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Quatre ponts surplombant le canal Albert seront rehaussés en 2024

Lanaye, Lixhe, Haccourt, Hermalle: quatre ponts vont être rehaussés au-dessus du canal Albert dès 2024

C’est un nouveau chantier titanesque qui attend la Basse-Meuse entre 2024 et 2026. Quatre ponts qui passent au-dessus du canal Albert vont être rehaussés de 0,4 à 1,7 m. Des travaux nécessaires pour permettre le passage de péniches plus chargées.

EXCLUSIVITÉ LA MEUSE

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Favoriser la voie d’eau pour le transport de marchandises est devenu un enjeu majeur de ces prochaines années. Il doit permettre la décongestion du trafic routier mais aussi la réduction de la pollution.

Le transport fluvial permet, en effet, de diminuer de 3 à 6 fois les émissions de CO2 par rapport à un transport par camions. Les instances belges et européennes ont donc fait du développement du transport fluvial une priorité. Et notamment entre Rotterdam et Liège.

« Les travaux réalisés sur la Maasroute aux Pays-Bas, sur le canal Albert en Région flamande, les nouvelles écluses de grand gabarit à Lanaye, à Ivoz-Ramet et celles en cours de construction à Ampsin-Neuville ainsi que les travaux de développement portuaire réalisés, tels que le Trilogiport, ou programmés sur le canal Albert, la Meuse et la Sambre, créent les conditions d’un accroissement important du transport fluvial dans les années à venir », expliquait, en mars 2020, Philippe Henry, ministre wallon en charge des Infrastructures, en réponse à une question parlementaire. « Le canal Albert est la voie navigable la plus importante de Belgique et de Wallonie. À ce titre, la Flandre réalise des travaux de suppression de goulet d’étranglement et de modernisation. Il apparaît essentiel de poursuivre cette liaison entre l’hinterland wallon (NDLR : la zone d’influence et d’attraction économique d’un port) et Anvers, deuxième port maritime européen après Rotterdam, au même gabarit. »

Quatre ponts à rehausser

Pour se faire, quatre ponts qui passent au-dessus du canal Albert vont devoir être rehaussés. Il s’agit des ponts de Lanaye, Lixhe, Haccourt et Hermalle. Cette rehausse sera respectivement de 0,40m, 1,60m, 1,80m et 1,70m. Elle permettra d’assurer une navigation avec une hauteur libre de 9,1m sur le canal Albert entre Anvers et Liège.

Ainsi, des péniches chargées avec quatre couches de containers pourront naviguer sans problème d’un bout à l’autre du canal. Leur chargement pourra ensuite poursuivre leur route, au départ du Trilogiport, soit par train soit par route. Cette rehausse permettra donc de désengorger le trafic routier autour de Liège, Anvers, Bruxelles et Rotterdam puisque ce sont 150.000 conteneurs qui pourraient ainsi être transportés par bateau plutôt que via 75.000 poids lourds. En termes de pollution, on estime que ce sont de 10 à 14.000 tonnes de CO2 qui ne seraient pas rejetées chaque année dans l’atmosphère.

 

Le pont de Hermalle-sous-Argenteau.                                Le pont de Hermalle-sous-Argenteau. - D.R.

 

Deux ponts en même temps

Estimé à 24,7 millions d’euros et financé dans le cadre du plan national pour la reprise et la résilience et du plan de relance wallon, ce projet est pour le moment au stade des études.

À bonne source, certaines informations nous sont arrivées, confirmées en partie par la porte-parole du SPW Voies Hydrauliques. Le rehaussement de ces ponts intégrera, par exemple, des cheminements cyclo-pédestres.

Pour le pont de Hermalle, sur lequel passe chaque jour 10.000 véhicules dont 20 % de camions, la vitesse sera limitée à 50 km/h. Cette limitation permettra de raidir un peu la rampe sans trop devoir l’allonger. Une vitesse qui doit aussi réduire les risques d’accidents à hauteur de la sortie de l’Aldi, située au pied de la rampe en rive droite. Les voiries de secours du Trilogiport qui débouchent au niveau de la rampe en rive droite devront être adaptées.

