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DES GOULAGS BELGES, un livre de Walter Franssen, ancien mineur Herstalien

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« DES GOULAGS BELGES » ou des travailleurs détenus travaillant dans nos charbonnages belges dont Cheratte, de 1942 à 1950. Un livre vous en dit tout.

Dans une collaboration inédite entre Blegny-Mines et le musée de la ville de Herstal est sorti ce livre écrit par un ancien mineur herstalien Walter Franssen. En ce qui concerne Cheratte, on lui doit d’avoir récupéré petit à petit une masse de papiers provenant des bureaux du charbonnage du Hasard ouvert à tous les vents et nous avions pu en disposer pour des exposition du musée de Visé sur ce charbonnage (1997 et 2007). Ils sont conservés maintenant au CLADIC à Blegny-Mines.

L’auteur a mis en avant cette période entre 1942 et 1950 qui a vu dans nos charbonnages (surtout ceux du Limbourg, mais aussi Cheratte, Herstal,Vottem, Ans, Fléron, Tilleur et Seraing) trois types de travailleurs forcés. Sous l’occupation allemande, des prisonniers russes (près de 20.000) tant prisonniers de guerre que civils furent obligés de travailler dans nos mines. L’auteur a étudié tous les aspects de la vie de ces mineurs forcés : leur travail, leur logement, leur vie de tous les jours, leur rémunération, leurs relations avec la population locale. Certains s’évadèrent et firent même partie de la Résistance. (17 pages avec des notes très nombreuses).

Un deuxième groupe de mineurs forcés fut celui des prisonniers de guerre allemands et ce dès notre libération jusqu’en 1947. 52.000 Allemands puisés dans les 7 millions de prisonniers des Alliés furent utilisés dans les charbonnages, dans le but de lancer la bataille du charbon indispensable pour la relève économique de notre pays. Ils furent tous des manœuvres de fond. Comme pour les Russes, il y eut des évasions et des morts. Après, ceux qui restèrent devinrent des ouvriers libres et les autres revinrent dans leur pays. Dans ce chapitre riche de 35 pages, l’auteur ne manque pas de signaler leur quotidien avec la nourriture, le courrier, leur solde, les gardes, la population et les relations avec leur compagnons de travail.

Le troisième groupe est moins connu. Celui des inciviques belges (ceux qui collaborèrent avec l’armée allemande) qui furent mis au travail forcé dans les mines entre 1946 et 1950. Dans ce cas précis, il y eut 4000 inciviques parmi les 50.000 condamnés ; dire qu’ils acceptèrent ce travail forcé avec enthousiasme serait erroné. Ils logèrent comme les autres dans les baraquements faits de panneaux de bois, construits la plupart par l’armée allemande dès 1942. Van Acker aux commandes de notre pays à la Libération proposa des actions mais les charbonnages disposèrent de cette main d’œuvre à leur manière. (17 pages). N’oublions pas qu’en ces années de nombreux jeunes italiens participèrent dans cet accord Etat Belge- Etat italien à la bataille du sarbon, pardon du charbon. *

Un 4e chapitre plus personnalisé fut l’édition du mémoire du prisonnier de guerre allemand, Alexander Schreiber qui évoque sa vie entre 1945 et 1947, tant les derniers jours avant son emprisonnement le 29 avril 1945 par les troupes américaines jusqu’aux lettres écrites à sa femme Else le 20 août 1947. Son fils publie aussi les remarques pertinentes de son père sur sa vie de prisonnier de guerre.

Ce livre de 139 pages vendu au prix de 15 € peut -être obtenu tant à Blegny-Mines (043874333) qu’au musée de Herstal (042568790) qu’au dépôt de ce livre au musée régional de Visé ; Je le recommande à ceux qui cherchent à mieux comprendre cette décennie de 1940 à 1950, période cruciale pour la vie dans les charbonnages.

J-P Lensen

* N.D.L.R Achille van Acker était Brugeois de naissance, il avait donc un léger accent en s'exprimant en français. C'est ainsi qu'en Wallonie, il est resté connu sous le pseudo de "Asille et le sarbon"

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