Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Chérif Kouachi, déjà condamné pour envoi de combattants en Irak, et son frère Said traqués après l'attaque contre Charlie Hebdo: "plusieurs interpellations" et des "gardes à vue"

 

ImageProxy.mvc.jpeg

Deux frères, dont un jihadiste connu des services antiterroristes, sont activement recherchés jeudi par la police. Un troisième homme a été placé en garde, tout comme sept autres personnes, proches des deux frères, comme l’a confirmé Manuel Valls (AFP)

 L’attaque à la kalachnikov en plein coeur de Paris contre le journal satirique a fait douze morts, dont les dessinateurs Cabu et Wolinski, et onze blessés dont quatre graves, soulevant une grande vague d’émotion dans le pays.

La police a diffusé dans la nuit de mercredi à jeudi les photos de Chérif et Said Kouachi, 32 et 34 ans.

Chérif Kouachi est un jihadiste bien connu des services antiterroristes français, condamné une première fois en 2008 pour avoir participé à une filière d’envoi de combattants en Irak.

Jugé et condamné en 2008

B6xbRabIUAAjXeQ.jpg-small.jpeg

B6xbSa4IEAELbF-.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Né en novembre 1982 dans le Xe arrondissement de Paris, de nationalité française, surnommé Abou Issen, Chérif Kouachi a fait partie de ce qui a été appelé «la filière des Buttes-Chaumont», qui visait, sous l’autorité de «l’émir» Farid Benyettou, à envoyer des jihadistes rejoindre en Irak les rangs de la branche irakienne d’Al-Qaïda, dirigée à l’époque par Abou Moussab al Zarkaoui. Interpellé juste avant de s’envoler à destination de la Syrie, puis de l’Irak, il a été jugé en 2008 et condamné à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis.

Deux ans plus tard, son nom a été cité dans le projet de tentative de faire évader de prison l’islamiste Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien membre du Groupe islamique armé algérien (GIA), condamné en 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir commis l’attentat à la station RER Musée d’Orsay en octobre 1995 à Paris (30 blessés).

Chérif Kouachi était notamment soupçonné d’être proche de Djamel Beghal, une autre figure de l’islam radical français, qui a purgé dix ans de prison pour la préparation d’attentats, avec lequel il était soupçonné d’avoir participé à des entraînements.

(AFP)

Après avoir été mis en examen dans cette affaire, il a toutefois bénéficié d’un non-lieu.

Armé et dangereux

Crâne rasé et ovale, bouc clairsemé sur la photographie diffusée par la police, Chérif Kouachi est susceptible d’être «armé et dangereux», tout comme son frère Said, né en septembre 1980 également dans le Xe arrondissement parisien. Ce dernier, lui aussi de nationalité française, apparaît sur l’appel à témoins les yeux marrons, de courts cheveux bruns et un collier de barbe peu fourni.

Les deux frères sont soupçonnés d’être les auteurs de la tuerie à Charlie Hebdo, qui a fait douze morts mercredi en fin de matinée. La carte d’identité d’un des deux hommes avait été retrouvée dans la voiture abandonnée porte de Pantin.

B6yfHMhIcAAySst.jpg 

Dans un premier avis de recherche diffusé en début de soirée auprès des forces de l’ordre figurait le nom d’un troisième suspect, Mourad Hamyd, 18 ans. Ce dernier est le beau-frère de Chérif Kouachi. Il était soupçonné d’avoir aidé les tireurs. Un témoin avait fait état de la présence d’un troisième complice dans la voiture au moment de la fuite.

(AFP)

Il s’est rendu mercredi en fin de soirée à la police à Charleville-Mézières, dans les Ardennes, «après avoir vu que son nom circulait sur les réseaux sociaux», a expliqué à l’AFP une source proche du dossier.

A l’école au moment des faits ?

Des internautes se présentant comme ses camarades de classe avaient auparavant affirmé sur Twitter que Mourad Hamyd était en cours avec eux au lycée au moment de l’attaque, utilisant le mot-clé #MouradHamydInnocent.

