Dalhem: six canons dissimulés dans un colis tiraient des balles de 22
Arnaud Bisshop.
Le colis piégé qui, jeudi après-midi, a blessé par balles Philippe et Bernadette est en cours d’analyse au sein du service d'enlèvement et de destruction d'engins explosifs de Heverlee. Lorsque Philippe, ancien gérant de banque indépendant, a déballé le colis, il a actionné, sans le savoir, deux interrupteurs reliés à deux séries de trois canons miniatures qui abritaient, chacun, une balle de petit calibre, du .22 (22 millimètres de long). Cinq des six canons ont fonctionné. Plusieurs balles ont touché les mains de Philippe ; une s’est logée dans l’épaule de Bernadette
« On n’a jamais vu un dispositif pareil en Belgique », explique-t-on chez les démineurs. « Des recherches à l’étranger sont en cours afin de vérifier si ce modèle de colis piégé est connu ».
Après 15 jours passés au Portugal, ce couple de retraités, domicilié à Feneur (Dalhem), est rentré à son domicile. « Je suis allé chercher mon courrier », nous expliquait Philippe. « Il y avait un colis, un PostPack qui avait la taille d’une cassette VHS. Et, dès que je l’ai ouvert, une grosse explosion a retenti. Des balles en sont sorties et j’ai été touché aux deux mains. Ma femme, qui était à deux mètres de moi, a également reçu une balle dans le corps. Ce colis était fabriqué pour tuer. Les démineurs me l’ont confirmé: ce ne sont pas des débutants qui ont fait ça mais des personnes expérimentées! Nous avons eu de la chance de ne pas y rester!».
Inutile de se voiler la face, Philippe ou Bernadette possèdent des ennemis. L’enquête a été confiée à la « crime » de la police judiciaire fédérale de Liège pour ce qui reste une tentative d’assassinat. Les enquêteurs fouillent dans la vie du couple afin de dégager des pistes. Parmi les vérifications en cours, les enquêteurs cherchent, notamment, dans la vie de banquier de Philippe mais aussi du côté d’un accident mortel, survenu en 2004 à Blegny, dans lequel le Dalhemois avait été impliqué. Durant cette nuit de novembre, une collision frontale s’était produite. Un jeune homme du village, Benjamin, âgé de 21 ans, avait perdu la vie. Lors de ce drame de la route, Philippe semblait parfaitement en droit.
L’enquête n’en est qu’à ses débuts.