Commémoration
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A Lixhe, commémoration de la libération des camps nazis
C’est en 1995, pour commémorer le 50e anniversaire de la libération des camps nazis que, à l’initiative de l’Amicale, fut planté à l’entrée de Lixhe, un érable sycomore. Trois ans plus tard une stèle explicative destinée aux passants fut érigée à son pied. Chaque mois d’avril, l’Amicale y dépose une gerbe de fleurs en hommage aux victimes et aux rares rescapés de ces camps de la mort..En souvenir de ces évènements historiques, je vous invite à lire le témoignage condensé de Jacqueline Teyssier, Juive, française qui faisait partie des dernières survivantes des camps de la mort, d’Auschwitz et de Bergen-Belsen.« J’avais 20 ans le 17 mai 1944 lorsque je fus déportée au camp de concentration d’Auschwitz Birkenau en Pologne. Malgré les années, rien ne s’est effacé de ma mémoire. Le transfert par wagon à bestiaux, les aboiements des gardiens et des chiens, les coups, le froid, les brimades en tout genre, la peur, l’odeur perpétuelle de la mort, la faim, les poux, les puces, les rats. Les rassemblements pour l’appel en pleine nuit, nues par n’importe quel temps. La musique d’orchestre à Auschwitz, pour masquer les cris des déportés conduits dans les chambres à gaz. Juste avant la libération du camp d’Auschwitz par les Soviétiques, le 27 janvier 1945, je fus transférée au camp de Bergen-Belsen, en Allemagne. C’est dans ce camp que j’ai contracté le typhus. Le 15 avril 1945 les Anglais nous libèrent, nous désinfectent et nous distribuent du lait chaud. C’est un dimanche soir, il est 17 heures. J’ai les deux poumons perforés et pèse à peine 28 kilos. Mes chances de survie sont minimes mais après plusieurs mois d’hospitalisation, je revis ! Abolir la dimension humaine, supprimer jusqu’à toute trace d’existence : tel était le projet nazi. Depuis mon retour, je n’ai plus jamais réussi à pleurer. »Au nom des millions de morts, au delà de la culpabilité d’avoir survécu, au delà de toutes les peurs, de toutes les angoisses de se trouver seule face à la vie, elle a témoigné toute sa vie des souffrances indescriptibles vécues dans les camps. En janvier 2021, agée de 98 ans, Jacqueline Teyssier, reçu l’insigne d’officier de la Légion d’honneur. Elle quitta ce monde le 20 mars 2022.Pour le comité,Le Président, Nicolas Ronday -
La ville de Visé a commémoré le 90ème anniversaire de la mort du Roi Albert 1er
Le 17 février 1934, le Roi Albert 1er décédait à la suite d’un accident d’escalade à Marche-les-Dames. La Ville de Visé a commémoré ce vendredi 16 février cet évènement tragique qui a marqué profondément la Belgique.
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N’oublions pas nos civils martyrs lors de nos fêtes patriotiques
La guerre n’est-elle qu’une affaire de militaires ? Non assurément et Visé, première ville martyre belge de la Première guerre mondiale en est bien la preuve : 42 civils ont été martyrisés de multiple façon : fusillés, pendus, baïonnettés, torturés, décapités. Il est vrai que l’ambiance patriotique des années 1920 mit en valeur les soldats et le soldat casqué de tranchée en bronze qui trône au premier plan du monument de la rue Basse à Visé est là pour le prouver. A part la stèle de gauche à l’arrière du soldat (l’exécution du malheureux Duchesne accusé d’être franc-tireur durant la nuit du 15 août 1914), le sacrifice des civils visétois martyrisés ou morts en déportation est signifié à l’arrière. Peu de participants aux cérémonies le savent. La pelouse d’honneur de la première guerre mondiale au cimetière de Lorette est plus explicite assurément avec les noms des civils exécutés.
Aux cérémonies de l’Armistice à Lixhe, nous avons écouté avec grande attention Monsieur Charles Havard, directeur général de l’administration de la ville de Visé évoquer le destin de la famille De Moor (sa maman est une De Moor) : des civils martyrisés à Lixhe par les Allemands en août 1914 et dont les corps furent retrouvés dans la Meuse.
Et n’oublions surtout pas de fleurir et d’honorer lors de prochaines cérémonies patriotiques à la place des Déportés le dernier monument (érigé en août 2014) spécialement dédié aux civils tant déportés que martyrisés par nos ennemis d’alors durant la quinzaine tragique d’août 1914. Cette œuvre symbolique en acier corten d’un sculpteur aubelois « Ici et Ailleurs » se veut être la mémoire de tous les civils martyrisés de toutes les guerres en Belgique et même en Europe spécialement. Ce qui se passe à l’est du continent en ce 261e jour de l’invasion russe (en ce 11/11/2022) nous le rappellera encore tous les jours avec d’innocents civils tués.
J.P.Lensen
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Marcel D'Hont, un soldat héroïque
À la demande de la commune d’Ellezelles, Visé rend hommage à un courageux soldat qui a perdu la vie en essayant de défendre son pays lors de l’invasion allemande en 1940 et qui repose au cimetière de Lixhe.
Marcel D’Hont naquit le 23 août 1917 à Ellezelles et mourut en combattant à Vissoul le 12 mai 1940 à l’âge de 22 ans.