Plusieurs gardes à vue

Mourad Hamyd, 18 ans, le plus jeune des trois hommes visés par un avis de recherche lancé mercredi auprès des forces de l’ordre, s’est lui rendu dans la soirée au commissariat de Charleville-Mézières (Ardennes) et a été placé en garde à vue, a-t-on appris jeudi de sources proches du dossier. Soupçonné d’avoir aidé les deux tireurs, ce jeune, beau-frère de Chérif Kouachi, s’est rendu «après avoir vu que son nom circulait sur les réseaux sociaux», a expliqué à l’AFP une source proche du dossier. Selon une autre source proche du dossier «plusieurs gardes à vue» étaient par ailleurs en cours «dans l’entourage» des frères Kouachi, a confirmé Manuel Valls.

(AFP)

Des opérations d’envergure ont été menées mercredi soir à Reims et Charleville-Mézières, impliquant des policiers d’élite du Raid. D’après une source proche du dossier, il s’agissait avant tout de «perquisitions et de vérifications» de lieux rattachés aux suspects.

Les enquêteurs avaient préalablement mené des perquisitions dans plusieurs villes: Strasbourg mais aussi Pantin ou Gennevilliers en région parisienne.

Deuil national

«La France est aujourd’hui devant un choc», le choc «d’un attentat terroriste», a déclaré François Hollande. Dans une allocution solennelle, il a ensuite décrété une journée de deuil national jeudi, avec une minute de silence dans les services publics et les écoles à midi. La cathédrale Notre-Dame sonnera le glas au même moment. Les drapeaux seront en berne pendant trois jours. «C’est la République toute entière qui a été agressée», a lancé le chef de l’Etat, «la République, c’est la liberté d’expression (...), la culture, la création, le pluralisme».

(AFP)

Charb, Wolinski, Cabu, Tignous et Honoré, figures historiques de «Charlie», connus pour leurs dessins irrévérencieux, ont été tués, ainsi que le chroniqueur Bernard Maris.

Menaces constantes

L’hebdomadaire était visé par des menaces constantes et faisait l’objet d’une protection policière depuis la publication de caricatures de Mahomet fin 2011. Le siège du journal avait été détruit dans un incendie criminel à cette époque.

Selon un survivant, les agresseurs, cagoulés et vêtus de noir, ont fait irruption vers 11H30 en pleine conférence de rédaction et crié: «Nous avons vengé le prophète!» et «Allah akbar».

Deux policiers ont été tués. L’un d’entre eux assurait la protection de Charb. L’autre, blessé et à terre, a été tué à bout portant par l’un des assaillants lors de sa fuite, criant «On a tué Charlie Hebdo», selon une vidéo amateur authentifiée par les enquêteurs.

(AFP)

Le procureur de Paris François Molins a évoqué «au moins deux assaillants», affirmant qu’un témoin avait constaté la présence d’un troisième complice dans leur voiture en fuite.

Des tirs ont été échangés avec les forces de l’ordre. Les assaillants ont ensuite pris la fuite en voiture et braqué un automobiliste avant de semer les policiers à leur poursuite.

« La religion c’est de la merde »

Le plan Vigipirate a été relevé au niveau le plus élevé en Ile-de-France et les sorties scolaires suspendues. Selon l’Intérieur, près de 500 CRS et gendarmes mobiles sont en renfort dans la capitale.

(AFP)

Largement plus de 100.000 personnes se sont rassemblées mercredi soir dans plusieurs villes de France, notamment Paris, Rennes et Lyon, tout comme dans des capitales européennes. «Les religions, c’est de la merde. Charlie, c’est le droit de penser ça», a lancé à Paris Béatrice Cano, la cinquantaine, le dernier numéro de l’hebdomadaire à la main.

Les réactions ulcérées se sont multipliées dans le monde. Le secrétaire d’État John Kerry a assuré, en français, que «les Parisiens et tous les Français» avaient le soutien des Américains. Le Conseil de sécurité de l’ONU a dénoncé un attentat «lâche et barbare», Angela Merkel le qualifiant d’«abominable».

« Je suis Charlie »

Des centaines de milliers d’internautes ont exprimé leur émotion derrière le hashtag #jesuischarlie.

La France est militairement engagée sur plusieurs terrains contre des groupes militaires jihadistes, notamment dans la zone sahélo-saharienne. Des avions français participent aussi aux bombardements en Irak contre le groupe État islamique (EI).

(AFP)

Les services de sécurité français redoutent que des jihadistes partis en Syrie et en Irak, au nombre d’un millier déjà, commettent des attentats à leur retour en France.

Les commentaires sont fermés.