Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Histoire - Page 3

  • LE TRÉSOR DE GUERRE DES NAZIS OU UNE VASTE ENQUÊTE SUR LE PILLAGE D’ART EN BELGIQUE

    ojGcBH7A95Cy5dg9.jpeg

    Ce n’est pas la première fois ni la dernière que ce pillage d’œuvres d’art se déroule pendant des conflits ou des occupations. C’est d’ailleurs l’Ukraine qui est systématiquement pillée par l’envahisseur russe actuellement. On en saura l’ampleur exacte à la fin de ce génocide culturel. Le livre de Geert Sels (aux éditions Racine, 446 pages) lui se plonge dans une longue enquête sur comment les nazis firent main basse sur quantité d’œuvres d’arts en Belgique.

    Quelles étaient les raisons principales ? S’octroyer gratuitement des biens qui appartenaient à des ressortissants juifs ou francs maçons, retrouver une grandeur passée grâce à ces œuvres d’arts (mais rarement germaniques !), réaliser un rêve pour le petit caporal Adolf: ouvrir le plus grand musée du monde à Linz (en Autriche) et pour Goering, se constituer une importante et riche collection. Il y eut avant l’invasion de la Belgique, la déstructuration dans les musées allemands avec la vente d’un art « dégénéré » à Lucerne. Le musée des Beaux-Arts de Liège put acquérir (en accord avec d’autres acquéreurs pour payer le moins possible aux nazis) des œuvres de Picasso, Gauguin, Chagall et Ensor qui constituent encore un must du patrimoine liégeois. Puis ce fut progressivement par des lois de plus en plus agressives, la capture des collections privées puis un passage (raid) dans les musées belges. Beaucoup de collectionneurs allemands (et même belges) et même des conservateurs profitèrent de ces lois restrictives. Geert Sels, l’auteur du livre, collaborateur du Ceges écuma une vingtaine de centre d’archives pour enquêter avec minutie. Tout le monde sera impliqué: et même les transporteurs d’œuvres d’art ou des restaurateurs. Nombre de propriétaires furent arrêtés par les Nazis et moururent dans les camps. D’autres purent se mettre à l’abri mais leurs œuvres d’art ne purent les rejoindre. Certains crurent même les mettre à l’abri dans des musées. Les nazis vidèrent des maisons, dérobèrent des œuvres, orchestrèrent des ventes forcées et dépensèrent des millions de reichsmarks sur le marché de l’art. Et peu à peu l’art fut mis sous tutelle nazie et servit dans sa propagande. Beaucoup de ces marchands obtinrent des gains substantiels.

    Et après la guerre ? « Ces collaborateurs » belges ou des intermédiaires pour des potentiels acquéreurs allemands furent jugés par l’auditorat militaire. Des tableaux provenant de Belgique se retrouvèrent au Louvre, à la Tate Britain……Plusieurs pays comme les Pays-Bas, la France, l’Allemagne et même la Russie (qui opéra un contre-pillage en Allemagne) possèdent toujours des œuvres d’art belges. Mais il y eut des œuvres d’art qui furent restituées ou qui sont en passe de l’être. L’auteur critique se demande pourquoi notre pays fait preuve d’une telle passivité en matière d’œuvres d’art spoliées par les Nazis. Des exemples d’œuvres sont illustrés dans le livre : des tableaux de James Ensor, Roelant Savery, Lucas Gassel, Jan Mandyn, Lovis Corinth, Gaspar de Crayer, Max Liebermann, Félicien Rops, Henri  met de Bles, Lucas Cranach, Jacob Jordaens, Eugène Delacroix, Jan Steen. L’index détaillé est fort utile et les références sont indispensables pour approfondir l’enquête.

    Pour conclure ce livre, des efforts sont quand même faits maintenant chez nous pour redresser la situation mais le chemin à franchir est encore long. Wait and See ...

    J.P.Lensen

  • Les racines historiques du flamingantisme par Pierre Verjans

    Flamands-Wallons.jpeg

    Le Cherattois Pierre Verjans viendra nous entretenir, le mercredi 15 mars à la salle polyvalente de la Salle des Tréteaux, de : « Les racines historiques du flamingantisme. Depuis les Eperons d’Or jusqu’à la N-VA actuelle ».

