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Histoire - Page 26

  • C'était il y a 333 ans !

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    Déjà du confinement en 1687
     

     
     
    Lettre de Mme de Sévigné à sa fille, le jeudi 30 Avril 1687.


    " Surtout, ma chère enfant, ne venez point à Paris ! 
    Plus personne ne sort de peur de voir ce fléau s’abattre sur nous, il se propage comme un feu de bois sec. Le roi et Mazarin nous confinent tous dans nos appartements. 
    Monsieur Vatel, qui reçoit ses charges de marée, pourvoie à nos repas qu'il nous fait livrer,
    Cela m’attriste, je me réjouissais d’aller assister aux prochaines représentations d’une comédie de Monsieur Corneille "Le Menteur", dont on dit le plus grand bien. 
    Nous nous ennuyons un peu et je ne peux plus vous narrer les dernières intrigues à la Cour, ni les dernières tenues à la mode. 
    Heureusement, je vois discrètement ma chère amie, Marie-Madeleine de Lafayette, nous nous régalons avec les Fables de Monsieur de La Fontaine, dont celle, très à propos, « Les animaux malades de la peste » ! « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »". 
    Je vous envoie deux drôles de masques ; c’est la grand'mode. tout le monde en porte à Versailles. C’est un joli air de propreté, qui empêche de se contaminer,
     
    Je vous embrasse, ma bonne, ainsi que Pauline. » 

    C’était il y a 333 ans !

    (J.P. Lensen)

     

  • Curieuses et curieux, objets précieux, insolites ou improbables, pas seulement à Marche mais aussi à Visé

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    Visé : clefs magistrales

    Les visiteurs sont le plus souvent curieux des objets insolites que nous pouvons garder dans nos musées et exposer quelquefois.

    Le musée de Marche-en-Famenne en collaboration avec les 7 autres musées de la province du Luxembourg a réalisé ainsi une magnifique exposition qui vient de s’achever et les 74 objets exposés sont étonnants et quelques-uns sont aussi  présents dans nos collections visétoises: N’est ce pas dans l’espoir d’être surpris que l’on rentre dans un musée titre la préface du magnifique catalogue? 

    Notons dans les collections visétoises : des fers à repasser numérotés que l’on faisait chauffer sur  le poêle à charbon, des bouteilles à billes dite bouteille CODD dont la bille, fort appréciée des enfants, servait à conserver la boisson gazeuse….la firme ROENEN de la rue de la Fontaine en utilisa plusieurs, une tasse à moustache évitant au moustachus de mouiller sa lèvre supérieure, des lests de robes en plomb pour alourdir la robe et l’empêcher de se soulever au vent (à se souvenir de Marylin ou d’Anny Duperey), une scie égoine mais à double denture, une fusaïole gallo-romaine destinée à alourdir le fuseau à laine, une clé sous forme de bague original pour remplacer un trousseau, une trousse de toilette romaine avec plusieurs petites pointes comme des cures-oreilles ou pour préparer des onguents.

    Le  musée de Bastogne en PIconrue conserve ce qui a fait fantasmer maints auteurs : une ceinture de chasteté, qui ne fut réinventée que pour être exposée dans des cabinets de curiosités. Par contre, on peut citer d’autres objets curieux visétois comme ces travaux d’enfants, tissus cousus avec les lettres de l’alphabet, le prénom de l’élève et éventuellement l’une ou l’autre prière, un bracelet en verre gaulois (trouvé sur un site archéologique à Lanaye) ou encore un creuset gallo-romain en métal, preuve d’un bas-fourneau utilisé sur le site du centre culturel de Visé mais il y a 2000 ans.

    Au musée malheureusement confiné pour quelques semaines en ce début novembre, nous pouvons voir un fer à hosties, souvenir des Chanoinesses du Saint-Sépulcre de Visé et il  côtoie une tuile gallo-romaine qui n’a pas eu le temps de sécher  qu’un chat est passé laissant ses empreintes ou encore des clés magistrales qui étaient l’apanage des 2 bourgmestres de notre ancienne bonne ville . Aussi étonnant : une lanterne magique rappelant la  carrière de Robertson qui présenta dans des salons à l’époque révolutionnaire des plaques de verre avec des guillotinés célèbres, créant la stupeur dans l’assemblée. On peut y voir une pierre avec un personnage tricéphale (à 3 visages), qui faisait partie d’un piedroit de cheminée.

    A défaut de visiter le musée régional de Visé, quelques pistes de découvertes que nous livrons ainsi à votre curiosité.

     

    J.P.Lensen

  • LA VISITE D’UN MUSEE FORMIDABLE / LE REMEMBER MUSEUM 39-45 DE THIMISTER

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    LA VISITE D’UN MUSEE FORMIDABLE / LE REMEMBER MUSEUM 39-45 DE THIMISTER le dimanche 25 OCTOBRE A 15 H. Son adresse 4, Les Béolles à Thimister

    A quelques jours des élections américaines (le 3 novembre), un musée dans le Pays de Herve évoque l’apport décisif de l’armée américaine pour bouter hors de Belgique l’armée allemande en septembre 1944. M. et Mme Schmetz ont lié pas mal d’amitié avec des GI’s. Mais le musée évoque aussi toute la 2e guerre dans cette zone qui fut rattachée au Reich dès l’occupation fin mai 40.