Quant au phasage des travaux, réalisés entre 2024 et 2026, il a été déterminé par une étude de mobilité. Les ponts seront rehaussés deux par deux soit Lanaye et Haccourt et Hermalle et Lixhe. Ce qui permettra de ne pas trop paralyser le passage d’une rive à l’autre même si on s’attend déjà à une période plutôt compliquée.


Qui dit rehausse d’un pont dit aussi modification des rampes d’accès. Et pour le pont de Haccourt, sur lequel passent 20.000 véhicules par jour, les choses ne sont pas simples.

Pour des questions de sécurité routière, ces rampes d’accès ne peuvent, en effet, pas avoir une déclivité trop importante. Or, pour celle côté Devant-le-Pont, elle est déjà très raide et le rond-point aménagé voici une petite dizaine d’années est déjà hors-norme sécurité. On ne peut donc pas envisager de simplement la rehausser, il faut la redessiner pour lui donner une pente plus douce. Mais l’endroit manque d’espace pour pouvoir le faire facilement. Et pour le moment, le bureau d’études Greish planche sur plusieurs solutions.

À bonne source, on nous a ainsi expliqué qu’une des pistes envisagées serait de déplacer le pont de 20 à 30 m vers le sud, ce qui permettrait de réaliser plus facilement l’aménagement des rampes. Mais même là cette solution ne semble pas optimale et les deux concessionnaires automobiles qui se trouvent Allée Verte pourraient être expropriés pour permettre l’allongement des rampes. Du côté du SPW, on n’a pas voulu nous confirmer ces informations.

« La situation au niveau du pont de Haccourt est plus complexe vu le manque « d’espace libre » disponible et la proximité des habitations et des commerces. Plusieurs esquisses sont à l’étude et aucune décision n’est arrêtée ce jour. Comme pour les autres ponts, les options envisagées font l’objet d’une évaluation des incidences sur la sécurité routière. Lors de cette évaluation, les différentes parties prenantes (communes, Tec, SPW-Routes, SPW-VHL…) se réunissent afin d’obtenir un consensus sur le projet. La rampe en rive gauche devra être adaptée (côté Haccourt, ndlr), quelle que soit l’option choisie. »

La solution retenue sera connue dans quelques mois.

«En faire une opportunité pour les cyclistes»


Et du côté de la commune, on planche déjà sur le plan de mobilité qui sera mis en place tant lors des travaux sur le pont de Haccourt que sur le pont de Hermalle. « Mais je pense aussi qu’on doit faire de ces travaux une opportunité. On a demandé qu’on en profite pour que des aménagements soient réalisés pour les modes doux. Ces ponts ont une quarantaine d’années et ont été conçus à une époque où le vélo n’avait pas la place qu’il a maintenant. Ces aménagements permettront enfin aux cyclistes de passer d’une rive à l’autre facilement. »

La passerelle Saucy va être reconstruite

3AF0C824-87EC-4D33-A799-858D771A4E3A.jpegLa passerelle Saucy qui enjambe la Meuse. - Isopix



Si la rehausse éventuelle du pont des Arches ne fait pas encore l’objet d’une étude, la passerelle Saucy va elle être supprimée et reconstruite. Les piliers de la passerelle gênent, en effet, la navigation et surtout le croisement de deux péniches. Il a donc été décidé de supprimer la passerelle et, que les Liégeois se rassurent, en reconstruire une nouvelle. Elle restera accessible uniquement aux piétons et aux cyclistes. « Nous avons passé un appel d’offres pour désigner un auteur de projet. L’analyse des offres est en cours. Les travaux ne commenceront pas avant 2024 et seront financés en dehors du plan de relance », nous a-t-on précisé au SPW Voies hydrauliques.

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