À l’âge de 20 ans, en 1937, il s’engagea au service du 3ème Régiment de Chasseurs à Pied, cantonné à Tournai pour une durée de 17 mois qu’il prolongea volontairement de 5 mois.
Le régiment des Chasseurs à Pied était une unité d’infanterie de la force terrestre des forces armées belges qui, après maints remaniements, fut dissoute en 1994.
Poussé par le désir de faire carrière dans l’armée, Marcel D’Hondt intégra, au cours de cette même année, le 2ème Régiment des Cyclistes Frontière (une autre unité d’infanterie de la force terrestre), à la caserne Lieutenant Jacquemain, à Visé. Dans le but de poursuivre son objectif, il reconduisit à nouveau son engagement en 1938 pour une durée de trois ans. C’est ainsi qu’il fut nommé « Soldat élite » le 1er octobre 1938.
Le régiment des Cyclistes Frontières, créé au début des années 30 à la suite du réarmement intensif mené par l’Allemagne, était une patrouille d’alerte et d’observation qui avait pour mission la surveillance de la frontière entre Teuven (Fourons) et Lixhe. Le régiment avait aussi en charge la défense de la Meuse.
Durant cette période où il résida à Visé, Marcel rencontra Adolphine Aussems, originaire de Lixhe, qu’il épousa en 1940. Malheureusement, leur union fut de courte durée et s’acheva un mois plus tard.
Le 10 mai 1940, date de l’invasion allemande, les compagnies des Cyclistes Frontières subirent les assauts de l’ennemi et se retrouvèrent démunies face à l’armement allemand. Elles reçurent alors l’ordre de détruire les équipements (voies de communications entre autres) et d’effectuer leur repli. Cette campagne dura 18 jours jusqu’à la date de la capitulation de la Belgique le 28 mai 1940.
Le Capitaine André, chef de peloton à la 4ème compagnie du 2ème régiment Cyclistes Frontière, relata, en 1948, les circonstances du décès de Marcel D’Hont. Il décrivit ce dernier comme un homme courageux qui combattit vaillamment et tomba sous le feu de l’ennemi.
A titre posthume, Marcel D’Hondt fut décoré de la Croix de Chevalier de l’Ordre de Léopold avec Palme et reçut également la Croix de Guerre 1940 avec Palme ainsi que la Médaille commémorative 40-45.
Commémorer les êtres humains qui ont lutté pour la liberté est un acte important car, plus que jamais, ils nous rappellent que la démocratie est fragile et qu’il faut la protéger.
(Communiqué)
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INAUGURATION DE L’ARBRE MEMORIEL DES MINEURS DU HASARD DE CHERATTE CE 2 AVRIL 2022
PHOTO : L’arbre mémoriel placé devant l’ancienne maison communale de Cheratte, actuelle Justice de Paix du canton de Visé, place Jean Donnay.
C’est devant un public nombreux constitué de conseillers communaux, de familles de mineurs, d’habitants de Cheratte et d’amoureux du patrimoine que le premier échevin Francis Theunissen a évoqué le rôle du charbon à Cheratte avec l’entreprise du Hasard de Cheratte (1905-1977). L’animation musicale était prise en charge par les Houyeux de Cheratte. Mme le bourgmestre a ensuite déposé une gerbe devant le monument.
Ce monument mémoriel est constitué d’un arbre en acier corten reprenant dans ses branches le nom de la quarantaine de mineurs morts au travail. La liste complétée par René Gotfryd présente 35 noms des années 1920 jusqu’à la fin de l’exploitation. On y trouve toute la succession des nations dont les ressortissants ont travaillé : 11 sont belges, 11 italiens, 5 polonais, 3 espagnols, 2 grecs et 1 hollandais, 1 algérien et 1 lituanien. Enfin question âge, les mineurs avaient 19 ans pour un seul, 7 trentenaires, 7 quadragénaires et 5 de plus de 50 ans. Les recherches n’ont pu donner l’âge de décès pour 11 autres mineurs. Plus significatifs de ce charbonnage peu meurtrier par rapport à beaucoup d’autres charbonnages liégeois, les causes de décès sur les 44 mentions retrouvées : 17 sont morts à cause d’éboulement, 5 de noyades dont 4 le même jour fatidique : le 30 novembre 1962, 3 morts écrasés entre deux berlines, 6 autres morts par explosion, électrocution, treuil ou cage, sans omettre 3 autres morts sur le chemin du travail. N’oublions pas que beaucoup d’autres sont morts de longues maladies pernicieuses comme la silicose ou des problèmes pulmonaires qui atteignaient de nombreux mineurs de fond, notamment après la mise en place des robots dans les galeries. Notons aussi 3 mois des plus périlleux : 9 accidents sont survenus en novembre, 4 en décembre et 7 en janvier.
Rendre hommage à ces travailleurs était attendu depuis longtemps et après 45 ans, c’est chose faite. Merci aussi au service travaux qui a réalisé le parterre, à Blegny-Mines qui a offert une berline et à la Société Royale Archéo-Historique qui a présenté quelques publications cherattoises (Régis et Astou…) et remis en avant un des 5 montages de l’expo de 2017 sur les 40 ans de la fermeture reprenant tous les dangers potentiels d’un charbonnage (Cécile Lensen).
L’initiative future sera aussi de sensibiliser les écoles de Cheratte à chaque fête de sainte Barbe (le 4 décembre).
Jean-Pierre Lensen