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Attentat à Zaventem : "On nous a ri au nez"

 

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Vincent Gilles tirait depuis plusieurs mois la sonnette d’alarme quant au niveau de sécurité, jugé beaucoup trop faible, à Brussels Airport. Le nombre de policiers n’était pas suffisant, surtout au regard du trafic actuel. «On nous a ri au nez», déplore le policier.

«La sécurité est en danger à l’aéroport de Zaventem!» Le cri d’alerte, lancé en novembre dernier à la suite des attentats de Paris par Vincent Gilles, le président du SLFP Police, sonnait comme un avertissement. Aujourd’hui fondé. Pour le policier, joint il y a quelques instants au téléphone, le drame aurait pu être évité.

Ironie du sort, un préavis de grève avait été déposé par la police pour mettre le ministre de l’Intérieur face à ses responsabilités. Il devait débuter demain. Car dans les rangs de la police, ça fait des années qu’on répète que les moyens policiers déployés à l’aéroport sont insuffisants. Et Vincent Gilles de citer des chiffres.

Des normes vieilles de quinze ans… non respectées

«Dans un premier temps, on appelait le ministre de l’Intérieur (Jan Jambon, NDLR) à satisfaire la norme minimale établie par les accords de Schengen qui établissait le nombre de policiers à 435 hommes. Il s’agit d’un chiffre établi… il y a quinze ans! Cela fait des années que nous disons que c’est insuffisant au regard du trafic actuel.»

Les normes fixées étaient donc insuffisantes pour répondre aux menaces actuelles, déplore le policier. Mais, pire, elle n’était de toute façon pas respectée. Selon Vincent Gilles, le nombre de policiers actuellement en place avoisinait les 386-389 policiers. Beaucoup trop peu.

Une présence policière supplémentaire aurait peut-être permis d’éviter le pire. «Cela fait des semaines qu’on répète qu’il faut mettre des moyens de contrôle profonds, avec palpation et fouille, à l’entrée. Je constate qu’on nous a ri au nez.»

Il y a des soucis au niveau des badges

Pierre Goossens, de la délégation CGSP Amio, ne dit rien d’autre. Il avait également dénoncé les graves failles de sécurité à l’aéroport de Bruxelles.

«Il y a des soucis au niveau des badges. Des gens se baladent avec des badges visiteurs sans aucun avis de sécurité. Et puis il y a le problème des fouilles. Il est facile de les contourner. Et une fois que c’est fois, on ne les rattrape pas. résultat: des passagers montent dans des avions sans avoir été contrôlés.»

Pierre Goossens parle aussi de trous dans les clôture tarmac. «Il y a des intrusions, et des personnes se retrouvent parfois sur le tarmac sans avoir été contrôlés.

Le syndicaliste parle également des contrôles de l’agence européenne de sécurité.

«Quand ils viennent, visiblement, les agents de Zaventem sont prévenus. Du coup, ils remettent tout en ordre, ils se préviennent entre eux via les caméras de surveillance et quand les contrôleurs arrivent, tout est ok…»

Il serait facile d’introduire une bombe dans un avion

Comme Vincent Gilles, Pierre Goossens n’est pas du tout étonné de ce qui s’est passé ce mardi à Zaventem.

«Je l’ai déjà dit: on ne peut pas être tranquille, ni pour les passagers, ni pour le personnel, ni pour les gens qui sont survolés. On ne peut pas exclure un attentat comme celui de Sharm el Cheik en Égypte. Il serait facile d’introduire une bombe dans un avion. Les gens se baladent facilement avec des badges provisoires. Avant, quand on recevait un badge, l’avis de sécurité était de 3 ans. Désormais c’est 5 ans! ça veut dire que pendant cette période, le personnel n’est plus contrôlé, sauf si on tombe sur quelque chose par hasard.

Enfin, le syndicaliste dénonce enfin le fait qu’on ne peut exclure, à l’aéroport, la présence de membres du personnel radicalisé.

«On n’est pas suffisamment préparés»

«Rien n’a été mis en place pour tenter de repérer ce genre de personnages. On n’est pas suffisamment préparés pour prévenir ce genre d’attentats» estime-t-il.

Et le syndicaliste de dénoncer l’attentisme du gouvernement.

«Nous avions dénoncé les risques, des questions parlementaires ont été posées. La ministre de la Mobilité, Jacqueline Galant avait tout démenti».

Des appels, dans les deux cas, restés sans appel.

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