IVG en danger
Voici un extrait d’un appel d’urgence du Centre d’Action Laïque lancé par son président Henri Bartholomeeusen :
« Aujourd’hui plus que jamais, nous devons défendre les droits des femmes en Belgique et en Europe.
Après les Espagnoles, il y a un peu plus d’un an, c’est au tour des Polonaises d’être dans l’œil du cyclone machiste et rétrograde. Le gouvernement polonais, main dans la main avec l’Eglise catholique, projette d’interdire totalement l’avortement, déjà strictement limité.
En Italie, les avortements sont quasiment impossibles car 8 médecins sur 10 refusent de les pratiquer.
En Hongrie, la protection de la vie dès la conception, inscrite dans la Constitution, entrave, de facto, le recours à l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) pourtant légale.
Qu’en Belgique, les anti-choix manifestent, c’est leur droit ; mais que, dans les circonstances actuelles, le CD&V tente de passer en force en Commission justice sur le statut dit des « enfants morts nés » nous oblige à lancer une nouvelle fois un cri d’alerte. Tout est prêt afin que les partis néerlandophones se mettent d’accord sur le projet de délivrance par l’état civil d’un acte de naissance pour toute fausse couche à partir de 85 jours de grossesse. Pourquoi 85 jours ? Parce que c’est le jour qui suit la limite actuelle permise pour une IVG en Belgique.
Le CD&V veut faire reconnaître les fausses-couches comme naissances. La proposition de loi débattue ensuite prévoit d’abaisser de 180 à 85 jours de grossesse le seuil à partir duquel un embryon ou un fœtus mort-né peut faire l’objet d’une déclaration de « naissance » à la commune.
Les 85 jours de grossesse ne sont pas le fruit du hasard : ce délai correspond très exactement à 12 semaines plus un jour, soit la limite légale autorisée pour réaliser une IVG.
Sous prétexte de venir en aide aux femmes dont la grossesse s’est accidentellement interrompue, c’est le droit à l’avortement qui est directement visé par ces volontés de changer le code civil…
…Le moment est venu de réagir et de dénoncer ces attaques, insidieuses ou frontales, contre la santé reproductive des femmes. L’autodétermination des femmes et des hommes qui souhaitent planifier leur famille constitue un droit fondamental. Nous appelons les démocrates de ce pays à le défendre, maintenant. »
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Claire Dethioux pour le CAL Basse-Meuse