Photo : archives P. Neufcour
Les Enfants du Hasard, c'est une réalisation des films de La Passerelle. Le tournage a duré un an, dans la classe de Madame Brigitte, institutrice de la classe de 6ème primaire de l'école communale de Cheratte Bas.
Pari réussi pour Thierry Michel et Pascal Colson qui ont réussi la gageure de faire oublier les caméras aux enfants, ces enfants tous issus de l'immigration, dont le grand-père est venu travailler comme mineur à Cheratte Ici, pas "d'acteurs", uniquement des comportements et des faits de la vraie vie. Personne ne joue un rôle, tout est "au naturel". C'est ce qui nous a le plus marqué dans ce film. Nous participons au cours de français, de math, de science, aux contrôles, au cours d'actualité, de religion, à une classe verte avec de la spéléo au programme. Pas de tabou, l'avenir, l'amour, le mariage sont également abordés...
Moments de tristesse, lorsque des enfants ont les larmes aux yeux parce qu'ils ont raté un contrôle, mais aussi intenses, lorsqu'on aborde les attentats islamistes dans cette classe où seul un enfant n'est pas musulman. "Madame, ils disent qu'ils sont musulmans, mais ils ne le sont pas, dans notre religion on ne peut pas tuer" s'exclame cette petite fille. "Madame, ils (les terroristes) croient qu'ils iront au paradis, mais ils n'iront pas, ce n'est pas ça que le Coran nous apprend!" répond un de ses condisciples.
Moments plus forts aussi, lorsque les élèves préparent leur C.E.B. Joie pour certains, tristesse pour d'autres lorsque le "diplôme" leur est remis par les autorités communales...
Hier, lors de la projection privée en avant avant-première au cinéma Le Parc, lorsque l'écran est devenu noir, une salve d'applaudissement a retenti dans la salle. Applaudissements tant à l'égard de l'équipe qui a réalisé le film que tant qu'aux enfants et mais surtout à Madame Brigitte, une institutrice comme en en voudrait tous une pour nos enfants.
Photo : Aurélie Drion
Brigitte, tu es géniale dans ta manière d'exercer ton "sacerdoce". Au début, je t'avais fait part de certaines interrogations que je me posais, au vu d'une scène reprise dans la bande de lancement. La projection a balayé toutes mes hésitations! Un grand bravo à Dilay, Lucas, Mehmed, Mohamed Ali ainsi qu'à tous leurs condisciples. Vous nous avez fait vivre durant 1h30 une plongée dans la vraie vie, celle de votre quotidien, tant en classe que dans vos jeux.
A l'issue d'une projection, le producteur, les réalisateurs sont félicités. On oublie souvent les techniciens, cameramen, preneurs de son, éclairagistes... Pour ma part, je voudrais mettre en évidence Idriss Gabel. Le monteur est souvent oublié lui, pourtant, c'est son travail qui "fait" le film, qui lui donne son rythme, son "peps"
Le film sort en salle le 22 mars. A Liège il sera projeté au cinéma Churchill.
En bref, je suis sorti du Parc enchanté par ce que je venais de voir, il ne faut pas être Cherattois ni même Visétois pour aller voir cette réalisation. Je n'ai aucun don de critique, aucune capacité dans ce domaine, mais c'est le papa, le grand papa, le citoyen lambda, tout simplement qui vous dit "Allez-y! Allez le voir, vous ne le regretterez pas!"
A lire aussi l'article d'Aurélie Drion dans La Meuse d'aujourd'hui