Le droit à l’avortement, vers une (nouvelle) régression ?
C’est dans un rapport publié fin 2017 que le Conseil de l’Europe s’est inquiété d’une possible régression non pas seulement du droit à l’avortement mais surtout de son accès pour les femmes. Ce droit est donc une fois de plus clairement menacé par des législations nationales beaucoup plus contraignantes.
Et chez nous ?
Alors que sous certaines conditions, l'avortement est autorisé par la loi belge depuis le 3 avril 1990, il apparaît que les menaces sont toujours plus fortes sur ce droit que beaucoup considèrent, à tort, comme un droit acquis. Abordons deux axes de réflexion.
D’une part, il est encore temps aujourd’hui de poursuivre les efforts pour sortir définitivement l’avortement de son cadre juridique actuel. Ceci pour laisser une totale liberté de choix aux femmes et en rendant légale sa pratique. Tout cela bien au-delà de simples considérations politiques et philosophiques. Faut-il le rappeler, cela reste un cheval de bataille de la Laïcité depuis plus de quarante ans.
Néanmoins, une dépénalisation totale doit bien entendu se compléter par des mesures spécifiques d’encadrement et d’accompagnement des femmes et de leur entourage.
Dans un deuxième temps, malheureusement, cette situation risque d’accentuer encore le désintérêt des praticiens à suivre une formation spécifique. La pénurie de médecins formés sera aussi à terme, un nouveau défi à relever pour éviter aux femmes de pratiquer un avortement mal encadré, mal sécurisé voire clandestin.
A la lumière des dernières manifestations pour la vie et de la position de l’Eglise qui qualifie encore l’avortement de péché même s’il est ‘’réservé’’, le droit à l’avortement risque bien de régresser voire subir une remise en question globale.
Continuons à défendre ce droit et cette liberté de choix qui nous sont précieux mais restent fragiles.
F.Guillaume,
Administrateur
(Ndlr : cet article n'engage que la responsabilité de son auteur)