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Le Cri de la Chouette

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Le voile symbole de féminisme ? 

 

« DISPARITION »  due à l'artiste yémenite Bouchra Almutawakel

L’Islam est une religion en expansion numérique et géographique et non en déclin, une religion qui est vue comme coupée des réalisations culturelles de la modernité, fermée au doute et à l’esprit de recherche, réfractaire à la séparation du politique et du religieux. L’Islam s’implante en terre d’Europe et crée des peurs exacerbées, menant à de l’islamophobie et de nouvelles croisades, notamment contre le port du foulard.

Du simple foulard couvrant la tête mais gardant le visage visible, le hijab, en passant par le niqab qui ne laisse que voir les yeux, le tchadri ou burqa, voile porté par les femmes afghanes recouvrant l’intégralité du corps, jusqu'au tchador, le voile porté par les femmes en Iran, qui ne cache pas le visage, les manières de porter le voile sont multiples. Le problème vient du fait que ce n’est pas un simple accessoire mais un symbole prosélytique principalement dans les milieux salafistes.

Le foulard est donc aussi un symbole revendiqué d’émancipation féminine, qui est réclamée par certaines face à la fragilisation de l’identité individuelle, dans une société en perte de repères.

Les enquêtes montrent que parmi les jeunes filles voilées, il y en a plus qu’on ne croit qui le font dans un souci d’affirmation de soi et non de conformité. Pour elles, le voile est, dans le cadre d’un code spécifique, un signe de modernité et non de tradition, le signe d’une dignité revendiquée et non d’une dignité bafouée.

Les laïques ne devraient-ils pas tenir compte aussi de ces réalités ?

La laïcité prône l’égalité des droits des sexes, l’absence de tout dogme, la liberté de penser et de pratiquer le libre examen. Alors, bien sûr, nous devons être tolérants, mais si une seule femme porte le voile non par choix mais par obligation — qu’elle soit sociétale ou autre — nous sommes complices d’un processus avilissant la femme.

Il est à remarquer que les lois qui obligent à porter le voile viennent d’états pétroliers, théocratiques et autoritaires. Chez nous, le communautarisme a vite fait de nous taxer de racistes (rappelons qu’il n’existe que la race humaine et des ethnies différentes) et d’intolérants parce que nous, les laïques, ne respecterions pas les convictions religieuses ; il est alors tentant, face aux levées de bouclier et au poids politique que représentent ces « communautés », de parler d’accommodements raisonnables et de laisser tomber en attendant que les musulmans règlent ça entre eux.

Ce n’est pas « raciste » que de lutter pied à pied pour que l’égalité hommes-femmes ne soit jamais sacrifiée sur l’autel de la « tolérance », du communautarisme ou du respect des convictions religieuses.

Ce n’est pas intolérant d’être attentifs au recul que constituerait, pour tous et pour toutes, le retour à un obscurantisme religieux prôné par les éléments les plus radicaux de l’Islam, dont l’obsession première est le contrôle du corps des femmes.

Le voile n’est pas un symbole de libération féministe, il ne doit pas servir de support prosélytique dans les institutions publiques — qui doivent rester neutres ; il ne doit pas non plus être un objet de stigmatisation pour la femme qui choisit de le porter librement dans la sphère privée sans en faire un outil de propagande.

Mohammed Tantaoui, Grand Mufti de la Dar al-Ifta al-Misriyyah, célèbre centre de recherches islamiques créé en 1895, déclare :
« Le niqab n'est pas une obligation religieuse mais une simple pratique coutumière. »

Je suis donc POUR le droit de porter le voile mais CONTRE le fait de l’autoriser dans les institutions qui doivent rester NEUTRES.

Jean Joris,
administrateur

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