En rouge, ce que nous perdrons, en bleu ce que nous gagnerons
Depuis les années qu'on en parlait ! Les choses ont maintenant l'air de se préciser. En effet, lorsque la frontière avec les Pays-Bas a été définie en 1843, elle passait au centre du lit de la Meuse, à Lixhe et Lanaye. Or, au fur et à mesure des rectifications de son cours, certaines zones qui se trouvaient initialement en Belgique se sont retrouvées en Hollande, et vice-versa. Ainsi, la presqu'île belge d'Eijster Beemden (pour nous l'Islal) se trouve maintenant en territoire batave. Pour y accéder, deux solutions : soit traverser le fleuve, soit s'y rendre en passant par la Hollande. Pour le promeneur, pas de problème, les frontières se franchissent aisément, on passe par Mouland, puis Oosmaarland. Mais pour les services de sécurité?
Situation ubuesque
Il y a plusieurs années maintenant, un corps avait été retrouvé à cet endroit. Pas question pour les policiers néerlandais d'intervenir en territoire belge, la loi le leur interdit. La police belge, elle, n'avait pas l'autorisation de franchir la frontière... la quadrature du cercle, quoi!
Les autorités des deux pays ont donc décidé de remédier à cette situation. La nouvelle frontière sera de nouveau fixée au centre du lit actuel de la Meuse. Visé perdra deux enclaves auxquelles elle n'avait quasiment pas accès, mais gagnera, par contre, une bande de terrain longeant la quatrième écluse de Lanaye, en construction. C'est d'ailleurs cette particularité géographique qui fait que nos voisins néerlandais ont pris à leur charge 10 % des 64,3 millions d'euros que coûteront ces travaux, une partie de l'écluse se trouvant sur leur territoire.
Que perdrons-nous vraiment?
Les quelques hectares perdus sont inscrits en réserve naturelle aub plan de secteur, ce qui fait dire à Marcel Neven, notre Bourgmestre :"On perd quelque chose de beau, mais à notre époque il n'y a aucun obstacle à se promener de l'autre côté de la frontière".
Terminons quand même en précisant que ce n'est pas encore "pour tout de suite". En effet, il faut attendre la finalisation du dossier avant qu'il ne soit soumis à l'analyse du ministère des Affaires étrangères, puis ratifié par les parlements des deux pays.