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Histoire - Page 9

  • Porte ouverte au Musée Régional de Visé : Le haut moyen-âge, période obscure ou renouveau carolingien

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    La période gallo-romaine est bien connue dans notre région et le musée régional, vu les fouilles menées en 1960 sur le site du centre culturel, en  possède de nombreux témoignages. Mais après les invasions du 5e s., nous entrons dans ce millénaire appelé le Moyen-âge par les historiens du 19e s.

    C’est la première partie de ce millénaire, qualifiée de Haut Moyen-âge qui sera abordée lors de la visite commentée du premier dimanche du mois, le 3 avril de 15 à 16h au musée régional, premier étage du 31, rue du Collège à Visé.

    Du 5e au 9e s., se succéderont chez nous les dynasties mérovingiennes avec les redoutables premiers ministres, les Pippinides (avant 752) puis carolingiennes avec Pépin le Bref, son fils Charlemagne et la descendance. Ce sont surtout des données épigraphiques et archéologiques qui retiendront notre attention. Le site de Visé semble avoir été quelque peu délaissé.

    Entrée libre et deux livres à vous conseiller pour après. Le musée régional vous attend sans restrictions aucune et pas besoin de réserver.

    Photo : la statue de Charlemagne à cheval, œuvre de l’Herstalien Louis Jehotte.

    J.P. Lensen

  • LES PONTS SONT-ILS DES MOYENS DE DEFENSE ET D’ARRET DANS LE PASSE ET ENCORE MAINTENANT ?

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    L’actualité de la guerre que nous connaissons entre l’envahisseur russe et l’agressé ukrainien mentionne souvent l’importance des ponts.

    Visé-sur-Meuse a connu 7 emplacements de pont – et de passage à gué durant sa longue histoire urbaine, depuis l’époque romaine. 1) le passage à gué donnant en rive gauche accès à l’actuel Hôtel Mosa 2) entre l’emplacement de la Collégiale et l’extrémité de la rue Marchand 3) entre l’actuel parking de l’île Robinson et une des trois îles constituant l’actuelle île Robinson 4) le pont Roi Baudouin actuel, ancien passage à gué 5) le pont antérieur entre la Gare actuelle et l’extrémité de la partie nord de l’avenue Roosevelt (Visé-Musique) 6) un passage à gué passant par l’île de France Garenne, qui disparut dans les années 1980 7) l’actuel pont ferroviaire dit des Allemands mis en circulation en 1917.

    Le premier pont permanent date de 1867. Ce fut un pont construit par des capitaux privés à péage et à voie unique !,

    Revenons aux 3 batailles du pont de Visé.

    La première se situe dans le courant du Moyen-Age, exactement le 22 mars 1106, le jeudi saint de cette année. Le pont en question est ce pont en bois qui allait en rive gauche entre la rue Marchand (à côté de l’hôpital Notre-Dame de Hermalle) et en rive droite le pied de l’église de Visé. Les troupes de deux empereurs germaniques s’opposèrent : Henri IV (1050-1106) et son fils Henri V (1081-1125). Ce furent les troupes du père qui vainquirent……..disons plutôt que le pont s’écroula sous les sabots des chevaux d’Henri V. Toujours est-il que Henri IV ne profita guère de ce succès car réfugié auprès du prince-évêque de Liège, Otbert décéda 4 mois plus tard. De véritables émeutes pour s’approcher de la dépouille eurent lieu car les Liégeois le considérèrent comme un saint !

    La deuxième bataille eut lieu la nuit du jeudi 9 décembre au vendredi 10 décembre 1790. Ici, le lieu est ce pont (n°3) donnant sur une des 3 îles (future île Robinson). Ici nous avons affaire à un raid des patriotes liégeois qui vinrent surprendre à la nuit tombante les troupes autrichiennes venues pour soutenir le Prince-évêque de Liège et qui bivouaquaient sur l’île. Elles repartirent bruyamment vers la rive droite et l’Allemagne.

    La troisième bataille est la plus significative car c’est la première bataille de la guerre 14-18 en Belgique durant la première journée du conflit, le mardi 4 août de 12 h. à 16 h. Côté rive gauche, le 12e régiment d’infanterie de ligne belge opposa pendant 4 heures une résistance tenace, tout en perdant 2 de ses fantassins (Maulus et Van Gastel, honorés par un monument avenue Roosevelt). Côté rive droite, les agresseurs allemands – Uhlans et infanterie - venus de la frontière à Gemmenich et qui furent repoussés durant cette première journée. Le nombre de soldats allemands tués n’est pas connu avec certitude (une dizaine ??) Les troupes ne franchirent la Meuse que plus au nord entre Navagne et Lixhe le lendemain en fin d’après-midi, permettant aux soldats de se battre à Herstal. (avec une nouvelle défaite pour eux). En cette nuit, ce fut la bataille de Liège et la tentative vaine de percer les intervalles entre les forts de la place forte de Liège.

