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Le Gouvernement wallon confirme le permis reçu par Bee Green Wallonia pour la construction d’une centrale biomasse sur le site de CBR à Visé

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Les feux sont on ne peut plus au vert pour la centrale biomasse qui doit être construite sur le site de la cimenterie CBR de Lixhe. En février, le Conseil d’État annulait la décision, prise sur recours, de refuser à Bee Green Wallonia son permis unique. Et le Gouvernement wallon ne s’y oppose plus.

Il lui aura fallu trois ans, mais Bee Green Wallonia a enfin officiellement son permis. Spécialisée dans les énergies renouvelables, elle souhaitait construire une centrale biomasse sur le site de l’usine CBR de Lixhe. Une première demande de permis était déposée en 2020 et prévoyait de brûler, par an, 170.000 tonnes de bois dans un incinérateur ayant une puissance de 20 MW. Un premier projet jugé excessif qui a donc été revu à la baisse.

En 2021, Bee Green revenait donc avec une nouvelle demande. Le volume de bois à brûler passait à 85.000 tonnes et l’incinérateur n’avait plus qu’une puissance de 10MW. L’incinération des bois doit permettre de produire de l’électricité qui doit alimenter la cimenterie. La chaleur produite par l’incinération doit quant à elle être utilisée pour sécher le laitier. En janvier 2022, Visé lui octroyait son permis unique.

Recours, permis annulé et Conseil d’État

Mais ce permis unique a fait l’objet de pas moins de 23 recours. Et en septembre dernier, les deux ministres wallons compétents, à savoir Willy Borsus (Aménagement du territoire) et Céline Tellier (Environnement) cassaient la décision prise en première instance et refusaient le permis. Les motifs évoqués faisaient notamment état de craintes quant à la provenance des bois brûlés, qui pourraient être des bois imprégnés. Les ministres déploraient également que l’étude d’incidences soit lacunaire sur les procédures de contrôles mises en place, ce qui ne permettait pas à l’autorité d’avoir des garanties quant à la qualité des déchets de bois incinérés.

Un avis que n’a pas partagé le Conseil d’État, saisi par Bee Green Wallonia. Il estimait ainsi que l’Agence Wallonne de l’Air et du Climat avait rendu un avis favorable conditionnel en première instance, avis confirmé en recours. « Au vu de ces éléments, en particulier l’avis de l’instance spécialisée, et des conclusions évoquées ci-avant, l’autorité ne pouvait se limiter à affirmer que le respect des conditions d’exploitation en matière d’émissions atmosphériques fixées dans la décision de première instance n’est pas assuré. » En conséquence, le Conseil d’État a décidé d’annuler la décision prise sur recours.

Retour chez les ministres

On pensait donc le dossier clos et Bee Green Wallonia autorisé à mettre en œuvre son permis. Pas tout à fait. Une étape devait encore être franchie. Comme on nous l’a précisé au sein du cabinet de Céline Tellier : « Comme le Conseil d’État a annulé la décision de ministres, le dossier revient aux ministres qui doivent re-statuer. » Mais il n’y a pas eu d’accord entre les deux ministres et donc, pas de décision rendue dans les délais impartis.

Et dans ce cas-là, c’est la décision prise en première instance qui est confirmée. Bee Green Wallonia a donc bien son permis. Reste que, comme tout n’est pas simple, la dernière (non) décision des ministres peut aussi faire l’objet d’un recours au Conseil d’État. Mais au vu du dossier et de ses antécédents, il y a peu de chance que les opposants obtiennent gain de cause.

(Aurélie Drion pour La Meuse)

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