Vers minuit, dans la nuit de samedi à dimanche, Jean K., un habitant de Richelle âgé de 49 ans, a été interpellé sur le site d’ArcelorMittal à Chertal alors qu’il était en train de voler des pièces en nickel. L’homme, qui a travaillé pendant 20 ans pour le groupe sidérurgique, a expliqué pour sa défense qu’il ne faisait « que récupérer son dû »... Lui qui perçoit toujours un salaire de 2.000 euros nets par mois.
Il était dans les environs de minuit, sur le site de l’aciérie de Chertal, actuellement à l’arrêt et mise sous cocon en 2011. Jean K., ancien travailleur d’ArcelorMittal qui a œuvré sur ce site jusqu’en 1996 avant d’être transféré vers celui de Flémalle, venait de stationner sa camionnette devant le portail de l’entreprise. Jean s’est alors introduit dans l’usine, via un treillis qui a été découpé à de multiples reprises par les très nombreux voleurs de métaux. Il s’est ensuite dirigé vers un hangar dans lequel il est entré par effraction. Il a commencé à charger sa brouette de pièces en nickel. Mais c’était sans compter sur la présence du service de gardiennage, qui a donné l’alerte.
VU PAR LE SERVICE DE SÉCURITÉ
En effet, suite aux nombreux vols de métaux sur le site de Chertal, une surveillance ac- crue a été déployée. Rappelez-vous :nous évoquions la semaine dernière encore le vol de câbles d’alimentation de cinq ponts roulants et des pièces d’un transformateur. La va- leur du préjudice : environ 2 millions d’euros, selon ArcelorMittal. Les inspecteurs de police ont donc mis la main sur Jean, alors qu’il était en flagrant délit de vol. Lors de son audition, le quasi quinquagénaire a alors expliqué qu’il en voulait énormément à Lakshm iMittal. « Il s’est fait de l’argent sur mon dos pendant des années, a-t-il lancé. Si j’a ait ça, c’est uniquement parce que je suis venu récupérer mon dû.» Il a également assuré que c’était la première fois qu’il volait des métaux.
Pourtant, Jean ne semble pas être dans le besoin. Résident dans une belle maison d’un quartier aisé de Richelle, il perçoit toujours un salaire de 2000 euros nets par mois, nous indique-t-on au parquet de Liège. Il possède d’ailleurs deux véhicules. Jean fera l’objet d’une procédure accélérée devant le tribunal correctionnel de Liège, où il devra répondre de son geste le 8 mai prochain.
(Romain Cammereri)