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Richelle : ce matin à 11h00, un hommage a été rendu aux cinq habitants fusillés par les occupants en août 1914

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Dans le cadre des commémorations du centenaire de la guerre 1914-1918, l'attention a tendance à se focaliser principalement sur la ville de Visé, qui fut la première ville martyre.

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Mais le village de Richelle a également ses martyrs de la Grande Guerre. En effet, le 6 août 1914, cinq Richellois furent arrêtés, emmenés, condamnés et fusillés à Aix-la-Chapelle après avoir été jugés comme francs tireurs: Henri FAFRA, 22 ans, armurier; son papa Guillaume-Joseph FAFRA 56 ans, garde-champêtre; Jean TRINON, 49 ans, sacristain; Guillaume AKENS, 56 ans, ouvrier agricole et Joseph MONIX, 38 ans, garçon meunier. Les corps ne furent découverts dans la banlieue d'Aix-la-Chapelle qu'après la guerre en 1920. Ils furent rapatriés avec les honneurs au cimetière de Richelle.

Depuis lors, les familles entretiennent leur sépulture avec beaucoup de soin et de respect. 

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En cette année du triste anniversaire de leur déportation, elles ont sollicités les autorités communales pour organiser une cérémonie d'hommage. Une plaque commémorative a été inaugurée ce 26 juillet à 11 heure au cimetière de Richelle. Cette cérémonie a ensuite été suivie d'une réception à la maison de quartier de Richelle. 

Nous reproduisons ci-dessous le texte de la dernière lettre émouvante écrite d'Aix-la-Chapelle par Henri Fafra à sa famille :

"Chère mère, et frères et soeurs, je vous écris cette lettre pour vous faire savoir que je suis à Aix-la-Chapelle en Allemagne. Quand je suis sorti de la maison pour aller chercher des cigares pour les trois soldats allemands, j'ai été arrêté par un officier qui m'a dit si je bougeais que j'étais mort; mon père qui venait voir après moi a été arrêté aussi et mon oncle Jean ainsi que Guillaume Akkens et Monix; maintenant, chère mère, après avoir subi toutes sortes de mauvais traitements nous avons arrivé en Allemagne; mon oncle lui est mort en arrivant; moi j'ai reçu un coup de pied qui m'a fait une blessure et qui m'a mis à 2 doigts de la mort.

Alors nous avons été jugés comme de grands criminels et nous avons été condamnés tous les quatre à le peine de mort. Chère mère, je vous recommande de ne plus laisser sortir personne de la maison car il subirait le même sort. Nous avons été condamnés pour avoir tiré sur les soldats et vous savez bien que c'était impossible. Maintenant, chère mère, frères et soeurs, je me suis confessé ainsi que mon père et nous allons prendre le Bon Dieu et nos mourrons en martyrs. Je prierai pour vous tous dans le ciel où nous nous retrouverons un jour. Adieu donc chère mère et tous mes frères et soeurs et priez pour moi.

Chère soeur Marie, quand vous pourrez voir ma chère Elise (NDLR : sa fiancée) faites lui savoir ce qui m'est arrivé et dites lui que je ne l'oublierai pas dans le ciel.

Donc, au revoir tous dans le paradis. Henri Fafra" 

 

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  Les familles des martyrs entourant le bourgmestre

(Reportage photo en marge droite)

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