Comme nous en évoquions la probabilité dans nos colonnes samedi dernier le personnel des cimenteries de Lixhe n'a pas repris le travail ce matin. Un piquet de grève imposant, composé aussi bien d'ouvriers que d'employés, bloque l'accès à l'usine.
Sur place, nous avons rencontré quatre délégués de l'entreprise, ouvriers et appointés. Messieurs Serge Stockis (CSC), Thierry Dentz et Jean-Pierre Timmers (Setca) et René Van Lissum (FGTB) ont fait le point de la situation actuelle. Voici leur déclaration commune :
"La semaine dernière nous avons été informés par la direction des réductions des coûts fixes envisagées à travers les revenus des travailleurs, les avantages extra légaux et une adaptation du temps de travail (2h/semaine de prestation en plus pour le même salaire). On s'en prend donc à nos acquis sociaux ! Actuellement une restructuration est en cours à travers la procédure "Renault". Cette dernière est terminée et nous attendons les résultats. On envisage la perte de 30 emplois."
Au cours de ces 10 dernières années, 60 % des emplois de Lixhe ont été perdus. Aux Pays-Bas, l'entreprise subit une forte réduction de la demande en ciment et en beton. Les usines belges, elles, continuent à faire du bénéfice. Les travailleurs belges ne peuvent admettre que ce soit à eux de payer la note pour les mauvais résultats obtenus dans un pays voisin.
"Acutellement, tout le personnel aura fait grève 48 hrs" ajoute encore René Van Lissum, "une concertation aura lieu la semaine prochaine pour envisager d'autres mesures. Nous sommes en front commun et toutes les entreprises du groupe Heidelberg implantées en Belgique sont solidaires et font grève également."