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Selon une étude de la FGTB, 168 Visétois risquent d'être exclus du chômage

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Thierry Bodson repart à l’offensive. Et le secrétaire général de la FGTB wallonne a décidé de frapper un grand coup, comme il nous le dévoile en exclusivité. En ligne de mire: ces dizaines de milliers de demandeurs d’emploi qui seront privés de leur allocation d’attente dès janvier prochain. L’indemnité versée à ceux qui n’ont pas encore suffisamment travaillé pour avoir droit à des allocations de chômage a en effet été limitée dans le temps par le gouvernement Di Rupo.

En novembre dernier, le syndicat socialiste les avait évalués à 55.000, dont 35.000 Wallons. Une mesure prise vendredi a légèrement adouci les choses pour une petite partie d’entre eux. Mais la FGTB wallonne a refait ses comptes. Ils sont encore 50.000 pour tout le pays, dont 32.105 rien que pour la Wallonie! Mieux: on sait maintenant où ils vivent. Car Thierry Bodson a chargé son service d’études d’en déterminer le nombre, commune par commune.

UNE ACTION LE 10 MARS

Sur cette base, il a décidé d’écrire à tous les bourgmestres et présidents de CPAS de l’ensemble des 262 communes du sud du pays. Ils recevront ce courrier ce mercredi. À chaque fois, la lettre contient le nombre de personnes qui vont être éjectées du chômage dans leur commune, le nombre d’hommes et de femmes, ainsi que leur statut (chef de ménage, isolés, etc.). Le but: les sensibiliser à la «catastrophe sociale» qui se prépare, et à l’impact que cela aura sur le budget de leur CPAS. Mais aussi espérer qu’ils fassent pression sur leur parti pour modifier ce fameux délai de 3 ans, qui a commencé à courir en janvier 2012.

La FGTB wallonne écrira également bientôt à tous ses affiliés qui sont concernés par le couperet de janvier. Pour les avertir. Mais aussi pour les inviter à une action de protestation, le 10 mars prochain, dans dix villes wallonnes. Les bourgmestres et présidents de CPAS y sont invités également.

BEAUCOUP DE FEMMES

Ce qui frappe, dans les chiffres calculés par le syndicat socialiste et que nous vous dévoilons, c’est le taux important de femmes qui vont faire les frais de cette mesure. Elles seront 20.448, soit 64% du total! Et parmi elles, un peu moins de 8.000 (7.901) sont cheffes de ménage, à savoir mères célibataires avec un ou deux enfants. Elles sont déjà 3.912 rien que dans le Hainaut, contre 2.632 en province de Liège.

Ce sont les cohabitants qui subiront le plus gros de la mesure, avec 18.782 exclusions. Et, dans leur cas, un gros problème supplémentaire: si leur conjoint travaille, ils n’auront même pas droit au minimex, puisque leur ménage dispose au moins d’un revenu. Viennent ensuite les chefs de ménage (9.756) et les isolés (3.387).

Quant aux communes les plus touchées, ce sont, sans surprise, celles qui paient déjà le plus lourd tribu au chômage. Charleroi (2.466), Liège (2.409) et La Louvière (1.191) forment le trio de tête, juste devant Mons (993), Seraing (932) ou – plus inattendu – Namur (723). Mais Verviers (693), Tournai (665), Flémalle (527), Binche (471) ou Herstal (447) ne sont pas à la joie non plus. Pour ne citer qu’elles.

Une seule des 262 entités wallonnes échappe au couperet: Raeren, où aucun demandeur d’emploi ne sera exclu en janvier.

ET A VISE ?

Ici, 168 chômeurs pourraient être concernées. Selon Bernard Aussems, le Président du CPAS, ces personnes ne se retrouveraient pas nécessairement tous parmi la liste des demandeurs. "Plus de 200 personnes bénéficient déjà du revenu d'intégration, précise le Président, mais à des taux divers. Parmi les exclus du chômage, tous ne deviendront pas nécessairement bénéficiaires du revenu d'intégration. Il y aura un nombre important de jeunes, par exemple, qui ne pourront en bénéficier. Cela dépendra de leur situation familale. Chaque demande d'intervention fera l'objet d'un examen individuel, où il sera tenu compte des revenus de la famille, en effet, les revenus des ascendants et descendants directs domiciliés à l'adresse seront pris en compte pour déterminer si la personne a droit au revenu d'intégration, et à quel taux."

Bien évidemment, les conditions d'octroi sont régies par certaines règles :

- le revenu est réservé aux Belges et ressortissants de l'Union Européenne et à leur famille aux apatrides ou réfugiés politiques reconnus;

- les demandeurs doivent être majeurs, ou mineurs émancipés par le mariage, mineure enceinte ou mineurs ayant des enfants à charge;

- avoir sa résidence en Belgique, être disposé à travailler, etc...

A COMBIEN SE MONTE LE REVENU D'INTEGRATION ?

Au 1er février 2013, il était, par mois, de :

- 544,91 € pour les cohabitants,

- 817,36 € pour les isolés, et

- 1089,82 € pour les chefs de famille.

Un drame social donc pour tous ceux qui vont être concernés, mais fameux problème également pour tous les CPAS du pays qui sont de plus en plus submergés par l'afflux de demandeurs exclus du chômage. C'est ainsi qu'en Belgique, certains politiciens sont fiers d'annoncer "chez nous, le taux de chômage à baissé !"

La liste du nombre d'exclus commune par commune est disponible dans votre Meuse de ce jour. (P.Neufcour avec Sudpresse)

 

 

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