Ce 18 avril, il y a un an, jour pour jour, qu’un triple crime était perpétré à Visé, sur les hauteurs de Liège. Un couple de banquiers, Benoît Philippens (36 ans) et Carol Haid (38 ans), était abattu par un tireur isolé. Le filleul de Carol, Esteban Counet (8 ans) qui les accompagnait, était la victime collatérale de ce qui avait tout l’air d’être une véritable exécution. Depuis huit mois, un suspect est incarcéré mais il crie son innocence. Pourtant, de nouveaux éléments l’accablent.
Il s’appelle Amédéo Troiano (32 ans). Il s’agit d’un Verviétois qui avait eu affaire avec le couple de banquiers pour l’obtention d’un prêt afin d’ouvrir un salon de coiffure avec sa femme. Malheureusement, au dernier moment, la banque Fortis lui avait refusé et il en avait nourri une fameuse rancœur vis-à-vis du couple.
Au point de vouloir les assassiner tous les deux, avec leur petit filleul ? On a de la peine à le croire. Mais de nombreux éléments d’enquête l’accablent. Dont ces trois derniers que nous venons d’apprendre.
1. Il a menti à propos de son voyage en Allemagne
Amédéo a toujours dit qu’au moment des faits (un vendredi vers 22 heures), il était sur le chemin de l’Allemagne pour aller passer le week-end avec des amis. Fort opportunément, il avait oublié d’emporter son téléphone portable. Du coup, il n’a pas été possible de le tracer avec les pylônes GSM. Mais la commission rogatoire chargée de vérifier son trajet et les personnes qu’il aurait rencontrées en Allemagne vient de revenir. Et elle a constaté de nombreux mensonges dans sa version des faits. Il aurait donc très bien pu se trouver sur les lieux du crime.
2. Il a menti à propos des microtraces de poudre retrouvées sur ses vêtements
Des microparticules de poudre ont été retrouvées sur deux de ses vestes. Il a donné pour explication qu’il avait manipulé un feu d’artifice. Or, les analyses plus poussées de la poudre ont fait apparaître qu’il ne s’agissait pas de poudre de feu d’artifice, qui est différente de la poudre de cartouches.
3. Il a menti sur sa possession d’armes
Amédéo et son épouse ont toujours dit qu’ils ne possédaient (et n’avaient jamais possédé) d’armes à feu. Or, l’enquête a pu démontrer l’inverse. L'article complet dans La Meuse de ce jour.
(Luc Gochel)