    Pour la 2e guerre, la solution trouvée fut de faire sauter le nouveau pont, acte réalisé par les Cyclistes-Frontière.

    J.P.Lensen

  • Route européenne D'Artagnan

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    D'Artagnan, un personnage qui a marqué notre région

    Depuis plusieurs années, de tous les coins de France, des historiens, des amoureux des chevaux,  des organismes touristiques s'attellent à réaliser des "Routes d'Artagnan" et cette idée s'est aussi développée en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Allemagne et en Italie.

    Six routes relient le Gers, lieu de naissance de d'Artagnan, Paris où était situé son casernement, Lille où le mousquetaire fut le premier gouverneur de la ville devenue française, la Bourgogne où demeurait sa femme, Brühl en Allemagne, où son protecteur Mazarin fut exilé, Pinerlo en Italie où il veillera sur Fouquet et bien entendu Maastricht où le preux mousquetaire périt le dimanche 25 juin 1673 lors du siège de cette ville par les armées de Louis XIV présentes dans la région de Visé (surtout) entre 1672 et 1674. La route européenne d'Artagnan est reconnue comme itinéraire culturel européen depuis mai 2021.

    Elle est coordonnée par une association présidée par M. Alain Liberos, Gersois d'origine, qui chapeaute plusieurs commissions dont une commission historique présidée par Odile Bordaz, auteure de plusieurs livres sur d'Artagnan. Lors d'une récente réunion en visioconférence, deux aspects furent mis en avant : les lieux où les mousquetaires sont passés et les lieux évoqués dans les trois romans d' Alexandre Dumas : "Les Trois Mousquetaires", "le Vicomte de Bragelonne" et "Vingt ans après". 

    Autres lieux de repères : les villes où des statues de mousquetaires ou d'Alexandre Dumas sen trouvent, surtout en France (Auch, Lupiac, Condom, Artignan, Paris, Plessis-Robinson, Montecristo, Oloron, Pau, Villers-Côtterets, Ste)-Croix-e,-Bresse) mais aussi à Maastricht et et même à Cincinnati aux Etats-Unis !

    Après les 150 ans de la mort d'Alexandre Dumas en 2020, malheureusement éclipsés par la pandémie, des dates anniversaires se profilent dans les années à venir. En 2022 on commémorera les 400 ans de la création de la Compagnie des Mousquetaires par le roi de France Louis XIII, ainsi que les 350 ans de la prise de Lille par la France (du 24 au 26 juin) : Cette ville des Pays-Bas espagnols deviendra française en 1672 et d'Artagnan en sera le premier gouverneur.

    En 2023, Maastricht et sa région commémoreront les 350 ans de la mort de l'illustre mousquetaire le 25 juin 1673. En notre région, où se situe sur les routes équestres reliant Paris et Lille à Maastricht, la Maison du tourisme du Pays de Herve, les communes qui la composent, ainsi que la commune d'Oupeye, l'asbl Comté de Dalhem et Blegny-Mine se sont associées pour commémorer ce preux mousquetaire et animer cette route.

    Après des premers contacts fructueux, noués en août et octobre 2021 avec le Gers, région natale de d'Artagnan, un week-end autour du thème de d'Artagnan avec de nombreuses animations grand public aux couleurs et saveurs gersoises et de la région d'Armagnac se prépare à Blegny-Mine les 15 et 16 octobre 2022. Et d'autres activités sont en gestation de part et d'autre de la frontière dans la perspective de l'apothéose prévue en juin 2023 pour les 350 ans de la mort tragique du lieutenant des Mousquetaires.

    NB : les personnes qui sont intéressées par le sujet et qui souhaitent soit rejoindre le comité organisateur, soit proposer des activités pour animer la Route, sont invitées à se faire connaître auprès de la Maison du Tourisme du Pays de Herve. (Communiqué)

     

  • Il y a 208 ans, les Cosaques à Liège !

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    PAS DE PANIQUE, IL Y A DEUX CENT HUIT ANS Les Cosaques à Liège !

