Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le billet du C.A.L. Basse-Meuse

attachment.jpgLE 11 Novembre


Nous savons tous  le pourquoi des rassemblements patriotiques qui auront lieu ce 11 novembre. Armistice, conflit armé, morts, disparus, blessés, militaires, civils, souvenir, mémoire …  Tous des mots qui symbolisent  cet instant de recueillement que les autorités civiles, militaires et patriotiques partagent avec la population de nos villages. Nous savons tous aussi les valeurs que nos générations d’adultes se doivent de transmettre aux générations futures. La liberté avec ses droits et ses devoirs,  l’égalité avec ses nuances « Homme/Femme, ses colorations  de l’origine et de la culture mais aussi la fraternité avec  ses filles jumelles qui ont pour nom tolérance et  solidarité, toutes ces valeurs que l’Ecole se doit d’enrichir de débats pour autant qu’elle puisse se baser sur l’éducation en famille, la famille valeur première de toute société qui se veut universelle. Nous savons tous tout cela mais nous savons aussi nos limites personnelles, nos peurs, nos craintes, nos emportements, nos qualités qui prennent parfois l’image du défaut, nous sommes en effet tout cela aussi ! Mais revenons à ce moment de recueillement pour lever un coin de voile sur des événements que bien heureusement nous n’avons pas connus et ce pour réfléchir et pourquoi pas réhabiliter… Réhabiliter, le mot est lâché ! Mais réhabiliter qui ? Durant ce conflit de 1914-1918, la justice militaire a condamné à plus de 37 000 reprises, prononcé 219 condamnations à mort et exécuté onze fusillés. Onze hommes venant des 3 régions de la Belgique, d’origine sociale modeste, morts de 12 balles tirées  par la Belgique. Onze hommes certainement en proie à une terreur abominable sous les bombes et la mitraille parce qu’ils ne voulaient pas se faire massacrer, parce qu’ils s’opposaient à la barbarie de cette guerre, parce qu’ils refusaient d’obéir sous la menace … Des « fusillés pour l’exemple » pour lesquels des recherches historiques récentes montrent souvent l’absence de procès équitables et donc de possibles erreurs judiciaires. Aujourd’hui, réhabiliter collectivement ces 11 « fusillés pour l’exemple » est la seule voie possible pour rétablir la justice un siècle après ces tragiques événements. Des actions dans ce sens ont vu le jour dans d’autres pays et certaines ont déjà abouti. S’il est une exigence de la justice et de la démocratie dans un pays qui a aboli la peine de mort, c’est celle que nos responsables politiques, par une déclaration solennelle, réhabilitent  « les 11  fusillés pour l’exemple » et les rétablissent ainsi que leurs familles, dans leur honneur et leur droit. Si l’on veut que l’humanité puisse un jour s’élever au niveau d’un devenir pacifique, c’est par des actes de ce type que nous, les générations de la paix, pouvons insuffler à nos enfants la force d’affronter les erreurs du passé. Puissions nous vivre notre citoyenneté dans la paix de nos actes d’aujourd’hui !

Extraits du discours prononcé en 2015 à Blegny par Jean-Claude DETRIXHE - Président du CAL Basse Meuse

Les commentaires sont fermés.