Ils étaient plusieurs centaines, les habitants de Lixhe et des environs, à se relayer dans le parc de la maison Abbeyfield de Lixhe. De nombreux stands avaient été aménagés dans le parc afin que tous les participants y trouvent leur plaisir : jeux divers pour les enfants, podium, bars, petite restauration, et même le soleil qui était de la partie... (nous nous sommes laissé dire que les bars avaient dû fermer plus tôt, "faute de munitions").
Si "la fête des voisins" est une notion maintenant bien connue du public, les résidences Abbeyfield le sont moins.
Comment sont-elles nées ? Et celle de Visé ?
"Le concept nous vient d'Angleterre," explique Yves Fryns. "Après la guerre, de nombreuses femmes se sont retrouvées veuves. L'idée a été de réaliser des habitats groupés, où chacun dispose de son propre logement, tout en partageant certaines parties. On a alors pu constater que les habitantes vivaient mieux, en meilleur santé, et plus âgées. Le nom "Abbeyfield", lui, provient simplement du nom de la rue où la première résidence de ce type fut créée."
A Visé, il s'agit de la maison dite "Jean de la Tour", un ancêtre de Mademoiselle Gabrielle de Coune, la dernière propriétaire. Cette dernière a légué tous ses biens à la Fondation Roi Baudouin, à la condition impérative de les utiliser dans un but social.
La Fondation a d'abord fait classer le bâtiment et a reçu une somme estimée à 1.000.000€.
"Au départ, le but de cette résidence a été mal perçu par le public" explique encore Yves Fryns. "La propriété devait être inter-générationnelle, les enfants auraient pu venir jouer dans le parc, mais les premiers résidents ont fait installer, à leurs frais, des clôtures les séparant "du monde extérieur". Pour le voisinage, cette "maison" était réservée à des personnes aisées. La réalité est toute autre, certains habitants sont des allocataires sociaux !"
La mise en route a été faite par la section locale du Kiwanis, qui a acheté le mobilier commun, puis à délégué à l'association des résidents, l'auto-gestion du bâtiment. Les appartements sont tous différents, et le loyer (charges comprises) est de 610 €/mois.
On peut donc dire que la résidence visétoise est constituée d'une demeure de charme, une habitation de caractère avec ses appartements privés, et qu'elle constitue une solution idéale pour les personnes seules cherchant la convivialité et la sécurité. Située en bord de Meuse, la maison permet à chacun de profiter des magnifiques espaces communs et de partager un repas chaud par jour. Chaque habitant vit "chez lui", dans ses meubles. Indépendance, liberté, participation et respect sont les maitres mots de cette formule dont la gestion est bénévole et à prix coûtant.
(Reportage photo en marge droite)