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Gil Simon: «Notre gouvernance a changé et l’indépendance de Resa doit être respectée» EXCLUSIVITÉ LA MEUSE

 

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Gil Simon, directeur général de Resa. - G.G.

Resa vient d’être attaquée deux fois au conseil d’État pour des marchés publics. Avez-vous l’impression que contrairement à avant où tout était dicté par Nethys, la mise en concurrence passe mal chez certains qui étaient habitués à recevoir ces contrats ?

Il faut d’abord comprendre d’où on vient. Le rapport de la commission d’enquête « Publifin » voté en mai 2018 a prévu une grande autonomisation de Resa. Avec un décret clair du ministre Crucke : un GRD (gestionnaire de réseau de distribution, NDLR) doit être autonomisé et peut devenir une intercommunale. À cette époque, le monde politique liégeois freinait et aurait clairement préféré que Resa reste dans le groupe Enodia/Nethys.

Mais cela s’est fait : Resa est désormais une intercommunale.

En effet, nous avons réalisé immédiatement la séparation. Elle fut compliquée mais en un an, on l’a fait : on s’est réparti le personnel et les propriétés immobilières. Conséquence de cette indépendance, nous avons lancé énormément de marchés publics là où il n’y en avait aucun avant : l’IT (informatique), les ressources humaines, les services juridiques… Tout était géré par Nethys à travers des conventions internes au groupe au profit des entreprises qui étaient des filiales. Or, ce n’était juste plus possible de continuer ainsi, puisque nous sommes séparés.

On parle beaucoup du fait de faire attention à l’argent public. Vous en gagnez grâce à vos nouvelles mises en concurrence ?

Les derniers marchés attaqués concernent le data-center de Resa (le stockage des données) et le recouvrement de créances. Aujourd’hui, le régulateur nous suit à la culotte en ce qui concerne la bonne gouvernance. Ce marché IT, je rappelle qu’il doit, en théorie, nous faire économiser des millions d’euros. Il était estimé, sur base historique, à 15 millions. Et nous l’avons attribué pour 7,5 ! C’est de l’argent public qui est économisé ici, grâce à la mise en concurrence.

 

Le binôme à la tête de Resa Simon-Warichet.
Le binôme à la tête de Resa Simon-Warichet. - G.G.

 

Les entreprises qui, historiquement, traitaient les dossiers de Resa ont du mal avec ces nouvelles manières de procéder ?

On est attaqué par NRB et WIN. J’ai l’impression pour NRB – avec lequel on travaille beaucoup puisqu’ils ont gagné un très gros marché chez nous il y a un an d’ici – que peut-être pensaient-ils que c’était bon, que c’était déjà gagné. WIN, c’est le prestataire historique, filiale de Nethys. Mais ce qui est un peu fort, c’est que WIN aussi vient de gagner un marché chez nous pour la fibre. Donc, on a des clients qui nous attaquent… Néanmoins, on doit aussi relativiser. On passe environ 200 marchés par an. Nous n’avons que deux recours ! Je conçois que pour ceux qui perdent le marché, c’est embêtant. Mais nous, nous devons respecter les règles, faire des appels à la concurrence. Et grâce à cela, nous recevons de très grosses offres, tant qualitatives que sur les plans technique et financier. Je veux dire par là que les firmes se battent pour bosser pour Resa.

Selon vous, cela passe mal cette nouvelle indépendance de Resa ?

Trois choses. Un, nous avons le statut d’une intercommunale, donc on n’a pas qu’Enodia comme lien direct, mais aussi 73 communes actionnaires et la province de Liège. Deux, nous sommes dans un secteur – l’énergie –, régulé et soumis aux marchés publics. Dans le groupe Enodia, Nethys ou WIN n’y sont pas soumis, par exemple. Et trois, nous avons des directives européennes qui ont été transposées ici en Wallonie quant à l’indépendance des GRD. Pour être clair, même notre actionnaire Enodia ne peut pas nous bloquer, nous influencer ou nous imposer des choses.

Et donc ?

 

Il faut comprendre, et cela a peut-être du mal à être accepté par certains parfois, que Resa a changé et est indépendante. Que la gouvernance a changé. Nous avons un statut particulier, à savoir une intercommunale soumise à des règles strictes de gouvernance et d’indépendance, qui doit être respecté. (Exclusivité de La Meuse)

 

 

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