C’est un projet auquel tenait beaucoup Marcel Neven, le bourgmestre et responsable de l’enseignement communal visétois. «Je suis un ancien enseignant et j’ai toujours eu à coeur de défendre l’enseignement» nous dit-il. Il existe des classes d’immersion en néerlandais, mais celles en anglais sont beaucoup plus rares. Ainsi, ce projet de l‘année dernière a muri et s’est concrétisé ce matin à la rentrée.

Miss Céline ne peut pas parler français

Nous avons rencontré les deux institutrices qui s’occuperont l’année durant des 34 moutards inscrits dans cette classe. Miss Céline (Mme Meurice) explique : «Au départ, je suis institutrice maternelle, et grâce à des bourses, j’ai pu poursuivre mon cursus à l’étranger. Ainsi, j’ai suivi des cours de perfectionnement en langue anglaise à l’université d’Oxford et puis j’ai suivi une formation à celle de Southampton. J’ai obtenu un diplôme me permettant d’enseigner l’anglais au niveau maternel dans tous les pays d’Europe. De plus, mes grands parents maternels sont Australiens et je leur rend régulièrement visite. Je ne suis pas une «native speaker», mais presque» sourit-elle.

Avec les enfants, Miss Céline ne peut pas parler français. Tout ce qu’elle leur dit est en anglais, ainsi, lorsqu’un lacet de chaussure est détaché, elle explique à l’enfant ce qu’elle fait en anglais. Lorsqu’elle demande quelque chose, pose une question ou donne une explication Miss Céline se fait comprendre par geste, ou en utilisant des images. «C’est ma quatrième année dans une classe d’immersion anglais avec des petits bouts de 5 ans et cela se passe toujours très bien, ajoute-t-elle avec un grand sourire, il faut simplement un petit temps d’adaptation aux enfants".

Pendant que la moitié des élèves se trouve avec Miss Céline, l’autre moitié travaille avec Madame Manu. Une porte sépare les deux locaux : un drapeau anglais et un drapeau belge sont placés de chaque côté de la porte, rappelant à l’enfant qu’une fois celle-ci franchie, on change de langue.

Madame Manu est chargée d'assurer les acquis avant le primaire

Madame Manu(ela) Thys est donc la collègue «francophone» de Miss Céline. Madame Manu est une «ancienne» de l’école de Devant-le-pont où elle enseigne depuis plusieurs années.«Nous travaillons en collaboration étroite nous dit-elle, avant la rentrée les tâches ont été définies. Je dois m’assurer que les enfants disposeront des acquis nécessaires pour entrer en première année primaire. Pour cela, nous travaillons la compréhension, le language, les lettres, les chiffres, les couleurs, la science est abordée également. Il faut que ces matières aient tout d’abord été évoqués en français avant d’en parler en Anglais."

Quelques places sont encore disponibles

Christian Ramelli est un directeur heureux. «L’aventure commence nous dit-il, je dois dire que notre école est souvent à la pointe de ce qui se fait de mieux. Ainsi, le principe d’immersion en anglais en maternelle n’est pas aussi fréquent qu’on pourrait le croire. Les établissements les plus proches qui le proposent se trouvent soit à Liège, Ans ou Verviers.  Les cours se répartissent en deux fois treize périodes hebdomadaires dans chacune des langues, à cela il faut ajouter le cours de gymnastique du mardi matin. Cette année, six petits sont arrivés, venant d’autres écoles, grâce au principe de l’immersion. J’ai été étonné par le nombre de parents qui se sont montrés enchantés de cette proposition, nous avons 34 élèves et il y a encore quelques places disponibles."

A Visé, l’enseignement en immersion pourra se poursuive en primaire puis en secondaire.  Certains parents préféraient l’enseignement plus traditionnel. L’école communale de Devant-le-Pont propose donc un enseignement maternel unilingue français.

Une fois de plus, la Basse-Meuse se place dans le peloton de tête!

(Pierre Neufcour)