    Tiré du site Internet C’est ça Liège et sa province autrefois. Il y a quelques années, fut découvert une étonnante peinture illustrant Liège en 1814 et cela m’a rappelé cet épisode d’occupation plutôt que de libération de cette année d’entre deux !.

    L'invasion de 1814 s'accompagne de tant de vexations et d'humiliations que la mémoire populaire s'en souvenait encore au début du 20e siècle. Elle fut si pénible que, malgré les horreurs des guerres de l'Empire, elle ne fut jamais ressentie par les Liégeois comme une libération. Jean Brose a raconté cette occupation de Liège par les souverains alliés. Dès la fin de 1813, l'afflux des blessés et des malades annonça la débâcle des armées napoléoniennes. Entassés à l'hôpital militaire de Saint-Laurent, les malheureux y mouraient par centaines. (Suite à la débâcle en Russie suivie de la défaite dela Bataille des Nations à Leipzig en octobre 1813…)

    Le 22 janvier 1814, les Français évacuaient la Chartreuse; des combats se déroulaient à la porte d'Amercœur. A midi, les premiers Cosaques du tsar Alexandre 1er entraient dans Liège. Le bourgmestre Desoer fait appel à la « garde de sûreté formée de l'élite des bourgeois» pour l'aider à maintenir l'ordre. Le général russe Czernicheff n'apprécie pas le ton alarmiste de cette proclamation. Il fait déposer le bourgmestre et ordonne que les armes distribuées soient restituées. Enfin, il engage les braves Liégeois à lui faire confiance. Mais ses propos ne rassurent pas les Liégeois. Un chroniqueur, celui qu'Ulysse Capitaine appelle le « dernier chroniqueur liégeois», Jean-Baptiste Mouhin, décrit avec horreur et complaisance la sauvagerie de ces « ours échappés des forêts du Nord». Ils défoncent les portes des maisons, réclament à boire, terrorisent les femmes. Liège devient ville d'étape pour les troupes russes. Les hôtels sont réquisitionnés pour leurs officiers. Pour plaire à l'occupant, on joue un opéra: L'Officier cosaque.

    Les Cosaques, justement parlons-en, on commence à les avoir assez vus! Ils s'amusent à retrousser les jupes des femmes avec leur lance et à descendre à cheval les escaliers de l'Hôtel de Ville! De vrais barbares! Ceux qui font le plus peur ce sont les tartares bachkir; voici comment Mouhin les décrit:

    « Au premier aspect, je croyais voir des Chinois. Ils ont les yeux extrêmement petits et le visage basané comme des hommes qui auraient vécu sous la terre. Les uns avaient une espèce d'arc en bois et un paquet de flèches pendu à leur côté; les autres avaient un canon de fusil cloué sur une espèce de planche; et tous une lance de 12 ou 14 pieds qui était sûrement leur arme favorite. Ils sont habillés d'une espèce de robe et portent un bonnet pointu comme celui des Chinois ou des saltimbanques». La tradition populaire fit de ces cavaliers tartares de véritables sauvages se nourrissant de soupe, de chandelles et de fourmis.

    Les Russes partis, Liège vécut à l'heure suédoise. Les soldats suédois étaient plus corrects que les Russes mais mangeaient encore plus! La période suédoise ne dura guère et Liège passa sous la tutelle prussienne. Plus de 8000 « Pruchins » logeaient chez l'habitant. Ils étaient plus malcommodes encore que les Cosaques.

    Quand Napoléon revient de l'île d'Elbe, c'est un grand souffle d'espoir. Soldats saxons annexés de force à la Prusse et Liégeois fraternisent à la santé de l'Empereur. Les Saxons révoltés menacèrent même d'envahir l'hôtel où dînait Blücher; on raconte que le maréchal dut quitter précipitamment « L'Aigle noire », et se réfugier chez deux vieilles filles: les demoiselles Demany.

    Le 14 mai 1815, les cloches annoncent la réunion du pays de Liège au royaume des Pays-Bas. Philosophe et sceptique, Mouhin conclut: « Nous voilà régénérés Belges ... serons-nous mieux qu'avec les Prussiens ou les Français?

