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Papy était-il un nazi?

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PARMI LES NOMBREUSES PUBLICATIONS SUR LA 2E GUERRE, DES NOUVEAUTÉS PEU ABORDÉES.

La seconde guerre mondiale a généré de multiples publications : les batailles, la vie des prisonniers, la résistance ou encore la découverte des horribles camps de la mort. 

Moins fréquent, les livres qui expliquent la collaboration ; ce livre au titre porteur "PAPY ÉTAIT-IL UN NAZI ?" Cinq chercheurs se sont penchés sur ces destins de personnes qui ont choisi de collaborer pour l’occupant nazi. Koen Aerts, Dirk Luyten, Bart Willems, Paul Drossens et Pieter Lagrou ont évoqué les différents aspects.

Quand on sait, qu’il y eut 500.000 belges, tant flamands, que bruxellois, que wallons dont un membre de la famille qui fut "du mauvais côté". S’appuyant sur 405.493 dossiers d’accusés, environ 100.000 citoyens ont été condamnés à  des peines : de l’exécution à la privation de leurs droits en passant par l’emprisonnement (entre 50 et 70.000).

Rappelons qu’à Visé, c’est dans la caserne des Cyclistes-Frontière que les « inciviques » dès septembre 1944 attendirent leur jugement. Des classements sans suites pour la plupart mais aussi des peines. Il faut savoir qu’après le retrait des troupes allemandes, la vindicte populaire s’attaqua aux « collaborateurs » et spécialement à des femmes dont le traitement consista à leur tondre les cheveux.

Trois juges ont réagi : le secteur privé (qui fit le nettoyage parmi ses membres), la rue (la population se fait justice tant à la Libération qu’au retour des déportés au printemps 1945) et l’Etat qui va juger cette collaboration sur 4 articles du code pénal :

- l’art. 113 : la collaboration militaire dont les gardes ou les légions wallonnes,

- l’art. 115 : la collaboration économique,

- l’art 118bis : la collaboration politique et

- l’art. 121 bis pour ceux qui ont dénoncé. Le principal Magistrat fut Ganshof van der Meersch. Ce furent les Cantons de l’Est qui subirent la répression la plus dure (2,4% de la population) alors que le reste de la Province de Liège comptait 0,6%.

La Flandre compta surtout une forte collaboration politique. En Belgique francophone, ce furent surtout les groupes qui s’opposèrent  violemment à la Résistance et les dénonciateurs qui furent jugés les plus nombreux.

Le livre développe tous les aspects de la recherche sur ce domaine : les centres de recherche, les différents types de « juges »: la justice militaire, la police judiciaire, les certificats de civisme, les commissions consultatives, les communes, les prisons, les cours d’appel…………sans oublier l’épuration interne de certains services publics. 

Ne sont pas oubliés les enfants mineurs impactés dans cette collaboration. Dans les condamnations, il y eut un travail dans les mines mais aussi des séquestres sur le patrimoine des condamnés…..Une chronologie très pointue et des annexes terminent ce livre de 272 pages. Oui, c’est un aspect qu’on ne doit pas oublier. Plusieurs activités organisées par la Société Archéo-Historique de Visé sur le 2e conflit mondial sont prévues en avril et mai (pas de date sûre en fonction de ce que vous vivez tous depuis le 13 mars 2020).

Le livre a été édité par les Editions Racines « PAPY ÉTAIT-IL UN NAZI ? Sur les traces d’un passé de guerre (2017).

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