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Visé : le collège accorde l'autorisation de construction de la centrale biomasse

Le collège communal de Visé s’est réuni ce lundi soir et a accordé le permis pour la construction et l’exploitation d’une centrale biomasse sur le site de l’usine CBR à Lixhe. Il avait déjà rendu précédemment un avis favorable à la Région wallonne qui elle aussi a donné son feu vert tout comme le fonctionnaire délégué.

Pour rappel, la société Bee Green Wallonia souhaite construire une usine de 10 MW (la moitié du projet initial qui était de 20 MW) qui va produire de l’électricité et de la chaleur en incinérant 85.000 tonnes de déchets de bois non dangereux et en fin de vie, c’est-à-dire qui ne peuvent plus être recyclés. Ces déchets de bois seront récoltés dans les parcs à conteneurs ou dans les chantiers de démolition par exemple.

« Durant toute la procédure, le collège a émis une longue liste d’exigences, en particulier pour la qualité de l’air en Basse-Meuse, et toutes ces exigences ont été rencontrées. Selon les études, il apparaît d’abord que la qualité de l’air ne sera pas impactée par cette usine. C’était la préoccupation principale de la Ville de Visé », précise Xavier Malmendier, échevin de l’Urbanisme et de l’Environnement.

« Un deuxième avantage important du projet consiste en la pérennisation de l’emploi à CBR, le plus gros employeur de la commune. L’électricité produite par la centrale biomasse sera utilisée par le cimentier dont la volonté exprimée est de réduire son empreinte carbone tout en maîtrisant le coût de sa consommation électrique. Et pour les habitants de Loën, le projet aura une incidence positive majeure car le permis prévoit la construction d’une voirie directe à la sortie de l’usine, aux frais de CBR. Les camions ne passeront plus à proximité des habitations », se félicite Xavier Malmendier.

« Ce projet s’inscrit également dans la problématique plus vaste de la transition énergétique, de la diminution de l’émission de CO2 et de la sortie du nucléaire. Il est illusoire de refuser toutes les sources d’énergie alors que nos modes de vie en réclament la consommation. Enfin, la Ville de Visé ne fait pas cavalier seul dans ce dossier. Toutes les administrations wallonnes de l’Environnement et de l’Urbanisme cautionnent cette initiative qu’elles jugent positive. Et le ministre du Climat et de l’Energie ouvre la porte des certificats verts pour la production d’électricité d’origine renouvelable. La centrale biomasse ne sera effective que dans le cadre des certificats verts et donc écologique », conclut l’échevin.

Les opposants ont remis une lettre ouverte

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Les opposants à la centrale biomasse. - D.R.

Des habitants de Lixhe et de Lanaye mais aussi de la province du Limbourg hollandais, des communes de Maastricht, Eijsden et Riemst ont marqué leur opposition à ce projet, ainsi que l’université de Maastricht et plusieurs associations environnementales, notamment « Défendons nos villages »,«Bien vivre dans la Vallée du Geer», «Stichting Milieu front Eijsden» et «Milieu Defensie Maastricht ».

Quelques représentants de ces associations ont remis une lettre ouverte au collège visétois ce lundi soir à l’Hôtel de Ville. Dans cette lettre, ils demandent aux autorités de renoncer à ce mauvais projet car « l’émission de substances polluantes dans l’air augmentera de plusieurs centaines de tonnes chaque année, ce qui provoquera une mortalité supplémentaire et des maladies. Les normes européennes seront régulièrement dépassées et la nouvelle norme arrêtée par l’OMS ne pourra être respectée ».

Les opposants dénoncent l’absence de concertation avec les Pays-Bas car la zone concernée touchera 200.000 personnes. « Ce projet ne sera rentable que s’il bénéficie de subventions importantes sous la forme de certificats verts qui ne seront plus disponibles alors pour financer de véritables projets d’énergie renouvelable. Cette installation ne permettra pas d’atteindre les objectifs d’efficacité énergétique fixés par l’Europe ni même de réellement valoriser la chaleur issue de la combustion des déchets de bois. Et pas question d’économie circulaire car les déchets de bois viendront de Flandre, des Pays-Bas et du Hainaut », dénoncent-ils.

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