Face à ce nouveau déferlement de patients et à l’occupation des lits en soins intensifs, le débat sur la priorité à accorder aux patients covid non-vaccinés sur les autres types de maladies graves refait surface.
« Vu que la société n’est plus en confinement et que de nombreux patients attendent d’être opérés, je peux vous dire que le débat fait rage en ce moment parmi les médecins », nous confirme-t-on au CHC.
« Tous les jours, nous tenons des réunions de coordination entre les urgences, les soins intensifs et le bloc opératoire pour voir si les opérations programmées avec des patients qui doivent ensuite repasser 24 à 48h par les soins intensifs pourront se tenir, poursuit le porte-parole du CHR. C’est un véritable jeu de « tetris » pour voir quel patient peut quitter les soins intensifs en toute sécurité et ainsi libérer un lit pour un autre. »
Question légitime
Quant au CHU, certains vont même plus loin. Jean-Olivier Defraigne est le responsable de la chirurgie cardiaque et il vient d’apprendre que 40 % des opérations du cœur prévues dans son service vont devoir être déprogrammées dès mardi.
« Vous savez, moi j’ai perdu des patients lors des vagues précédentes parce que leur opération avait été reportée et, faute d’avoir été opérés à temps, ils sont décédés. Alors oui, je trouve qu’il est légitime de se poser la question : est-ce que les personnes qui refusent de se faire vacciner alors qu’elles ne souffrent d’aucune contre indication médicale ont-elles conscience qu’elles mettent en péril la vie d’autres personnes ? »
On lui demande aujourd’hui de faire le tri de ses futurs opérés du cœur entre les urgents et les non-urgents, « mais c’est très difficile à faire. Ce sont des pathologies lourdes et elles peuvent dégénérer rapidement. »
Et de poser aussi la question de savoir si tous les patients covid qui ne sont pas sous respirateur artificiel doivent absolument être gardés en soins intensifs, bloquant ainsi des places pour d’autres patients plus urgents.
La question de la priorité accordée par le gouvernement aux patients covid, indistinctement vacciné ou non, devient donc de plus en plus prégnante.