On place un bus en travers, on débranche sa batterie et on ferme la barrière
Luc Gochel
Alors qu’aucun bus ne circule ce matin sur le réseau du TEC Liège, un chauffeur d’un petit dépôt veut dénoncer comment cela se passe réellement. « On met tous les chauffeurs dans le même sac, dit-il. Mais nous, on voulait tous travailler ici. Mais les syndicats sont venus durant la nuit placer des bus en travers de l’entrée et on perdra aussi notre journée de travail. »
Suite à l’échec des négociations avec la direction, les trois syndicats du TEC-Liège ont décidé hier de bloquer tous les dépôts de bus de la région liégeoise. Si à Jemeppe, il était déjà en grève depuis vendredi soir, à Robermont, ils ont placé des piquets devant l’entrée et ont empêché, non seulement les chauffeurs, mais aussi les employés de rentrer dans le bâtiment.
Quant aux autres dépôts comme ceux de Rocourt, Omal, Oreye…, un chauffeur nous explique comment cela s’est réellement passé. « Quand je suis arrivé au dépôt pour prendre mon bus, j’ai découvert un bus mis en travers de l’entrée, empêchant tout véhicule de sortir, explique-t-il. Des syndicalistes étaient venus à minuit et demie et avaient débranché la batterie. »
L’homme a demandé à son chef ce qu’il devait faire et celui-ci lui a conseillé de ne rien faire, de peur de bagarres ou de représailles sur le matériel. « Mes collègues et moi, on a donc dû se déclarer en grève alors qu’on voulait vraiment travailler. Le public nous prend tous pour des glandeurs mais ce n’est pas le cas. La vérité, c’est qu’il y a une énorme pression syndicale pour nous empêcher de travailler. »