La Société royale archéo-historique de Visé et de sa région (son sigle est bien la S.R.A.H.V.) aurait-elle pu s’appeler contre notre consoeur hutoise, le cercle hutois des sciences et des beaux-arts ? Et c’est vrai que les sujets de recherche ne sont pas seulement l’archéologie avec des campagnes de fouilles et des découvertes étudiées et placées au musée, Ne sont pas seulement l’histoire ou relations entre les êtres humains dès l’invention de l’écriture. Ne sont pas seulement les Beaux-Arts et les Sciences mais aussi d’autres arts, comme par exemple la Musique.
Dès le départ de l’institution centenaire, on retrouve un membre de la famille Martin, musicien dans l’âme qui composa le chant de Visé, chant des déportés visétois ( pour rappel, ces hommes adultes furent au nombre de 631). Dans les Visétois et Bassis-mosans célèbres, on compta plusieurs musiciens.
Mentionnons une dame originaire de Chimay qui devint comtesse de Mercy-Argenteau par son mariage. Elle était non seulement mélomane jusqu’à inviter Franz Liszt et de jeunes musiciens russes, comme Cui et Borodine chez elle et dans la célèbre salle de l’Emulation de Liège mais en plus elle composait et interprétait des arias (édité par Musique en Wallonie) ; Carlo Bronne, les rendez-vous de Richelle et une de nos membres Mme Bosak ont écrit le récit de cette dame et de sa fille.
Indépendamment de quelques partitions oui instruments que le musée possède et de quelques publications sur cet art (sur les gloires locales qui ont fait fortune en France comme A.M.Gretry ou C.Franck ou plus près de nous mais avec fortune faite en Angleterre, Jean Lensen, musicien de salon et auteur d’une septantaine de 78 tours devenus de plus en plus rares. (PS 78 tours désigne un disque d’au moins 25 cm de diamètre qui tournait à 78 tours la minute et qui domina la production musicale jusque 1950).
Le musée régional a fait plus, suite à la grande exposition de 2014, la conservatrice Cécile Lensen a réalisé une exposition d’une trentaine de panneaux sur la musique et les chansons composés durant cette guerre et les a définis en fonction de thèmes. L’exposition débute à la Belle Epoque car la musique faisait partie de la vie de nos aïeux : on était membre d’une harmonie, on chantonnait en rue et dans les maisons, on achetait avec volupté les partitions, on allait écouter les chanteurs populaires tout en appréciant les opérettes et même les opéras. La radio et l’électrification des instruments ne se développèrent que dans les années 30. L’exposition se visitait avec des MP3 car sur chaque panneau, on pouvait écouter des airs spécifiques. Ce fut une recherche assidue rendue possible avec l’aide des musicologues Françoise Lempereur ou Stéphane Daddo (attaché à l’orchestre philharmonique de Liège). Un grand nombre de partitions fut trouvé à l’iHOES de Jemeppe. Et pourquoi pas avec les partitions découvertes, proposer à une chorale de composer un concert de chansons de cette époque et pourquoi pas à partir de là, réaliser un C.D. de musique d’alors. Le royal cercle choral César Franck de Visé accepta de relever ce défi avec toute la « science harmonique » de son chef Jean-François Berger et l’aide apportée par la Fédération Wallonie-Bruxelles permit sa réalisation pratique. Encore bravo aux 70 choristes et à l’équipe du musée. Une pochette composée par Melle Lensen en donna l’aspect historique et parfois novateur. Malgré la période difficile pour les activités culturelles, nul doute que l’on pourra réécouter ce concert prochainement. Le C.D. qui a obtenu un bon succès est toujours disponible au musée de Visé. (043748563)
Pour terminer, il arrive que la S.R.A.H.V. organise aussi des concerts : nous avons reçu ainsi l’harmonie de Fouron-Saint-Martin, l’ensemble de musique de la 2e guerre Jack Gondry ou le Combo Belge ou même un concert de Luth par Agnès Tamignaux…..
JPRGM
Commentaires
Merveilleux. Un bonheur de lire ce texte (vraiment par hasard). Merci à JPRGM (vaut mieux décliner votre identité ou est-ce mystère ?)
Fière d'être de la famille Lensen.