    Voici ce qui est annoncé : "Musée fascinant et qui compte parmi les plus intéressants du genre, il est installé dans une ancienne ferme et constitué principalement d'objets abandonnés par les 110 soldats de la 1ère Division d'Infanterie américaine en repos à la ferme de Mr Schmetz-père et de souvenirs offerts par les vétérans".

    Musée à dimension humaine, grand par son accueil, son originalité, sa simplicité. Le musée veut être le témoin de notre reconnaissance à l'égard de tous ces G.I.s qui, au péril de leur vie, nous ont rendu la liberté. Le musée a ouvert ses portes le 12 juin 1994 et a été inauguré par Bennie Zuskin, vétéran de la 1ère Division d'Infanterie américaine. Ce fait aurait pu être anodin et anecdotique s'il ne symbolisait l'extraordinaire caractère humain de ce voyage pas comme les autres, bercé par le flot de paroles de Mathilde et Marcel Schmetz, concepteurs du projet.

    En effet, aucune visite ne se fait sans l'un d'eux parce que chaque parcelle de reconstitution (plus de 105 mannequins !), chaque drapeaux, vêtements et objets sont liés à des histoires vraies et des gens dont on peut découvrir le nom, le visage et l'histoire. On peut y voir des centaines de photos "avant-après" où de jeunes hommes habillés en militaire se confrontent à leur image de grand-papa d'aujourd'hui. Les Schmetz sont ainsi en relation avec des centaines de familles américaines qui agrémentent régulièrement le musée de l'une ou l'autre pièce toujours chargée d'histoire. Le musée régional de Visé y a mis en dépôt un réservoir auxiliaire d’avion anglais ainsi qu’un rare tonneau à orange.

    La visite commencera à 15h. ce dernier dimanche d’octobre (attention au changement d’heure). Un départ du parking de la Collégiale de Visé se fera à 14 h.30. La PAF pour le visite guidée et l’entrée du musée sera de 8 € pour le grand public et de 6 € pour le membre. Il est préférable de réserver à info@mahvi.be ou en téléphonant du 043748563 (aux heures de bureau). Nombre limité.

    JP Lensen.

  • NAPOLEON III, UN DESTIN HORS NORME » PAR GUY REGGERS, DE LA SRAHV

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    LE VENDREDI 16 OCTOBRE A 20H, EN LA PETITE SALLE DES TRETEAUX RUE DE LA CHINSTREE, « NAPOLEON III, UN DESTIN HORS NORME » PAR GUY REGGERS, TRESORIER DE LA SRAHV IL EST INDISPENSABLE DE RESERVER A info@mahvi.be ou au 04-3748563 aux heures de bureau. Nombre de places limité.

    A l’occasion des 150 ans de la fin du Second Empire, nous avons demandé à Guy Reggers, passionné depuis longtemps par cette personnalité hors norme de nous la présenter.

    « Quel destin hors norme pour cet homme, dont la mère, la reine Hortense, était à la fois la belle-fille de Napoléon 1er par sa mère Joséphine de Beauharnais et sa belle sœur par son mariage avec Louis, roi de Hollande et frère de l’Empereur !

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    Charles-Louis-Napoléon Bonaparte dit Louis-Napoléon Bonaparte est né à Paris le 20 avril 1808 et est décédé à Chislehurst (Royaume-Uni) le 9 janvier 1873. Il a été l’unique président de la Deuxième République, le premier chef d’Etat français élu au suffrage universel masculin le 10 décembre 1848, et après la proclamation de l’Empire le 2 décembre 1852, le dernier monarque du pays sous le nom de NAPOLEON III empereur des Français.

    La philosophie qu’il met en place et qu’il présente dans ses « Idées napoléoniennes » et dans « De l’extinction du paupérisme » (1844) est une synthèse d’un bonapartisme mêlé à du romantisme, du libéralisme autoritaire et du socialisme utopique. Son règne est marqué par un développement industriel, économique et financier sensible, porté par une forte croissance mondiale qu’illustre la transformation de Paris sous l’autorité du préfet Georges Eugène Hausmann. Sa politique extérieure vise à restaurer la puissance française en Europe et dans le monde. Annexion de Nice et de la Savoie, guerre victorieuse de Crimée et d’Italie, échec au Mexique. Nous tâcherons d’apporter un regard neuf sur son œuvre économique et sociale. Non ! Contrairement à ce qu’a écrit Victor Hugo, il ne fut pas le « Napoléon le petit » mais bien un glorieux Napoléon dont la modernité de ses idées fut un annonciateur du monde de demain. A l’issue de cet exposé, nous espérons que vous porterez un autre regard sur ce second Empire qui ne se résume pas qu’à la défaite de Sedan face à la Prusse de Bismarck en septembre 1870 mais qu’elle fut une période prospère et brillante. Le côté local et anecdotique est qu’il fut aussi l’amant de la Comtesse Louise de Mercy-Argenteau ».

