© Archives P. Neufcour
Cet avant midi, une habitante du quartier s'est présentée à nous et nous a remis une lettre qu'elle avait rédigée. Cette dame souhaite que ses propos soient rendus publics et arrivent (peut-être) jusqu'aux personnes intéressées. Voici en substance le texte de ce document rédigé le 22 novembre.
"Ce soir, je suis outrée par la situation vécue par ma fille Coraline. Depuis plusieurs mois, cette accompagnatrice de train a subi au cours de son travail, plus de quatre agressions violentes. Hier soir (lisez le 21 novembre) elle travaillait dans le train Bruxelles- Eupen, ramenant chez eux nombre de participants à la manifestation. Tâche ingrate, elle devait tenter de persuader les voyageurs, souvent alcoolisés, de respecter le port obligatoire du masque. S'agissant d'un convoi composé de voitures à deux étages, le jeune femme de 43 ans était accompagnée d'un collègue masculin.
Entendant du Rififi à l'étage Coraline a voulu monter pour, le cas échéant, prêter main forte à son collègue. Elle a été violemment bousculée alors qu'elle empruntait l'étroit escalier menant au premier. Heureusement, la présence de voyageurs dans cet escalier a amorti sa chute et l'accompagnatrice s'en tire sans blessures graves. Son collègue, lui, n'a pas eu cette chance : il a été véritablement "tabassé" et il s'en tire avec une côte fracturée. Le service Sécurail n'est pas intervenu mais ordre leur aurait été donné de "ne pas soumettre les manifestants à une trop forte tension (sic). Donc, pour la SNCB ce sont aux accompagnateurs de train de payer les pots cassés"
Et la maman d'ajouter :
"Comme un journaliste de la VRT l'a fait, je ne veux pas dramatiser la situation, mais je ne veux pas non plus être contactée par un hôpital qui me dirait que suite à une agression subie sur les lieux de son travail, ma fille est hospitalisée, en garderait des séquelles ou que son corps de trouve dans une morgue!
Mesdames et Messieurs les Ministres, responsables en tous genres, je vous informe que je n'accepterai pas les excuses du genre " C'est la fatalité; on ne savait pas que le train serait bondé à ce point..." Ma fille vient de subir sa cinquième agression importante et se trouve en incapacité de travail pour huit jours.
En règle générale, je suis une maman confiante dans les agissements de ses trois enfants. Je dois vous dire qu'à présent, je suis véritablement angoissée de voir Coraline partir travailler surtout qu'en plus elle termine très tard sur la ligne Ostende - Eupen, le plus longue de Belgique. Et malgré cela, ma fille continue à aimer son métier!
Et le texte est signé Gaby, une maman qui a peur pour la sécurité de sa fille
Tout d'abord, nous souhaitons un prompt rétablissement à Coraline. Mais les lecteurs sont en droit de se demander si leur sécurité, leur sécurité de voyageurs, est encore assurée dans nos trains. Pour une pure question de fric, on supprime les guichets (la présence de guichetiers était quand même sécurisante), on réduit ou supprime la présence d'accompagnateurs dans les trains, et par expérience, nous pouvons dire que sur la ligne Maastricht - Liège, la "hash connection " comme on l'appelle, la présence de membres de Sécurail est purement "fortuite".
Alors, comme le dit Gaby, qu'attend-on pour agir ? Pour prendre les mesures qui s'imposent? On "s'en fout de l'architecture de la gare des Guillemins, de la mégalomanie des décideurs Carolos" les voyageurs veulent des trains à l'heure et sûrs.
Pierre Neufcour