Editorial
Les communes liégeoises n’attendent qu’une chose fin d’année au moment de la délicate confection du budget : connaître les dividendes qu’elles vont toucher suite à leurs différentes participations.
Un plus que tout autre est particulièrement scruté : celui de Resa. Ou plutôt d’Enodia, puisque même si Resa est une intercommunale indépendante, elle fait remonter ses bénéfices auprès de son actionnaire principal qui, à son tour, rétrocède aux communes. Et récolte au passage tout le mérite. Si l’on s’y penche d’un peu plus près, le mécanisme peut surprendre.
Un bref coup d’œil dans le rétroviseur s’impose. La commission d’enquête créée dans la foulée de l’affaire Publifin avait réclamé que Resa, comme distributeur de gaz et d’électricité, sorte du groupe Enodia/Nethys. Pour préserver son indépendance, mais aussi parce que – on l’a souligné à de multiples reprises – le GRD liégeois était la vache à lait (sic) du groupe.
Aujourd’hui, Resa est une intercommunale et, de fait, a « gagné » en indépendance. Mais les choses ont-elles vraiment changé concernant les bénéfices qu’elle génère ? Ici, ce ne sont pas moins de 19 millions d’euros qui vont être distribués. Enfin non, pardon, qui vont remonter chez Enodia. Avant, c’était chez Nethys. Une intercommunale qui a comme actionnaire une autre intercommunale et qui doit lui faire remonter ses bénéfices au lieu d’être en lien direct avec les communes, c’est un non-sens absolu, un processus inabouti.
Mais si l’on veut pousser la réforme jusqu’au bout, alors il est nécessaire que les seuls actionnaires du GRD soient les communes et la province en direct. Ce serait plus clair, plus transparent, plus simple et ça éviterait ainsi à nouveau les couches de lasagne.