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Histoire - Page 12

  • Visé dans le temps...

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    Voici quelques scans de photos du "vieux Visé". Il m'est impossible de les dater exactement, mais il me semble que celles des escaliers de Lorette datent d'après 1914 (baraquements "du Roi Albert"); la dernière est plus récente... Si vous avez des renseignements plus précis, n'hésitez pas à les reprendre en commentaires !

  • UNE DECOUVERTE EXCEPTIONNELLE DE DECORS GALLO-ROMAINS DANS UNE VILLA D’EMAEL

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    La fédération des Archéologues de Wallonie et de Bruxelles regroupe 48 sociétés et cercle d’archéologie sur ce territoire. Parmi celles-ci , 11 sont liégeoises dont 3 au nord de notre province, la S.R.A.H.Visé, le musée d’Eben et l’institut archéologique liégeois. La dernière revue n°79 (2020) vient de paraître et nous avons découvert avec grand intérêt un article de 32 pages (sur les 110 de la revue) sur une fouille des années 1979 et 1980. L’article est signé de 5 auteurs, Freddy Close, le découvreur, les archéologues Daniel Marcolungo, Fabienne Vilvorder et Laurent Verslype (tous deux de l’UCLouvain) et la restauratrice du centre d’étude des peintures murales de Soissons (Sabine Groetembril).

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    La villa gallo-romaine de la Guizette à Emael livre enfin tous ses secrets. La trame est traditionnelle. 1. L’historique et le plan des fouilles effectuées en 1979 et en 1980.

    2. Quelques silex et surtout une fosse « gauloise »

    3 Dans un premier secteur, les traces (3 murs) de murs romains qui font penser à une galerie de façade fréquente dans les établissements ruraux de notre région. Des vestiges postérieurs ont aussi entamé l’espace gallo-romain ;

    4) Dans le deuxième secteur, ce fut la découverte d’une cave, classique dans son plan : une cage d’escalier en bois (détruite par un incendie) avec une niche pour déposer la lampe, 3 autres niches et un soupirail. Cette cave abandonnée livra un vase de conservation (un dolium) décoré de onze cordons en relief. Le riche comblement du Bas-Empire livra de nombreuses céramiques du 3e s. en production locale ou étrangère. L’intérêt de cette fouille est d’avoir permis la découverte de tuiles marquées du sigle CTEC, probablement fabriquées dans la vallée de la Gueule, non loin d’Heerlen. Autre découverte que l’on peut qualifier d’exceptionnelle et qui est conservée au musée d’Eben, un ensemble d’enduits peints. Les décors en grande partie dans les tons rouges imitent le marbre, un ensemble coloré de pilier, un décor à édicule, des éléments de plafond, une plinthe mouchetée. La datation des décors semble dater de la 2e moitié du 2e s. en comparant des décors français (Charleville, Chartres) ou suisses. Ce site proche d’une source (la Guizette) est à l’origine du village d’Emael avec à la suite du site romain (daté de la fin du 1er s au début du 5e s.) , des vestiges mérovingiens et carolingiens mais aussi une mention du passage du futur St Hubert. Dans l’environnement immédiat, on trouve des sites à Wonck (Basse-Cour), à Boirs (Village), 2 autres à Eben, mais aussi à Roclenge, Glons. Sans oublier les sites surplombant la vallée de la Meuse avec du nord au sud Lanaye Voie d’Emael (fouille du musée de Visé ), Lixhe Buisson Maréchal (Fouille de Freddy Close et de M.Lawarréé), Haccourt Froidmont (Fouille de N.Peuskens et du cercle archéologique de la Basse-Meuse), Haccourt Cité (Service national des fouilles avec Guy de Boe), Heure le Romain (Bains, comme à Boirs fouillés par Nicolas Peuskens) et pour terminer vers le sud, Herstal Pré Wigy (emplacement du Carrefour-Médiamarkt) fouillé par les frères Givard, le musée d’Herstal et le service des fouilles national. Rajoutons une fouille plus récente à Hermalle « Hôpital / Trilogiport). Les découvertes gallo-romaines sont diverses : habitat, bains ou thermes privés, nécropoles ou établissement artisanal. L’archéologie est question de patience !.

