Alors que la Flandre se prépare à rehausser ses 62 ponts surplombant le canal Albert pour augmenter la capacité de transport de ses péniches, la Wallonie se tâte encore. Alors que seuls trois ouvrages, tous situés en région liégeoise, sont concernés. Et que l’avenir du futur Trilogiport est lui aussi en jeu.
Le canal Albert, c’est un peu l’autoroute fluviale, celle par laquelle transitent chaque année 40.000 tonnes de marchandises. Mais elle est victime de son succès. Et l’arrivée annoncée du Trilogiport à Hermalle risque de doper plus encore le transport de conteneurs.
D’autant que le Port Autonome de Liège (PAL), le port d’Anvers et le gestionnaire du canal Albert, NV De Scheepvaart, viennent de signer un accord de collaboration visant notamment à promouvoir les terminaux à conteneurs situés le long du canal.
Mais encore faut-il que le canal soit capable d’assimiler ce trafic supplémentaire attendu. Du côté flamand, on promet donc de rehausser d’ici 2020 les 62 ponts installés sur son territoire afin de permettre aux bateaux fluviaux de transporter quatre couches de conteneurs, contre trois aujourd’hui.
Une augmentation de la capacité de chargement d’un tiers qui rendra évidemment le transport fluvial plus attractif encore. A condition toutefois que les trois derniers ponts situés sur le canal Albert, tous en Wallonie, soient eux aussi adaptés. Sans quoi les barges à quatre étages se heurteront, au propre comme au figuré, à des obstacles majeurs une fois la frontière wallonne franchie. Mais ce n’est manifestement pas encore gagné…
« Ces trois ponts sont situés entre la frontière linguistique et le Trilogiport, explique-t-on au Port autonome de Liège. Nous avons déjà sensibilisé le gouvernement wallon à l’importance de les rehausser également, mais rien n’est budgétisé pour l’instant. Mais nous allons continuer… »
Les ponts de :
Lanaye
Lixhe
Haccourt
ne permettront pas le passage des barges chargées de 4 rangs de conteneurs.
Une question de budget et de priorités, rétorque Yvon Loyaerts, le directeur général des Voies Hydrauliques. « Si la Région wallonne était une région très riche et pouvait dépenser sans compter, on pourrait le faire. Mais ce n’est pas le cas. Or, il faut se rendre du coût de tels chantiers. Souvent, il faut reconstruire le pont, mais aussi réaménager les voiries ou les voies de chemin de fer qui passent dessus ». La priorité, c’est donc la construction de nouvelles écluses, comme celle de Lanaye. Pour les ponts, on verra plus tard…