bas et inversement une partie de la rive droite (anciennement rive gauche) se trouve en Belgique.
Sur la fin des années 70, il fut sérieusement envisagé un échange afin que ce soit le cours actuel et le nouveau thalweg qui constituent la frontière. Les pourparlers s'enlisèrent. Cela aurait pourtant finalement permis que la nouvelle écluse de Lanaye soit entièrement en Belgique et le dossier administratif aurait été simplifié. Les pourparlers viennent de reprendre. Deux réunions ont eut lieu. Il semble que cette fois la réussite pourrait être au rendez-vous.
Notons cependant que les parlements doivent se prononcer. Des détails insignifiants sont à régler. Par exemple: à quels pays appartiendraient quelques îlots de formation récente? Qui sera propriétaire du terrain de la rive droite anciennement situés sur la rive gauche (probablement continueront-ils à appartenir à la Ville de Visé)?
La solution n'est pas un problème capital mais il apparaît cependant évident que les petits problèmes comme les grands doivent être solutionnés.
Marcel NEVEN
Bourgmestre