LE DEVOIR DE MÉMOIRE 1914-1945 vient de sortir. 132 pages de conseils
Sortie dernièrement, cette édition du comité national belge du Souvenir (asbl) écrite par son président Jean-Pierre Schellekens analyse cette période 1914-1945. Il tente de démontrer combien les découvertes scientifiques (amplement expliquées), les souffrances des populations, les évolutions mentales, les erreurs politiques et les espoirs d’un monde meilleur se suivent et se ressemblent pour n’être compris que dans une seule époque globale qui réunit les 2 guerres mondiales. L’auteur veut aiguiller le lecteur à cultiver un esprit critique concernant les interprétations des faits et à souligner l’importance d’une empathie envers ces situations que nous espérons ne plus jamais revivre.
Il évoque la mémoire dans notre société : celle de différents héros tant dans leur vie que par leurs exploits, le rôle des écrivains (cités en grand nombre) et l’importance de la musique (un grand nombre de titres de CD nous est donné dans ce livre). Les monuments de nos villes et les peintres qui ont transcrit dans leurs œuvres leur expérience de la guerre sont aussi d’autres piqures de rappel. La plupart de temps, l’immédiate après-guerre a été l’heure du pacifisme. L’auteur insiste aussi sur la pédagogie et l’importance des visites de site (pour la Belgique, Breendonk ou Malines ou pour l’ailleurs, Auschwitz). Il ne négative pas cette période car ce fut l’occasion de découvertes médicales. Mais à contrario, des innovations chimiques, biologiques , technologiques développèrent aussi les mécanismes de mort. Après ces guerres, des améliorations sociales (la sécurité sociale) et des changements économiques virent le jour.
La mémoire vise aussi les victimes, comme les résistants militaires et civils mais aussi la population civile dans son ensemble - comme ceux qui moururent de faim en 1914 – et surtout la shoah.
M.Schellekens aborde et c’est important le comportement humain de la mémoire avec le danger de l’indifférence ou le droit à l’oubli, le chagrin et la foi. Ce devoir finalement c’est le poids du passé sur l’avenir : sur les deux guerres pourquoi se souvenir, comment le faire. Une question essentielle dans ces conflits : pourquoi mourir pour un autre ou la solidarité et de citer des extraits de Malraux lors de l’entrée de Jean Moulin au panthéon ou de l’opéra 31 mai 1413 et de quelques autres.
Arrive en fin de livre une abondante documentation : une liste de bibliothèques, une nombreuse sélection de films, de littératures , de musiques tant de films que sacrées, classiques ou des chansons populaires. Il y a aussi des œuvres d’art à voir, des pièces de théâtre à découvrir. Importantes aussi les tombes des soldats inconnus de par le monde et les dates de commémorations, les centres de recherches où retrouver une victime militaire ou civile. Une bibliographie historique parachève ce livre important pour l’enseignant, le chercheur, le passionné d’histoire. Un index des centaines de noms de personnes ou de lieux cités est des plus instructifs avec une liste de la centaine d’illustrations. Bonne synthèse rarement trouvée dans un seul ouvrage.
JPRGM