Le vaccin contre le coronavirus pourrait-il être dangereux pour des personnes trop âgées, ou trop faibles ?
En Norvège, une série de décès suspects, après vaccination, fait l’objet d’une enquête, suite à l’enregistrement de 13 décès. 13, et non 23 comme dit auparavant.
On a dénombré des réactions auprès de 29 patients, entre 18 et 90 ans durant cette dernière semaine. 14 patients de la tranche 80-89 ans, soit la proportion la plus importante, ont enregistré des réactions. 13 de ces patients sont décédés sans que, précise l’Institut de Santé publique norvégien, on puisse à ce stade déterminer s’il y a corrélation ou causalité.
Public plus fragile
Prioritaires pour la vaccination, les personnes résidant dans les maisons de repos sont un public plus fragile, souvent atteint de pathologies, parfois à un stade sévère.
Selon les premières analyses, les effets secondaires inoffensifs chez la plupart des vaccinés – comme l’allergie ou la fièvre – auraient pu provoquer la mort de ces patients particulièrement fragiles.
C’est en tout cas l’hypothèse sur laquelle travaillent les experts norvégiens, en collaboration avec le fabricant Pfizer. Car comme tous les vaccins, si celui contre le Covid a été testé lors de son élaboration sur des milliers de patients, il l’a très peu été sur des publics spécifiques comme les personnes très âgées, ou les enfants.
Recensement hebdomadaire
L’Institut de santé publique norvégien recense toutes les réactions enregistrées suite à l’administration des vaccins anti-Covid. En l’occurrence, les chiffres de décès recensés ne concernent que le vaccin Pfizer/BioNTech, puisqu’on a commencé en Norvège l’administration du vaccin Moderna le 15 janvier dernier.
L’agence publie de manière hebdomadaire ses rapports. Le dernier de ceux-ci fait donc état des cas des diverses réactions enregistrées : du malaise général, accompagné de douleurs autour de l’endroit de l’injection, en passant par les problèmes intestinaux, respiratoires, neurologiques ou musculaires, entre autres.
Modifier les consignes
En attendant les résultats de l’enquête en cours, l’Institut a décidé de modifier ses consignes pour la vaccination des plus vieux, ou des plus malades. Car "pour ceux qui ont une durée de vie restante très courte", explique-t-il, "les avantages du vaccin peuvent être marginaux… Ou non pertinents".
Faut-il s’inquiéter ?
Alors, faut-il s’inquiéter, alors que chez nous, la campagne de vaccination est en plein essor ?
Pour Eric Muraille, immunologiste à l’ULB, ce sont des chiffres qui sont attendus : "les effets secondaires observés sont normaux pour ce vaccin : fièvres, nausées, diarrhées". Des effets observés en phase 3 des tests de vaccins, et qui ne posent chez des individus en bonne santé pas de gros problèmes.
"En revanche, chez des personnes très affaiblies, cela peut les faire basculer et entraîner un certain taux de mortalité".
Peut-être faudra-t-il, à l’instar de la Norvège, bien peser le pour et le contre pour la vaccination de certains patients particulièrement faibles.
On devrait avoir pour la fin janvier le premier rapport d’évaluation de la vaccination avec le vaccin Pfizer-BioNtech.
(Source : RTBF Infos)