L'information avait filtré dès vendredi après-midi. Nous avons attendu qu'elle soit recoupée par plusieurs sources avant de la publier.
Le jeune Esteban Counet, 9 ans, a lui aussi été abattu froidement, comme Benoît Philippens et Carol Haid, le 18 avril à Visé. L’enquête vient en effet de démontrer qu’il n’a pas été victime d’une balle perdue, comme envisagé initialement. Manifestement, le tueur ne voulait laisser aucun témoin.
La réalité est encore plus horrible que ce qui avait été annoncé dans les premières heures qui avaient suivi la tuerie de Visé. Si on savait dès le départ que Benoît Philippens et son épouse, Carol Haid, avaient été abattus délibérément par le tueur, on pensait en effet jusqu’à présent que le jeune Esteban avait été victime d’une balle perdue, destinée à sa marraine. Carol Haid s’était réfugiée derrière la voiture et entourait le jeune garçon qui était recroquevillé dans ses bras. Il avait certes été touché d’une balle dans la tête, mais les premiers éléments laissaient à penser que la balle qui n’avait tué ne lui était pas destinée. On sait maintenant qu’il n’en est rien.
L’enquête, comme l’a confirmé une source proche du dossier, vient en effet de révéler que le jeune garçon a lui aussi été abattu de sang-froid, tout comme le jeune couple. Peu de chances évidemment que ce nouvel élément permette de faire avancer l’enquête, les limiers liégeois recherchant davantage le mobile du crime dans la vie du banquier que dans celle de cet enfant de neuf ans, mais il met toutefois en lumière la détermination du tueur. Les sept balles qu’il a tirées – trois pour Benoît Philippens, dont une dans le cœur et une autre dans la nuque, trois pour Carol Haid, dans le dos, et une pour Esteban, en pleine tête – étaient toutes destinées à tuer. C’est donc bien d’un triple assassinat dont il s’agit: celui d’une «cible» et de deux témoins gênants. Et même le jeune âge du garçon n’aura pas suffi à attendrir le ou les auteurs de ce crime odieux.
Si la piste du client vexé semble actuellement privilégiée, elle n'est pas la seule. Les enquêteurs n'excluent pas la possibilité d'un acte commis par un membre du personnel ou un compagnon jaloux. (Geoffrey Wolff)