Cette année encore, l'ASBL MAKALA organise son souper "Aux saveurs d'Afrique"au bénéfice de l'ONG FEMMES DU MONDE de Makala (Kinshasa, RDC) le samedi 28 octobre 2017, dès 18h30 salle du Casino du Collège St-Hadelin à Visé.
Au buffet: samoussa; poulet moambe, couscous
- ambiance africaine
- Réservation: Bernadette Clesse 0473.562.083, berna_clesse@hotmail.com
ou à La Porte Ouverte Visétoise 04.379.14.32
PAF: 19 € ou 17 € en prévente avant le 20/10 - gratuit moins 10 ans
Cet été, avec Tandu Garcia, je suis allée retrouver les membres et les bénéficiaires de l’ONG Femmes du Monde.
Dès l’arrivée, nous avons senti combien la situation s’est détériorée pour les Congolais, les conditions financières de chacun ont terriblement baissé, leur monnaie a perdu la moitié de sa valeur et elle ne valait déjà pas grand-chose en regard du dollar! L’Etat se désintéresse toujours plus de sa population. C'est vraiment triste, décourageant et presque inhumain pour la population
Les acteurs politiques n'arrivent pas à se mettre d'accord pour travailler ensemble afin de préparer un avenir meilleur à la population et les institutions étatiques, faute de moyens, ne remplissent plus convenables leurs missions d'où l'insécurité sociale, économique, ... Les opérateurs économiques et caritatifs sont ralentis par la peur. Cette situation est très désolante et révoltante en même temps. Lorsque l'on connaît les ressources potentielles économiques et humaines de ce pays, on ne peut s'expliquer cette situation!
Les Congolais sont très ingénieux, c’est la débrouille qui domine, tout se fait dans l’informel mais aujourd’hui, ça ne suffit plus, la population survit grâce aux aides de la diaspora ainsi que des humanitaires et œuvres caritatives comme notre ASBL.
Malgré ce contexte, notre partenaire réalise un magnifique travail à Makala et en périphérie. Dépassant les difficultés qui les ralentissent, les projets avancent.
Cette année, notre objectif était d’acheter un CAMION pour faciliter les activités de fabrication de briques et l’évacuation des récoltes. Nous avons donc acheté un beau camion d’occasion (2012) de la marque Tata (6 tonnes, moteur Mercedes). Cette marque indienne est très courante et ils pourront toujours trouver des pièces de rechange.
Nous sommes très fiers d’avoir pu réaliser cet achat qui va beaucoup aider l’ONG à se développer et à progresser vers plus d’autonomie.
L'atelier de fabrication de briques, après des difficultés de débutant, fonctionne très bien avec l’aide d’un vrai professionnel et d’une équipe de jeunes ouvriers et apprentis. Ce mois d’octobre, 30.000 briques vont être cuites.
Sur place nous avons aussi rencontré Mgr Bulamatari, évêque natif de Makala, qui nous a mis en contact avec des personnalités publiques et nous avons l’espoir d’obtenir un terrain sur lequel construire enfin le centre de formation et nutritionnel, projet initial de l’ong Femmes du Monde.
J’ai rencontré des personnes admirables comme mama Jeanine qui finance chaque mois le repas (50 kg de riz, 50 kg de fufu, 20 kg de sucre, etc.) de 25 orphelins vivant dans une ruine, rue Kipalapala. Elle leur a tendu une bâche en guise de toit et a acheté des nattes pour servir de lits. L’ONG vient d’obtenir de Caritas Congo le financement de la scolarité de 10 d’entre eux. Ils ont besoin de vêtements et de matelas.
J’ai retrouvé Samantha, jeune fille de 14 ans, bonne étudiante à l’intelligence vive qui a, grâce à vos dons, pu recevoir une prothèse de jambe; et Ketshia (13 ans), jeune orpheline aussi, très timide, dont la scolarité est prise en charge depuis six ans par Annette, une Visétoise au grand cœur. J’ai fait la connaissance des triplés qui ont perdu leur maman à la naissance et pour lesquels nous avions envoyés de quoi acheter du lait … Puis Nsimba (12 ans) qui a aussi reçu une prothèse de jambe grâce à vous … et, et, et, …
Et bien sûr, j’ai revu les mamans bénéficiaires de notre aide pour créer leurs activités génératrices de revenus. Parmi les 200 mamans ayant reçu un financement (± 30 $) pour diverses activités: vente de fufu, moambe, pain, certaines ont ajouté avec plus ou moins de bonheur un élevage de canards, la fabrication de chikuangues, la vente boissons ou de l’artisanat. Pour renforcer leur capacité de création d’emploi, certaines jeunes-filles mères ont reçu un microcrédit (100 $) avec l’aide de Caritas Congo, à la suite d’une petite formation; elles sont suivies et, si elles remplissent leurs engagements, elles pourront bénéficier d’un prochain prêt un peu plus important. La demande pour obtenir ce type de soutien est en augmentation.
La distribution de compléments alimentaires pour les petits malnutris se poursuit avec difficulté car ces enfants sont repérés et invités par notre partenaire mais au moment de la distribution, beaucoup de familles s’imposent et créent des problèmes. Nous devons trouver un moyen d’aider ceux qui en ont le plus besoin car l’ONG est dans l’impossibilité de nourrir toute la population.
Le centre d'apprentissage professionnel coupe-couture et alphabétisation accueille toujours les filles mères.
CULTURES – L'ONG plante chaque année du manioc (une partie pour boutures); s'y ajoute les cultures vivrières. En 2016-2017, seulement 6 ha de manioc et 4 ha de vivrières ont été plantés car, suite à un pont écroulé, l’évacuation des récoltes est difficile. La culture des pommes de terre est arrêtée, c’est un légume fragile qui leur a occasionné des pertes l’an passé. Les frais (location, dessouchage, labour et hersage) ont été payés grâce aux briques. En juillet, un hectare de manioc était à maturité, les mamans de familles pauvres ont pu récolter de quoi payer la rentrée scolaire.
Peut-être ne savez-vous pas à quel point vous êtes importants dans la mise en œuvre de ces activités qui donne un avenir à beaucoup de personnes. C'est grâce à votre générosité lors de notre souper ou à d'autres occasions ou par un don; grâce aussi au soutien de la Commission Solidarité Nord-Sud de Visé et de la Fondation Roi Baudouin ... que ces projets se développent là-bas et aboutissent. Encore un tout grand merci à toutes et tous et au plaisir de vous rencontrer le 28 octobre à notre souper.
Bernadette Clesse