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Les turpitudes du monde "politique"

Plus de normes ni de décence 

Rédacteur en chef

Gaspard Grosjean

Lorsque les médias révèlent les turpitudes du monde politique, ce dernier est toujours prompt à critiquer le 4 e pouvoir. Les prétextes les plus fallacieux sont utilisés. Citons pêle-mêle le traditionnel « c’est du populisme », les si souvent utilisés « c’est partial » et « pas objectif », sans parler du fait de coller une étiquette politique qui change au gré du vent à un journaliste ou à un média. Au final, peu importe. Pour autant, ce qui interpelle, c’est que malgré les articles dénonçant les problèmes d’éthique et de gouvernance, rien – ou si peu – ne change. On le fait peut-être autrement, plus discrètement. Mais rien ne change fondamentalement.
Prenons le dernier cas en date, celui de Francis Bekaert. Sous couvert d’une volonté personnelle (sic), c’est surtout et avant tout une décision politique qui a été négociée pour céder le témoin à Deborah Geradon à la tête de Seraing. Et qui a eu un prix. Un sacré prix, même : un poste dans le cabinet de Frédéric Daerden, un autre dans le cabinet de la ministre Morreale. Parce que, vous comprenez, il possède des compétences dont on ne saurait se passer !
 
Rien ne change
Mais pour certains camarades qui ont visiblement du mal avec la transparence en politique, ce n’est là ni plus ni moins qu’une « position politique courageuse et exemplaire, respectueuse de l’intérêt général […] Devait-il se retrouver du jour au lendemain sans ressource ? » Des commentaires que l’on aurait pensés impossibles à lire, surtout dans le cas présent dans le chef d’un bourgmestre – Marc Bolland, pour ne pas le citer –, dans une région liégeoise sans cesse secouée par les scandales politiques qui se suivent. C’est d’autant plus interpellant que ce sont les élus du peuple eux-mêmes, en l’occurrence les députés, qui ont le pouvoir de créer un statut aux mandataires à l’instar de n’importe quel travailleur. Ce qu’ils ne font pas. Ensuite, tenter de noyer le poisson de la sorte alors que tant de gens ont des difficultés à boucler les fins de mois quand Francis Bekaert conserve notamment la présidence de la CILE à 35.000 € par an, c’est un peu fort de café.
Cerise sur le gâteau, les « camarades » ont tout prévu : un second mandat, à nouveau à 30.000 €, mais chez Luminus cette fois. Franchement, c’est pas mal pour ne pas laisser quelqu’un qui a vécu de la politique toute sa vie, sans se soucier de devoir un jour se retrouver sans job car on sait qu’on sera recasé, « sans ressource ».
Plus de normes. Plus de décence. Et après, on doit encore s’étonner du rejet de la (classe) politique par les citoyens ?

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