Tout d'abord, c'est au nom de ma famille que je tiens à présenter mes plus sincères condoléances à la famille de Benoît, de Carol, son épouse, et du petit Esteban. Samedi matin, c'est Sudpresse "Namur" qui m'a éveillé et m'a appris la terrible nouvelle. J'avais quitté Visé vendredi vers 17h, et me trouvais à l'étanger.
Benoît, il avait 4 ans quand je l'ai connu. Ses parents habitent la rue parallèle à la mienne. Benoît et Philippe, mon fils, sont allés à le même l'école maternelle, puis à l'école primaire, puis ensuite en humanité. Leurs chemins se sont séparés, mais ils ont poursuivi le même cursus à Ste-Marie, à Liège.
Louis, je ne sais quoi te dire, c'est trop banal, "sincères condoléances". Je ne trouve pas de mots pour vous expliquer ce que je ressens, tant comme père que comme voisin ou tout simplement comme homme. Tout le week-end, ma femme et moi n'avons cessé de penser à l'immense peine qui devait vous écraser, toi, ta femme, et les enfants. Puis, ensuite, à la rage. La rage qui doit vous animer. La rage "dans la panse" comme on dit chez nous...
"Pourquoi", le mot qui hantera encore longtemps les esprits. Comment un être dit "humain" peut-il abattre de sang-froid un homme, un femme, et un petit enfant. Des balles dans le dos, en plus, quelle lâcheté ! Geste crapuleux si il en est ! Peut-être "ça" estimait-il avoir des raisons d'en vouloir à ton fils, mais AUCUN motif ne pourra JAMAIS justifier un tel carnage!
Je me suis mis tout de suite à ta place, Louis, imaginant ma réaction si le petit Valentin était parti passer la nuit chez Christine, sa marraine, et qu'ils avaient été froidement abattus par une crapule. Tout de suite une image m'est venue à l'esprit : je chargeais mon .357 magnum et je partais en chasse.
Amis lecteurs, ne comptez-pas sur moi pour une nouvelle relation des faits, la presse tant écrite que télévisée, belge et étrangère, s'en est déjà chargée. Une journaliste de la TV allemande m'a contacté, les journaux français se sont fait l'écho du drame... Ce n'est pas seulement la Wade, Visé, la région liégeoise, la Belgique, mais les pays voisins qui ont été frappés de stupeur devant tant de barbarie.
Tout au long de ma carrière, j'en ai vu, j'en ai photographié, des homicides, des suicides, des accidents, mais ce matin, quelques mots sur une carte m'ont fait monter les larmes aux yeux.
Vous qui me lisez, peut-être êtes-vous l'auteur de ces assassinats crapuleux. Sachez que pour des centaines de milliers de personnes, vous ne faites plus partie du Genre Humain.
J'assume l'entièreté de mes propos. J'ai dit, je vous remercie.
Pierre Neufcour