Plusieurs élèves du secondaire ont témoigné à son encontre: il prend 15 mois de prison avec sursis
Danny, un habitant de Dalhem âgé de 58 ans, ancien prof de gym à l’athénée royal de Visé, a été condamné ce vendredi au tribunal correctionnel de Liège pour avoir commis des attentats à la pudeur à l’encontre de deux jeunes élèves de secondaires.
C’est la maman d’une petite élève de 14 ans qui avait déposé plainte contre ce professeur d’éducation physique, en 2016. La jeune fille s’était confié à un autre professeur, qui avait alerté la direction.
Lors d’une sortie à la patinoire, l’année avant, Danny,le prof de gym, lui avait dit qu’elle était « beaucoup trop belle pour mâcher du chewing-gum ». Depuis ce jour, il s’arrangeait, chaque fois que les couloirs n’étaient pas trop peuplés, pour la coincer et lui demander un bisou sur la joue. Les bisous s’accompagnaient d’un gros « câlin » fort déplacé durant lequel, a expliqué l’enfant, le prévenu lui caressait la poitrine et les fesses.
La jeune victime n’avait pas osé se confier à ses parents directement, craignant qu’ils la changent d’école et qu’elle soit ainsi séparée de ses amies. Mais la maman avait remarqué un changement dans son comportement : elle était devenue irritable et distante avec tous les hommes, même son papa et ses frères.
Une autre jeune élève avait été approchée par le prévenu pour prétendument faire une traduction pour lui. Elle avait accepté, proposant que ses parents le fassent, et dans la voiture du prévenu qui l’emmenait chez elle pour cette fameuse traduction, celui-ci lui avait touché la poitrine. À l’issue d’une formation sur le harcèlement à l’école, elle avait dénoncé les faits. C’est suite à cela que la première victime s’était confié à son professeur.
Si les faits d’attouchements pour lesquels le professeur vient d’être condamné ne visaient que ces deux adolescentes, d’autres élèves s’étaient plaintes du comportement du quinquagénaire.
Une élève de 3ème secondaire avait expliqué qu’il était rentré dans le vestiaire des filles lorsqu’elle y était seule et qu’il lui avait proposé de faire des photos de lingerie pour des amis ayant une boutique.
Une quatrième gamine avait reçu un message de ce prof suite à la publication d’une photo d’elle sur Facebook : « Tu es très belle, mais je ne peux pas l’inscrire sur ton mur public », avait-il écrit. « À bientôt à l’école, et pas un mot de ce message, s’il te plaît ! »
Une collègue a expliqué qu’alors qu’il ne donnait cours de gym qu’aux garçons, il s’arrangeait pour surgir dans le vestiaire des filles alors qu’elles étaient dénudées, prétextant qu’elles faisaient trop de bruit. Une autre collègue a évoqué des remarques salaces, de la part du quinquagénaire, qui estimait notamment que les tenues courtes qu’elle portait étaient destinées « à le chauffer ».
15 mois de prison
Le professeur niait tout contact physique avec les gamines, mais le tribunal a retenu le contexte de dévoilement des faits (après une session d’information sur le harcèlement), les nombreux témoignages concordants, les éléments matériels (messages) pour dire la prévention d’attouchement établie. Les psychologues ont évoqué, chez le prévenu, un « manque de limites » mais pas de paraphilie de type pédophile. Il écope d’une peine de 15 mois de prison assortie d’un sursis probatoire. Il devra notamment poursuivre son suivi psy. (Supresse)