VOTRE AIDE SERA LA BIENVENUE : POUR NE PAS QU’ON N'OUBLIE
Chaque année qui passe nous éloigne de cette tragédie qui a tant marqué notre ville
Six cents trente et un visétois ne se doutaient pas en se levant le samedi 15 août 1914 que le lendemain, ils allaient être privés qui de leur épouse, qui de leur mère, qui de leurs enfants pour de longs mois si pas de longues années.
L’impensable allait arriver : la bataille de Liège était prête à s’achever : les braves soldats belges avaient bien combattu et les forts avaient opposé une farouche résistance aux troupes allemandes 4 à 5 fois plus nombreuses: au matin, 4 sur les 12 résistaient encore mais à quel prix. Pourquoi donc voir les flammes crépiter dans le ciel visétois le soir de cette fête de l’Assomption ? Qu’avions-nous donc fait pour connaître pareille souffrance. Les théories se confrontent : nous avions été la première commune à opposer une résistance à l’avancée allemande avec le combat du pont de Visé dès le premier jour de la bataille de Liège, le mardi 4 août ?, le règne de la terreur allait continuer et quoi de mieux pour l’état-major allemand que de marquer le coup en sacrifiant une ville symbole, ou encore le ciel rempli de flammes au dessus de Visé avait de quoi faire réfléchir les troupes hollandaises prêtes à entrer dans le conflit et Maastricht aurait pu très bien connaître le sort de Visé. C’était facile à expliquer à l’opinion allemande : la faute aux francs-tireurs belges qui auraient obligé la troupe allemande à réagir violemment. On sait que cette théorie fut de suite contrecarrée par des preuves irréfutables.
Le Patrimoine pour la plus grande partie fut reconstruit dans les années 20. Mais la perte humaine fut des plus terribles. La perte de son patrimoine privé, de tous les souvenirs que l’on peut laisser dans une maison quittée d’urgence, ce n’est pas rien d’autant plus quand on ne sait pas pourquoi cela arrive. Mais de voir des hommes jeunes ou plus âgés être séparés de leur famille, de se demander où l’on va vivre désormais quand on a tout perdu, c’était encore plus dramatique et horrible.
En deux convois de trois cents déportés, le lendemain le dimanche 16 août, des Visétois vont être emmenés vers l’Allemagne, dans des conditions que vous pouvez très bien comprendre, face à une populace allemande chauffée à blanc par une presse vindicative. D’aucuns moururent molestés lors du voyage. Et puis le séjour dans les deux camps de Celle-Lager ou de Munsterlager. Le retour pour certains l’année suivante et pour d’autres beaucoup plus tard. Une dizaine n’en revinrent jamais mal soignés. Des contacts purent se faire avec les famille grâce à la Croix Rouge internationale…..beaucoup de Visétois plus âgés ou de Visétoises purent se réfugier en Hollande.
L’esprit de solidarité resta intense après la guerre et une association de déportés civils se constitua en une sorte de coopérative (dont le musée régional de Visé conserve les livres). Un drapeau figuratif fut commandé et exhibé lors des nombreuses manifestations patriotiques. Longtemps après la seconde guerre mondiale, le drapeau de grande valeur,déjà bien abîmé fut déposé au musée régional de Visé.
Il porte le nom de l’association, signale les dates des 15 et 16 août et montre un homme quittant désespéré sa femme et son enfant pour être emmené en captivité, sur un fond de ville incendiée symbolisée par la maison de ville d’où s’échappent des flammes. La date du 11 novembre 1918 avec un soldat belge marchant sur l’aigle germanique foudroyé illustre la fin de la GRANDE guerre.
Quoi mieux que ces symboles et ces iconographies pour illustrer la tragédie de Visé, première ville martyre de la Grande Guerre. Des photos du drapeau intact subsistent mais ce n’est pas suffisant bien entendu. Le musée régional voudrait rendre à ce drapeau sa jeunesse et son intégrité en le faisant restaurer dans les ateliers d’une restauratrice de l‘lnstitut du Patrimoine Artistique de Bruxelles, permettant ainsi d’être exposé en permanence sur les cimaises du musée régional de Visé. Mais pour cela, nous avons besoin de l’aide de tous les Visétois et de tous les amateurs de patrimoine car le coût est important. Vous qui lisez cette information et qui êtes fils, petits-fils ou arrières- petit-fil(le)s d’un déporté ou qui êtes sensibles à conserver les témoins majeurs du passé, soutenez notre action d’autant plus que cette aide peut-être déductible d’impôt. La Société Royale Archéo-Historique de Visé est en effet habilitée à recevoir des dons déductibles d’impôt (à partir de 40 € minimum). Comme plusieurs objets (archéologiques ou artistiques comme un Christ du 16e s.) du musée ont pu déjà être restaurés avec l’aide de donateurs, nous lançons cette nouvelle campagne pour restaurer le plus vite possible ce témoin historique.
Le compte où l’on peut verser un ou plusieurs dons est le BE77 3400 2758 7242 (SRAHV 4600 VISE avec mention « Don drapeau ». ). L’association et les futures générations vous remercient