Une partie de la colonne au départ pour sa zone d'intervention
Nous avons passé une bonne partie de la matinée devant la caserne de la Protection Civile de Kemexhe (Crisnée) afin de tenter d'en savoir un peu plus sur le déroulement des opérations de sauvetage et de déblaiement des zones inondées. Pas facile d'obtenir des renseignements : le dispatching est une véritable ruche où le personnel s'affaire dans tous les coins, ne cessant de répondre à des appels téléphoniques de demande d'aide.
Le hall mis à la disposition du D.V.I et servant de morgue provisoire
Nous apprendrons cependant que le hall mis à disposition du DVI comporte 24 cellules réfrigérées destinées à conserver les corps, et que ce matin 20 d'entre elles étaient occupées.
A l'extérieur, sur la rue, nous rencontrons huit habitants de la région de Léglise, ces ardennais, par solidarité, amènent 200 pains ainsi que deux palettes de bouteilles d'eau. L'un d'entre eux nous fait part des difficultés rencontrées pour arriver suite aux nombreuses déviations. Il leur sera demander de conduite une partie des vivres qu'ils transportent à Angleur et le reste à Aywaille.
A ce moment nous avons la chance de pouvoir rencontrer, entre deux coups de téléphone, le colonel TUTS, chef de corps de la caserne. Il nous explique "Nous travaillons 24 heures d'affilée puis bénéficions de deux jours de repos. La situation est difficile à gérer. Depuis la "réforme" des zones de secours nous sommes la seule caserne située en Wallonie. Ainsi ce matin, une partie de notre personnel et du matériel sont partis à Wavre. Ici, nous mettons un hangar à la disposition du DVI qui s'occupe de l'identification des victimes. D'est donc la police fédérale qui gère tout cet aspect du problème : accueil des familles des victimes, identification aide psychologique, chapelle mortuaire... Aucun pays n'est préparé à faire face à une catastrophe d'une telle ampleur, aucun! Nous remercions nos collègues français, italiens, autrichiens qui sont venus nous prêter main forte". Déjà le colonel s'éloigne répondant à un nouvel appel téléphonique...
Alors que nous quittons les lieux, nous apercevons le professeur Boxho, chef du service de médecine légale de Liège qui sort lui aussi de la caserne.
Une des moto-pompes à haut débit utilisée pour vider le tunnel de Cointe
Une partie des renforts provenant de la caserne de Brasschaat
Texte et photos : P. Neufcour