    Le « récit » flamand diffusé à la télévision flamande reprend les mythes du nationalisme et plonge dans les luttes du Moyen-Age pour légitimer la dynamique centrifuge du flamingantisme.

    A l’heure actuelle, la N-VA et le Vlaams Belang constituent les deux plus grands partis flamands. Suivre les continuités et les ruptures de ce mouvement depuis la création de la Belgique permet de saisir dans quelle représentation du monde et de l’Etat les acteurs politiques flamands évoluent. L’évocation d’une septième réforme de l’Etat après les élections de 2024 est souvent de mise du côté flamand et très peu souvent du côté francophone. Nous tâcherons de voir le lien entre le passé, le présent et le futur proche.

    Pierre Verjans, politologue, enseigne à l’Université de Liège et à l’Université catholique du Graben à Butembo, dans la province du Nord Kivu en République Démocratique du Congo. Ses publications portent notamment sur le conflit communautaire en Belgique, sur les évolutions du système international et sur les logiques d’opposition d’intérêts et d’idées dans le champ politique. Intéressé(e) ? Entrée : 3€ pour le membre et 6€ pour le nom membre.
    Réservation obligatoire au 04 374 85 63 (pendant les heures de bureau) ou par mail à : info@mahvi.be.
    Invitation cordiale à toutes et à tous.

    Pour la SRAHV, M. Zecchinon, conservatrice

  • DIMANCHE 5 MARS : VISITE THEMATIQUE AU MUSEE A 15h00   

                                     

    Visite-peintres-regionaux-470x260.png

     

    Lors de ce premier dimanche du mois, le musée sera ouvert gratuitement de 14 à 17h00. 

    A 15h00, la conservatrice Marylène Zecchinon vous parlera de quelques-uns de nos artistes régionaux.  C’est l’une des missions principales d’un musée régional : mettre en avant les artistes locaux à travers leurs œuvres et les différentes techniques de réalisation.  Il s’agira ici principalement de peintures et de gravures et les artistes abordés durant cette heure seront les graveurs Jean Donnay (Cheratte) et son maître à l’Académie des Beaux-Arts de Liège François Maréchal (Housse), ainsi que les frères Lagasse (Lanaye) et Cambresier (Lixhe) dont le musée  – et ses réserves – possède une panoplie diversifiée de leurs œuvres.  Diverses publications sur les sujets abordés seront en vente à l’issue de cette visite. 

    Entrée libre. 

  • On a dansé dans la bonne ville de Visé

    E1DC451A-070E-4932-9C6F-10A8D158E9E5.jpeg

    ON A DANSE DANS LA BONNE VILLE DE VISE DES QU’ON A SU CE QUI S’EST PASSE LE 5 janvier

    Les infos au 15e siècle prenaient la cadence du cheval. Que s’est-il donc passé ce 5 janvier 1477 ?

    Au siège de Nancy, Charles le Hardi plus connu sous le nom de Charles le Téméraire (1433-1477) mourait abandonné de tous et on dit même que des loups s’en prirent à son cadavre. Ce n’est que beaucoup plus tard que l’on découvrit le duc de Bourgogne dans cet état. Il n’aura donc pas réussi à unir Flandre et Bourgogne. Il y avait cette sacrée principauté de Liège qui coupait ce territoire si difficilement rassemblé par ses aïeux. Mis assez vite au diapason du pouvoir par son père, Philippe le Bon (1396-1467), Charles ne régna personnellement que 10 ans. Dans ce souci de faire la Grande Bourgogne, il fut barré par les milices suisses qu’il ne réussit jamais à mater.

    Pourquoi donc fit-on la fête dans les chaumières visétoises ? Son lieutenant Guy de Brimeu, seigneur d’Humbercourt à la demande de son supérieur, le duc de Bourgogne mit le feu à la ville de Visé en décembre 1467. Peu avant, c’étaient les bourgeois de Dinant qui subissaient son opprobre et puis après la révolte des Liégeois en 1468 et le coup de main raté des « 600 Franchimontois », ce fut la ville de Liège qui fut mise à sac. En décembre 1467, la châsse de St Hadelin fut même prise en otage au château d’Argenteau, possession du duc. On peut se demander pourquoi les Visétois furent ainsi punis ? Quelques excités de notre ville avaient attaqué Bombaye, territoire ducal et mis le feu à l’église où les braves villageois s’étaient réfugiés.