    Puis à part notre principauté de Liège indépendante jusqu’en 1794 (dont Visé était le seul territoire principautaire en Basse-Meuse, côté rive droite), nos voisins actuels passèrent du régime bourguignon (14e s) aux Habsbourg d’Espagne (16e) puis d’Autriche(18e s) , puis le régime français (dès 1794) et enfin hollandais (1814-1830). Et nous aurions pu retrouver nos chers cosaques à l’automne 1830 matant notre jeune révolution, si au même moment les Polonais ne s’étaient insurgés à Varsovie, provoquant le passage de troupes russes du tsar matant leur jeune espoir d’indépendance. Le musée de Visé a dans ses collections une médaille belge rendant hommage aux Polonais, qui se sont sacrifiés nous ayant permis de consolider pendant ce temps notre indépendance, rendant inutile cette probable « sauvage » intervention.

    J.P.Lensen 3/3/2022

  • REFUGIES, CELA RAPPELLE DANS BEAUCOUP DE FAMILLES CE QUE NOUS AVONS VECU EN AOUT 1914

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    Depuis ce jeudi 24 février 2022, c’est la consternation . Serait-on revenu à un remake de nos deux guerres « mondiales » ? . L’attaque d’un pays pacifique (L’Ukraine) par son grand voisin (La Russie). On sentait venir cette attaque et la diplomatie ne servit à rien car quand un des deux protagonistes ne veut rien entendre, c’est l’échec sans coup férir. La trêve olympique aurait-elle déplacé la date de l’invasion ? On peut se poser la question ?

    La Belgique en 1914 était un pays neutre, que les grandes puissances (Angleterre, France, Russie, Allemagne, Autriche) depuis le Congrès de Vienne de 1814-1815 puis après notre indépendance en 1830-1831 avaient confirmé. Ce ne fut qu’un bout de papier déchiré dès le franchissement de la frontière avec un premier ultimatum, refusé par l’état belge. Vers la mi-août, un deuxième ultimatum lancé par l’empire germanique (et Guillaume II) au roi Albert fut tout aussi refusé et les massacres de civils se poursuivirent (surtout à ce moment à la fin du mois d’août dans la Province de Namur). Visé en sait quelque chose car la ville fut la première à être martyrisée (6 autres villes le seront par la suite) avec le trio maléfique : tuerie de civils, destruction matérielle et enfin déportation de civils.

    Ici, à ce jour (samedi, 3e jour de l’offensive en Ukraine, de la guerre et non de l’opération spéciale comme le dit le tyran russe), on assiste à un nombre énorme de réfugiés, tournés vers les pays voisins, la plupart membres de l’Otan (Pologne, Slovaquie, Hongrie, Roumanie) et un petit pays, la Moldavie. En 1914, c’est un autre pays neutre, les Pays-Bas qui accueillit nos concitoyens.

    Les moyens armés sont bien entendu très différents et beaucoup plus meurtriers. Le contexte aussi : pas de déclarations de guerre mais des élucubrations : la Russie ne risquait pas d’être envahie par l’Ukraine comme la neutre Belgique ne menaçait pas l’intégrité allemande ! Les gens censés et un tout petit peu raisonnables sont sidérés : l’Ukraine provoquerait un génocide ( ?) dans les deux républiques sécessionistes, et a un gouvernement composé de Nazis et de drogués !. Les arguments sont fallacieux mais comme l’a écrit, avec raison, Anne Morelli dans son petit opuscule « Principes élémentaires de propagande de guerre » édité en 2001. L’adversaire doit être diabolisé, ironisé, réduit à rien. Et souvent si pas toujours, ces arguments servent surtout à assurer et à pacifier l’opposition intérieure, qui pourrait contrer ce va-t-en guerre brutal et paranoïaque !.

    N'a-t-on pas rassuré l’opposition allemande en août 1914 en leur faisant part des horreurs causées par les soldats belges et les soi-disant francs-tireurs : mains coupées, blessé allemands non soignés…..

    Quant aux réfugiés, peut-être ferons-nous comme nos voisins hollandais qui nous ouvrirent la porte de leurs maisons à l’été 1914 et ce pour plus de 4 ans. Il y a quelques années, la ville de Visé fut sollicitée, comme la plupart des communes belges, par le niveau fédéral pour accueillir des migrants (surtout venus du Proche-Orient et d’Afrique subsaharienne, suite aux différents conflits en cours) et des locaux furent envisagés : l’ancienne gendarmerie avenue Albert 1er (actuellement toujours inoccupée) et des locaux à Lixhe. Mais le nombre de migrants à ce moment diminua fortement et les options communales furent abandonnées par le niveau fédéral. Wait and see ! Mais je me rappelle à ce moment l’immense solidarité qu’eurent de nombreux Visétois pour aménager ces locaux vides.

    J-P Lensen