Le secret de l’instruction : article 458 du code pénal.
De plus en plus souvent, nos quotidiens habituels, relayés par les différentes radios et journaux télévisés à forte audience, jettent en pâture à une population avide de "sensationnel" des infos ou scoops sur des affaires judiciaires en cours d’instruction. Récemment, les photos de l’hôtel Amigo à Ostende et plus précisément celles de la chambre où Véronique P. et Bernard W. ont passé quelques heures avant que Véronique ne décède ont fait la une des journaux de toutes sortes et plus exclusivement celle des journaux people. Loin de s’arrêter aux photos, le rapport d’expertise médico-légale a été publié dans les grandes lignes et les conclusions livrées à un professeur de médecine légale reconnu par ses pairs pour ses compétences en la matière. Une grande partie d’une émission à grande audition a été consacrée à ce sujet ainsi qu’aux explications scientifiques d’un décès alors que le dossier pénal n’a pas encore été fixé à une quelconque audience d’un tribunal. Où va-t-on s’arrêter ?
Quelle valeur a encore le secret de l’instruction dont la règle est fixée par l’article 458 du code pénal ? Peu ou plus beaucoup en vérité !
Le droit à l’information existe et est fondamental mais il ne peut selon moi être au-dessus des lois. A moins que... oui à moins que, le souci du nombre de tirages, du succès de l’audimat ne l’emporte sur le respect des lois, le respect de la vie privée des toujours présumés innocents !
C’est en tout cas, mon humble avis.
René DEGUELDRE
Président de Culture et Action Laïque de la Basse-Meuse.