    Dès la nouvelle de sa mort connue, Louis XI, le roi de France, éternel adversaire de Charles s’empara rapidement de la Bourgogne. L’héritière du duc, la frêle Marie de Bourgogne était désemparée. La preuve, c’est qu’elle ne put rien contre la condamnation du lieutenant de son père, trois mois après.

    « Le seigneur d’Humbercourt a trouvé une fin violente. Brisé par la torture, il fut décapité le jeudi saint, 3 avril 1477, à Gand en même temps que Guillaume Hugonet, le chancelier du feu duc Charles. Voici comment Pieter Treckpoel, curé de Beek près de Maastricht et contemporain, raconte cet événement : « Dans la même année, dans la semaine sainte, fut mis à mort et décapité le rusé et orgueilleux fourbe Humbercourt à cause de ses voleries et de sa cupidité. Car c’était lui qui dirigeait les impositions sur les pauvres gens du pays, causant ainsi grand malheur ; et tout ce que l’on recevait passait par ses mains, et l’on dit qu’il en a volé comme faisait Judas le traître. ».

    Une chercheuse liégeoise Geneviève Xhayet qui en avait fait son TFE vint parler de ce triste sire à la tribune de la SR.A.H.V. N’avait-il pas exigé des chanoines de Saint-Hadelin d’avoir une relique pour récupérer le précieux reliquaire ?

    J.P.Lensen

     

  • SORTIR DE LANTIN COMPLETEMENT TOQUE

    976083E2-46AF-41E8-8D3C-417F40103C15.jpeg

    Un dimanche comme les autres. J’ai enfin pu sortir de Lantin. J’avais été convoqué pour tout connaître de l’art culinaire. Heureusement j’ai pris la bonne route : non pas celle de la prison mais celle du fort. Depuis quelques mois, des chambrées et un long couloir du fort de 1914 sont aménagées en un musée bien nommé : au beaurevoir. Un guide, cuisinier expérimenté va nous faire découvrir la richesse de la collection donnée par un célèbre traiteur d’Ans, Yvan DEGHAYE, aidé d’autres donateurs nommément cités. Dans le couloir, les nombreux (plus de 200) diplômes de confréries et de restauration et une amusante collection de petites figurines de personnages et d’animaux toqués (les cochons ont la cote) et la copie d’un manneken-pis habillé d’un costume d’un grand chef « toqué », qu’Yvan Deghaye a reçu comme présent.

    Une immense collection de bouteilles de vin trône dans le fond de ce couloir.

    Tout ce qu’on peut trouver depuis une centaine d’années dans une cuisine de ménagère se retrouve dans la salle principale : cuisinières, bouteilles de peket, cafetières, tranchoirs, les variétés de couteau, casseroles, marmites, fouets et tous ces ustensiles aux termes que le commun des mortels méconnait. On est scotché par la variété de ces termes…..

    Les menus vous guident dans les modes de goût : le donateur a rassemblé divers menus de plus variés de 5 à 10 plats ! et parfois très anciens , de quoi vous mettre l’eau à la bouche.

    La deuxième salle nous fait voir une table où se prépare un délicieux souper : les assiettes , leurs couverts, 5 verres et un ensemble de serviettes aux dispositions les plus étonnantes. Une illustration nous montre comment montrer sa satisfaction du repas selon l’agencement des couverts sur l’assiette vide. Derrière, les serviteurs ont différents vêtements et on distingue selon le tablier la qualité du chef coq à qui on a affaire. Et sur la cheminée, une humoristique dernière cène dont le personnage principal n’est autre que Maryline Monroe, une des nombreuses facéties que ce musée « Beaurevoir » présente.

    Bref un ensemble de documents des plus variés qui vous fait rentrer dans la vie d’un traiteur toujours bien actif, héritier du maître à penser Auguste Escoffier (1846-1935) et passionné par son métier.

    Comment le visiter……..il ne sera ouvert qu’un samedi par mois au fort de Lantin ou sur rendez-vous (un des contacts 0497238569).

    J.P.Lensen 150123