Au début des années 60, Michel Kaminsky et son épouse, Emilienne Depraeter aménagent une petite caravane et la transforment en "friture". Ils s'installent dans le quartier de Souvré.
Quelques temps plus tard, ils déménagent sur la place de la Collégiale. Leur fille Jacqueline (qui a exploité la mercerie "Véritas") explique : "Papa et maman ont pu louer un terrain appartenant à la ville de Visé entre le cinéma Excelsior (devenu maintenant La porte ouverte) et la collégiale. Ils ont fait construire leur nouvel établissement en aluminium. Il s'agissait d'une construction pensée au départ à l'usage qu'elle devait avoir. C'était bien sûr autre chose que la première petite caravane, beaucoup plus spacieux, pratique. Entre nous, c'est là que j'ai rencontré Bernard, mon mari. Il était étudiant et venait y travailler le week-end". Jacqueline se souvient qu'un sachet de frites coûtait entre 3 Fb et 5 Fb. Quand ses parents ont remis le commerce, fin des années 80, le gros sachet coûtait alors 8 Fb.
Monsieur et madame Nizet-Douin prennent ensuite la relève et exploitent la friterie jusqu'en 1995, année où monsieur prend sa pension. Il a une excellente mémoire car il se souvient : " au moment où nous avons remis nos affaires, le petit sachet coûtait 30 Fb et le gros, 45. Les cervelas et fricandelles était à 25 Fb, comme les croquettes de volaille. Une boisson fraîche c'était 36 Fb.
Philippe et Nathalie Xhonneux reprennent l'exploitation. En 1997, ils font ériger l'actuel chalet en bois. Fin 2011, suite aux travaux d'aménagement du carrefour de la place du marché, ils sont contraints de cesser leurs activités : l'établissement se trouve sur un sol qui doit être modifié. Il gêne et doit être soit démonté, soit déplacé. Nathalie explique : "Des klinkers doivent recouvrir le sol où nous nous trouvons. Nous allons démonter notre installation. Des pourparlers sont en cours avec la ville, il se pourrait qu'à l'avenir un établissement en "dur" soit construit, un peu comme celui de la place Reine Astrid. Nous n'envisageons pas de remonter notre chalet en bois autre part, nous réfléchissons mais la ville nous a déja averti d'une très forte augmentation du loyer".
Nathalie exploitait sa friterie avec un associé , Fabian Lacroix, de Richelle.
Fabian lui non plus n'était pas d'accord avec les conditions émises par la Ville. Il semblerait que les propositions faites par les aurorités communales étaient inacceptables du point de vue financier. Mais il a eu un "coup de bol" comme il dit. Un de ses amis sachant qu'il cherchait à s'installer a appris que les exploitantes de la friterie de la Place Reine Astrid étaient en faillite. Fabian a eu un contact avec le curateur, contact qui s'est révélé positif. Le Richellois a ainsi repris le bail de cet établissement (le bâtiment appartient à la ville) et a débuté des transformations et modifications des installations. Nous l'avons rencontré ce jeudi en début d'après-midi. Il était en plein travail de nettoyage et paraissait "avoir la frite".
"Ici, je paye un loyer et je suis tranquille, termine-t-il. J'avais prévu de réouvrir le 23 janvier mais les travaux ont pris un peu de retard. Il est très probable que la réouverture se fasse plutôt fin du mois."
Quoi qu'il en soit, vous serez averti de l'inauguration de cet établissement rénové.