Depuis ce jeudi 24 février 2022, c’est la consternation . Serait-on revenu à un remake de nos deux guerres « mondiales » ? . L’attaque d’un pays pacifique (L’Ukraine) par son grand voisin (La Russie). On sentait venir cette attaque et la diplomatie ne servit à rien car quand un des deux protagonistes ne veut rien entendre, c’est l’échec sans coup férir. La trêve olympique aurait-elle déplacé la date de l’invasion ? On peut se poser la question ?
La Belgique en 1914 était un pays neutre, que les grandes puissances (Angleterre, France, Russie, Allemagne, Autriche) depuis le Congrès de Vienne de 1814-1815 puis après notre indépendance en 1830-1831 avaient confirmé. Ce ne fut qu’un bout de papier déchiré dès le franchissement de la frontière avec un premier ultimatum, refusé par l’état belge. Vers la mi-août, un deuxième ultimatum lancé par l’empire germanique (et Guillaume II) au roi Albert fut tout aussi refusé et les massacres de civils se poursuivirent (surtout à ce moment à la fin du mois d’août dans la Province de Namur). Visé en sait quelque chose car la ville fut la première à être martyrisée (6 autres villes le seront par la suite) avec le trio maléfique : tuerie de civils, destruction matérielle et enfin déportation de civils.
Ici, à ce jour (samedi, 3e jour de l’offensive en Ukraine, de la guerre et non de l’opération spéciale comme le dit le tyran russe), on assiste à un nombre énorme de réfugiés, tournés vers les pays voisins, la plupart membres de l’Otan (Pologne, Slovaquie, Hongrie, Roumanie) et un petit pays, la Moldavie. En 1914, c’est un autre pays neutre, les Pays-Bas qui accueillit nos concitoyens.
Les moyens armés sont bien entendu très différents et beaucoup plus meurtriers. Le contexte aussi : pas de déclarations de guerre mais des élucubrations : la Russie ne risquait pas d’être envahie par l’Ukraine comme la neutre Belgique ne menaçait pas l’intégrité allemande ! Les gens censés et un tout petit peu raisonnables sont sidérés : l’Ukraine provoquerait un génocide ( ?) dans les deux républiques sécessionistes, et a un gouvernement composé de Nazis et de drogués !. Les arguments sont fallacieux mais comme l’a écrit, avec raison, Anne Morelli dans son petit opuscule « Principes élémentaires de propagande de guerre » édité en 2001. L’adversaire doit être diabolisé, ironisé, réduit à rien. Et souvent si pas toujours, ces arguments servent surtout à assurer et à pacifier l’opposition intérieure, qui pourrait contrer ce va-t-en guerre brutal et paranoïaque !.
N'a-t-on pas rassuré l’opposition allemande en août 1914 en leur faisant part des horreurs causées par les soldats belges et les soi-disant francs-tireurs : mains coupées, blessé allemands non soignés…..
Quant aux réfugiés, peut-être ferons-nous comme nos voisins hollandais qui nous ouvrirent la porte de leurs maisons à l’été 1914 et ce pour plus de 4 ans. Il y a quelques années, la ville de Visé fut sollicitée, comme la plupart des communes belges, par le niveau fédéral pour accueillir des migrants (surtout venus du Proche-Orient et d’Afrique subsaharienne, suite aux différents conflits en cours) et des locaux furent envisagés : l’ancienne gendarmerie avenue Albert 1er (actuellement toujours inoccupée) et des locaux à Lixhe. Mais le nombre de migrants à ce moment diminua fortement et les options communales furent abandonnées par le niveau fédéral. Wait and see ! Mais je me rappelle à ce moment l’immense solidarité qu’eurent de nombreux Visétois pour aménager ces locaux vides.
J-P Lensen