Immobilier, bijoux, tableaux, comptes titres, la fortune de Jacques (décédé en octobre 1998) était inestimable. À tel point que les héritiers se sont déchirés devant le tribunal correctionnel à son sujet. Christian Bodson, un des enfants du couple, reprochait à plusieurs membres de la famille d’avoir caché une partie du magot au notaire. Le tribunal vient de lui donner raison.
En février 2016, Christian Bodson s’était exprimé dans nos colonnes. Derrière le volumineux dossier judiciaire qu’il consignait et qu’il enrichissait au fil de la procédure, l’homme ne cachait pas sa rancune. Depuis de nombreuses années, il était au cœur d’une bataille juridique impliquant plusieurs membres de sa famille.
Au centre de celle-ci : un héritage familial plutôt coquet (biens immobiliers, comptes en Suisse, œuvres d’art, etc...). Le sexagénaire accusait son frère, sa sœur et même ses deux enfants d’avoir « caché » une partie de la fortune au notaire chargé de la succession, lors du décès de son papa. On parle ici d’un compte titres, ouvert en Suisse, d’une valeur de plus de 300.000 euros. Un montant qui avait été « donné » par le papa à deux de ses enfants, de son vivant, et qui aurait dû être déclaré au notaire lors du décès du patriarche. Or, devant lui, les ayants droit avaient déclaré n’avoir rien reçu du vivant de Jacques. Et ça, on ne peut pas le faire…
Le frère et la soeur écopent de six mois de prison
En mars 2017 le tribunal correctionnel de Liège a ouvert les débats de fond dans ce délicat dossier. Le frère, la sœur et les enfants de Christian Bodson étaient renvoyés pour une série de prévention liées au code civil. Ce 12 septembre, il a rendu son jugement. Si le fils de Christian Bodson a été acquitté des préventions, les autres membres de la famille ont eu moins de chance. La sœur et le frère écopent tous les deux de 6 mois de prison avec sursis pendant 3 ans et d’une amende de 8.260 euros. La fille de Christian est également condamnée à 100 heures de travail d’intérêt général et 275 euros d’amende, ou 6 mois de prison à titre subsidiaire.
Les parties ont désormais 30 jours pour interjeter appel de cette décision s’ils le souhaitent.
« Je suis satisfait », déclare Christian Bodson. « Les peines reçues, ils les ont méritées. Je souligne également que le tribunal n’a pas été tendre avec les amendes. Ce que j’espère, c’est qu’il n’y aura pas d’appel. Au stade actuel, J’ai droit à 1 euro symbolique. Le restant doit être déterminé par le Civil. »
Dans 30 jours, si les prévenus n’ont pas fait appel de cette décision, les parties se reverront une nouvelle fois devant la justice, pour fixer l’agenda de la juridiction civile cette fois. Et là, ça risque de se chiffrer… (A.Ma -La Meuse)