(Photo P Graff)

Une de nos lectrice, Patricia Graff, a été témoin ce matin des problèmes rencontrés par le chauffeur de ce transport exceptionnel. Vers 10hr, le convoi a tenté d'emprunter le Ravel rive droite du canal Albert, a Visé, pour se rendre au chantier de la nouvelle écluse. Malgré toute son expérience, le routier n'a pu négocier le virage et a du faire marche arrière jusqu'à l'autoroute, d'où il venait. Dur-dur, le métier. 

Peu après 18 hr, ce dimanche,un incendie s'est déclaré dans le stock de palettes de laine de verre entreposées à l'extérieur de l'usine de Visé, rue de Maestricht. Très rapidement, les diables noirs  sont arrivés sur place. En effet, plus d'un millier de palettes se consumaient lentement. Le Bourgmestre de Visé, Marcel Neven, s'est rendu sur les lieux, ainsi que les services de police de la Basse Meuse. Le dégagement de fumée était peu important, et aucune évacuation n'a été décidée. Le contenu des palettes devait être étendu sur le sol afin d'être plus aisément éteint. Sur place, le directeur de la sécurité a refusé de communiquer et a également refusé que des photos soient prises. Nous devons malheureusement constater que l'entreprise Knauff est plus prompte à communiquer pour anoncer des investissements que pour s'expliquer sur les éventuelles conséquences de cet accident.     

Comment dire l'indicible, comment décrire l'indescriptible ? On ne peut exprimer l'inexprimable. Nous qui sommes parents, grands parents, ne pouvons que joindre nos larmes à celles de toute sa famille.

Malgré son immense douleur, son grand-papa a accepté de témoigner dans "La Meuse" d'aujourd'hui.

Noël aurait dû pouvoir se célébrer dans la joie. 

Les fêtes de Noël et de nouvel An, charnière entre 2 années, sont pour beaucoup, malheureusement pas pour tous, une époque de réjouissance qui permet à de nombreuses personnes d'oublier provisoirement leurs soucis.

La tragédie qui s'est produite mardi passé Place Saint-Lambert à Liège va cependant empêcher beaucoup d'entre nous d'être heureux et presque désinvoltes comme les autres années. Nous aurons en effet en permanence à l'esprit la mort de ces innocents, pour la plupart des jeunes, qui étaient à l'aube d'une vie pleine de projets et probablement de satisfactions. Quel désastre! Quelle tristesse aussi pour leurs familles et leurs proches. Au nom de tous les Visétois, je voudrais leur manifester toute notre sympathie. Nous pensons également aux dizaines de blessés et nous espérons qu'ils ne garderont pas de séquelles. Nous voulons affirmer qu'en cette période de Noël, nous garderons au fond de notre coeur une pensée émue.

L'aspect irrationnel de l'acte d'une seule personne a plongé dans le désarroi toute une région et si les marques de condoléances arrivent du monde entier, nous ne pouvons que constater que la détresse des proches subsistera. 

                                                                            Le Bourgmestre

                                                                             Marcel NEVEN

Erida Habib (à gauche sur la photo), a 23 ans. Il travaille comme Steward pour la ville de Liège. Il était place Saint-Lambert au moment de la fusillade. Il raconte : "J'étais occupé avec un collègue à surveiller la foule. On a entendu des bruits d'explosion, puis de tir. On a vu tous les gens qui courraient dans tous les sens. Plusieurs blessés se sont réfugiés dans le bureau. Les ambulances sont arrivées, on nous a fait partir. Dehors, j'ai vu de nombreuses personnes blessées, qui saignaient".

Olivier Maggi, 22 ans, travaille au bureau des objets trouvés, sur la place. Voici son récit. "C'était peu avant 13 h. On a entendu comme des pétards. Je n'y ai d'abord pas pris attention, car dans l'avant midi des gamins en avaient lancé dans les couloirs. Puis j'ai entendu des explosions beaucoup plus fortes, et comme un tir d'arme automatique. Sur la place, tout était dévasté. Toutes les vitres des arrêts de bus sont brisées. Il y avait plein de gens qui courraient dans tous les sens, qui hurlaient. C'était vraiment la panique. Personne ne savait exactement ce qu' il s'était passé. Des gens parlaient de terroristes. Il y avait des blessés partout. J'ai vu au moins un mort. On a quitté les lieux tout de suite, il y avait des policiers et des ambulances partout. Je crois qu'on a eu beaucoup de chance".  

 Nordin Amrani, ce tueur fou, a fait trois morts et 74 blessés avant de se suicider. Ce Liégeois d'origine Marocaine était bien connu de la Justice. Il était en liberté conditionnelle après avoir été condamné à 58 mois de prison en 2008 pour trafic d'armes, culture de haschish, et association de malfaiteurs. A l'époque, il était domicilié rue de Campine à Liège. Cet après-midi, le centre-ville était totalement innaccessible. La foule se massait devant les barages établis par la police. Parmi les badauds, nombreux étaient ceux qui ne pouvaient s'empêcher d'établir un parallèle avec l'autre tueur fou, Anders Behring Breivik, qui avait fait un carnage à Oslo le 22 juillet dernier.   

Deux jeunes de 16 et 17 ans, ainsi q'une dame de 75 ans ont perdu la vie dans cette tragédie.

Les informations en live sur le site de La Meuse et dans votre journal de demain.  

(Les photos montrent la situation aux abords de la place St Lambert, le ballet des ambulances qui emportent les victimes et in fine, la voiture du tueur emmenée sur une dépanneuse)