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    (Communiqué de Jean-Pierre Lensen)

  • Sur les traces des GALLO-ROMAINS A VOIR CE MARDI 28 DECEMBRE

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    Une émission sur France 2 évoquera ce prochain mardi 28 décembre les traces des Gallo-Romains en France, l’occasion de nous pencher sur cette nouvelle civilisation qui a perduré plus de cinq siècles dans nos régions.

    Après la conquête de César, la civilisation gauloise s’est muée en civilisation gallo-romaine. Dans notre région liégeoise avant la conquête romaine dans les années – 52 avant notre ère vivait la tribu des Eburons, le peuple de l’If. Malgré la résistance opiniâtre d’Ambiorix, qui extermina deux légions romaines, César ne put jamais capturer le valeureux chef mais ravagea toute la région et asservit ces Eburons. Ce fut un génocide. L’empire romain exerça sa toute puissance romanisant ces Gaulois, leur faisant adapter leur mode vie même si maints héritages anciens subsistèrent : les anciens chemins devinrent des chaussées pavées, les fermes modestes se modernisèrent devenant de grands établissements (les villas) comme celui de Haccourt fouillé par le Service des Fouilles alors toujours national, ou à Lanaye par le musée de Visé et dans maints endroits comme à Berneau (pas moins de 3 fermes) par Jean Polmans, Annie Gadisseur et Jean-Pierre Lensen……

    Un hameau s’établit au passage de la Meuse à VIOSATIUM (qui signifie relais sur la voie) l’actuel Visé) et on peut estimer que ce petit vicus sur la route allant vers Berneau et Aix-la-Chapelle en rive droite et allant vers Tongres en rive gauche serait limité entre la rue Raskinroy – rue St Hadelin dans l’axe sud-nord et de la Meuse à la montée de la rue de la Trairie dans l’axe ouest-est. Ces quelques maisons (notamment découvertes en 1960 par Messieurs Jean Massin et John Knaepen) ont été découvertes dans l’espace du centre culturel de Visé (rue de la Chinstrée et cour des tréteaux). Parmi les centaines de documents découverts et présentés au musée de Visé (en vitrine), signalons un vase funéraire, une grille de soupirail quasi unique en Belgique, des céramiques communes ou plus luxueuses, des bijoux et des traces de thermes privés…….

    De plus deux villes des morts (des cimetières à incinération) s’établirent en dehors du hameau, à l’est (Lorette) et au nord (rue de Sluse). Le Grand Curtius a fait un dépôt de ces découvertes au musée régional de Visé, non sans conserver la plus belle pièce, une rarissime bouteille de parfum en verre originaire de Rome qualifiée de Fiole Evhodia. Y eut-il un temple dédié à Mars, à l’emplacement de cette colline où se dresse l’actuelle Collégiale de Visé. Il reste beaucoup de points d’interrogation dans la cité mosane maintes fois reconstruites.

    Mais les bourgs principaux de notre région étaient à cette époque Jupille face à Herstal au sud et au nord, Maestricht (Mosae Trajectum). On découvrit aussi lors des travaux d’autoroute face à la Collégiale des pieux de pont datés de la fin de l’Empire. D’autres furent trouvés dans la Meuse à Amay au sud et au nord à Maestricht, ville faisant la liaison entre notre capitale d’alors, Tongres et Cologne, le long du Rhin.

    Signalons aussi la présence d’une monumentale tombe à incinération (Tumulus) à Lanaye-Emael, la probable dernière demeure du propriétaire de l’établissement rural fouillé par Nicolas Peuskens puis par la société archéo-historique de Visé au lieu-dit proche «Lanaye Voie d’Emael ». A Herstal, le même type de tombe offrit un mobilier exceptionnel, conservé au musée du Cinquantenaire à Bruxelles. La civilisation de ces gaulois romanisés a encore beaucoup à offrir aux archéologues. La base de la civilisation occidentale !

