Ainsi, la fin de la saga de la vente de l’opérateur télécoms liégeois VOO n’est plus qu’une question de jours.
L’aboutissement d’un (très) long processus qui découle de la volonté politique de vendre cette société « concurrentielle » de Nethys. La décision, prise à Namur sans demander à Liège son avis, aura fait couler beaucoup d’encre. Sans revenir sur le débat philosophique qui a agité le dossier, notamment entre la vision socialiste (mais liégeoise uniquement) et libérale quant à la possibilité de garder un tel opérateur dans le giron public, il convient d’analyser ce qui se passe.
Orange a donc valorisé VOO à 1,8 milliard d’euros. Personne ne peut se représenter ce qu’est une telle somme, tellement elle est importante. Il faut aussi le dire, c’est le résultat de décisions prises par le passé. Mais on ne peut s’empêcher de remettre, à nouveau, Stéphane Moreau en question. Lorsqu’il négocie en 2019 avec le fonds américain Providence, ce dernier évalue VOO à un peu plus d’un milliard d’euros (1,07). Quand Witmeur et Cie, une fois Moreau parti, reprennent le dossier, ils font grimper ce chiffre à 1,2 milliard. Aujourd’hui, on est donc à 1,8 de valorisation. Vous ne rêvez pas, c’est quasiment le double. De quoi se poser légitimement des questions quant au sérieux avec lequel avait été mené le processus à l’époque.
Rappelons que Stéphane Moreau devait intégrer Providence et rester dans les tuyaux de la nouvelle mouture. On peut dès lors s’interroger sur la négociation. A-t-elle été faite à 100 % dans l’intérêt de VOO et de Nethys ? Ou les différents avantages offerts à l’ex-CEO par Providence ont-ils permis une valorisation moindre, celui-ci favorisant ses propres intérêts ? Poser la question…
(Par Gaspard Grosjean rédacteur en chef)