    Jean-Pierre Lensen (pour la SRAHV)

  • VOUS NE SAVEZ PAS QUOI ALLER VOIR EN CETTE FIN D’ANNEE, LES TAPISSERIES DE SAUMUR VOUS INVITENT AU TRESOR DE LA CATHEDRALE DE LIEGE

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    A côté du village de Noël, place de la Cathédrale, vous poussez la porte (une œuvre d’art) de cet édifice récemment restauré, la Cathédrale Saint-Paul. Dans la nef latérale droite, on se dirige vers le cloître. Le trésor de la Cathédrale s’ouvre à vous. Pour l’instant, une éblouissante exposition (une première fois reportée à cause de la Covid) présente depuis le 8 décembre 2021, du mardi au samedi de 10 h. à 17 h. et ce jusqu’au 6 mars 2022. Trente tapisseries de différentes dimensions. Ce n’est pas fini car 6 autres tapisseries sont présentées à l’Archéoforum de Liège, place saint-Lambert (le ticket d’entrée est commun).

    Vous avez dit TAPISSERIES ? Ces parures de fêtes proviennent de SAUMUR (en Val de Loire). Ce patrimoine mondial de l’Unesco conserve ces parures commandées au 16e et 17e s. pour des églises et des abbayes par des particuliers, donc des pièces uniques. A côté de ces tapisseries ecclésiastiques, s’ajoutent d’autres chefs d’œuvre des 15e et 18e s. Ces productions sont rarement locales et proviennent d’ateliers parisiens, des Flandres (Malines, Bruxelles) ou des Marches. Au total, 58 tapisseries qui tournent régulièrement dans des expositions internationales. 36 sont donc visibles à Liège. Une monographie-catalogue fastueuse (336 p.) est à saisir. On y découvre aussi la manière d’avoir restauré une partie de ces documents et la technique bien particulière des tapisseries européennes (pour les distinguer des tapisseries sarrazines) : une série de corps de métier travaille à sa réalisation depuis le carton jusqu’aux listels à parachever. Nous avons été éblouis par certaines d’entre elles car à y regarder de près, les costumes, les attitudes, les décors intriguent : les Sauvages et leur combat contre les chevaliers, l’imbroglio de la vengeance de Notre-Seigneur avec le siège d’une ville. L’histoire sainte n’est pas en reste comme les anges porteurs des instruments de la Passion dans les tons rouges et bleus ou la Nativité de Jésus provenant de l’église de Nantilly. Huit événements de la vie de Marie, la mère de Jésus sont présentés de manière plus aérée (1670).

    Autre saga, qu’il faut suivre en 8 pièces, celle de la vie de Saint Florian (Florent), provenant des ateliers de Paris en 1524. Ce saint ainsi biographié vécut à l’époque de St Martin. Ces bandes dessinées textiles comprennent des commentaires, des décors fleuris parfois exubérants, des personnages aux costumes actualisés. La plus récente est la tapisserie d’Aubusson (1959) due à Jean Lurçat et présentant une jungle. Bref, une magnificence qui vaut le détour.

    J.P.Lensen (SRAHV-Musée Régional)

  • IL Y A 250 ANS EXACTEMENT, LE VENDREDI 20 DECEMBRE 1771, VISE ÉTAIT SOUS LE FEU DE LA JUSTICE

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    (Image d'illustration, je n'ai pas trouvé de photo d'époque)

    Dans l’histoire visétoise, plusieurs familles ont marqué de leur empreinte la cite mosane dont la famille de Warrimont. Nous aurons à cet égard une pensée émue pour un membre de cette famille, habitant Devant-le-Pont, chercheur assidu décédé récemment, Alfred de Warrimont, né à Noorbeek le 10 juin 1943 et décédé à Visé le 6 décembre 2021. Nous réitérons nos condoléances à la famille.

     

    Cette famille fut liée à une affaire judiciaire qui fit trembler dans ses fondements non seulement Visé mais aussi la Principauté de Liège., l’affaire dite Sartorius. Rappelons les faits.

    Hasard du calendrier, il y aura ce 20 décembre 2021, exactement 250 ans, qu’elle a été enclenchée.. Ce soir-là, un vendredi, une jeune femme de 28 ans, prête d’accoucher, Marie-Madeleine de Warrimont a un rendez-vous dans un coin secret à Souvré, près du gué de Meuse (actuellement face à l’hôtel Mosa). Un jeune chanoine, Ferdinand Sartorius doit trouver un accord avec cette dame. La famille notable des Sartorius ne veut pas de cette aliance avec une famille de classe inférieure car le probable père est le jeune et turbulent cadet Henri-Eustache Sartorius. Le problème, c’est qu’il ne vient pas tout seul, deux serviteurs l’accompagnent. Peu après arrive ce frère cadet et devant le refus de céder au chantage de la famille, qui ne veut pas de cette mésalliance, la jeune femme, malgré plusieurs supplications est tuée de plusieurs coups de couteau et son corps est jeté à la Meuse. Le lendemain, des pêcheurs retrouvent son corps que la Meuse n’a pas emporté et commence une affaire de justice qui va durer plus de 7 ans et faire trembler la justice d’ancien régime. Pourquoi donc ? La justice visétoise était trop impliquée par les deux familles, qui étaient voisines, rue Raskinroy. L'affaire fut alors portée devant le tribunal de Liège. La maladresse de la défense (assurée par Jean-Jacques Sartorius, avocat et frère de l'accusé), les impertinences du turbulent cadet Henri-Eustache, les témoignages contradictoires (les deux serviteurs, témoins du drame, d’abord réfugiés aux Pays-Bas autrichiens puis rendus à la justice liégeoise mourront sous la torture), et il faut bien le dire, des faits très troublants, font que Henri-Eustache sera déclaré coupable, torturé et condamné à mort. Pourtant, un coup de théâtre s'est produit en février 1777. Ferdinand Sartorius, le jeune chanoine (sans être prêtre), à la collégiale de Visé, frère de l'accusé, fait parvenir au tribunal, sa confession, dictée à deux notaires, signée de deux témoins. Il s'accuse du crime en fournissant tous les détails. En fait, c'est lui qui était l'amant de Marie-Madeleine Warrimont. Il lui a donné rendez-vous dans une prairie en bord de Meuse, ils auraient eu une dispute à propos de la grossesse de la jeune fille et, pris d'une rage soudaine, il l'a tuée. Après avoir dicté sa confession, Ferdinand disparut. On ne le revit plus jamais à Visé, mais bien finalement en Espagne ( ?). Mais ses aveux n'ont pas convaincu le tribunal et son jeune frère sera tout de même supplicié. Le prince-évêque de Velbruck refusa de l’amnistier, vu l’horreur du crime : avoir massacré une femme portant un enfant. Plusieurs auteurs ont étudié cette affaire de justice : la version romancée par l’avocat Willy Vandevoir en 1941, et les aspects de justice par le visétois, licencié en droit Paul Bruyère et l’historien de Visé, John Knaepen. Pour lui, il inaugura par ce fait de justice une série inédite sur la Justice ancienne, qui fait autorité.

    Parti de Liège le mercredi 3 mars 1779, Henri-Eustache est placé sur une claie tirée par un cheval. Plus de 40.000 spectateurs ! se retrouvèrent tout au long de cette route passant par Vivegnis puis après le passage de la Meuse revenant sur les lieux du drame puis au lieu de cette exécution, rue de Berneau, face au chemin de la Wade. Là, Henri-Eustache est mis sur une roue [...]. Le bourreau prend sa barre de fer. [...] La barre traverse l'air et s'abat avec un bruit sourd sur les membres nus, broyant les chairs, rompant les os. [...] Un instant après le supplicié est étranglé par un noeud coulant." Et la foule chanta... le Salve Regina ! ! se disant qu’on avait peut-être mis à mort un innocent.

    Le musée de Visé a organisé plusieurs balades contées sur cette affaire de justice qui a mis à mal la justice d’ancien régime. Nous eûmes la surprise de compter parmi les participants des membres de la famille de Warrimont, dont la plupart habite encore au Limbourg hollandais.

    Pour la SRAHV et le musée régional, Jean-Pierre et Lucy Lensen