    PAF de 5 € grand public et de 3 € membre. Ne pas oublier son masque. Réservation obligatoire (Communiqué)

  • Jean Donneau de Visé

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    1. VISE, MOI JE NE CONNAIS QUE JEAN DONNEAU DE VISE………DEMANDONS A MOLIERE, SON PRINCIPAL RIVAL

    Le théâtre actuel vit de trois canaux : le public, les ventes et surtout les subventions. Mais il y a plus de 350 ans, les troupes théâtrales vivaient surtout grâce à des protecteurs nobles ou ecclésiastiques. Molière ainsi qui mourut le 17 fevrier 1673 fut protégé par Louis XIV mais avait plusieurs rivaux dont un certain Jean Donneau de Visé. Celui-ci écrivit quelques pièces (qui ne sont plus jamais jouées) comme la mère coquette (1665), puis en collaboration avec Thomas Corneille et après la mort de son rival, Circé (1675) ou la devineresse (1679). Il se rabibocha avec la troupe de Molière par après. Venons en à Jean Donneau de Visé. Son bisaieul Gilles quitta la ville mosane au 16e s. et fut rapidement un des valets du roi de France, Charles IX (1550-1574). Donneau de Visé a une autre plume à son chapeau : d’avoir fondé en 1672 une revue qu’il appela le Mercure galant, un périodique consacré aux nouvelles du théâtre des arts, de l’édition mais aussi aux potins de salon et aux chansons galantes. Pourquoi Mercure ? car ce dieu latin est un voyageur et protège le commerce : ce périodique que l’on peut comparer à Paris-Match et parfois à ici Paris évoque la vie de la royauté et est une sorte d’historiographie royale. Cette revue arrêtée pendant trois ans de 1674 à 1677 s’appela en 1724 après la mort de Donneau de Visé (1710) le Mercure de France. Cette revue cessa d’exister sous ce nom en 1965 mais est reprise sous un autre nom par Gallimard.

    La société archéo-historique de Visé a d’une part invité Monique Vincent en 1993, auteure d’un doctorat français sur Donneau de Visé et d’autre part a mis ce personnage en avant dans la journée du patrimoine de 2008 à .l’église de Devant-le-Pont (affiche), sans oublier le circuit DVD d’Artagnan présenté dans des autocars et réalisé par Jean-Pierre Lensen, aidé par l’atelier vidéo de Berneau et Annick Masset.

    Mais indépendamment d’une biographie intense, jetons un coup d’œil sur la revue de 1673, année du siège de Maestricht par Louis XIV. Un des correspondants parisiens va envoyer à sa rédaction ces descriptions que nous nous plaisons à rappeler.

    2. DONNEAU DE VISE : VISE VILLE SUPERBE ???? ET LIEGE VILLE GERMANIQUE OU ITALIENNE

    Le campement de l’armée du roi est à l’endroit le plus beau que j’aie jamais vu. Il est dans une campagne fort unie, qui a pour bornes d’une chaîne montagnes couvertes de bois et de paysages délicieux (nous pensons que c’est la dite montagne Saint-Pierre) et de l’autre la Meuse, qui est une rivière fort spacieuse, sur laquelle est bâtie un château fort agréable et bien gardé par les Espagnols (est-ce Argenteau ou Navagne ?) . On voit encore du camp la ville de Viseyt (Visé), qui est presque toute bâtie de briques et par compartiments.

    Suit une lettre écrite de Liège :

    3. MAISONS ET RUES DE LIEGE

    Nous arrivâmes hier à neuf heures du matin. Cette ville m’a paru fort semblable à celles d’Italie. Ses bâtiments n’en sont pas réguliers mais ils sont tous peints et colorés de différentes manières, ce qui en fait un agréable objet à la vue, la plupart paraissent de briques encore qu’ils n’en sont pas. On s’y sert souvent d’une certaine pierre grise et dure qu’il ressemble beaucoup au marbre. Les dedans des maisons sont pavés de petits carreaux de toutes couleurs. La batterie de cuisine es toujours fort nombreuse et fort luisante en ce pays et l’on doit peu s’en étonner, puisqu’elle ne sert presque jamais !! Les crémaillères y sont plus claires que du verre, parce qu’on n’y trouve point de bois, mais bien d’un certain charbon de terre q….u’ils ont ici le secret de purifier et de rendre en masses grosses comme des melons. Ils ont de certains brasiers d’acier, qui sont étroits comme des hottes de boulanger à trois ou quatre étages ; Ils mettent de ce charbon dedans qui rend une chaleur prodigieuse et ne salit point l’âtre. Les pas et les environs des portes sont revêtues de pierres noires comme du marbre, et bien souvent de marbre même. Il y a des sièges de même matière aux deux côtés des portes avec des appuis de fer si poli, qu’il parait aussi luisant que l’acier. Les rues sont fort nettes mais les pavés sont si petits qu’il y a du danger pour les chevaux. On y voit deux ou trois belles places en cette ville dans l’une desquelles sont deux fontaines très belles qui jettent de l’eau par plusieurs endroits (Place du Marché ?). La Meuse passe à travers de la ville et il y a un pont de pierres (Pont des Arches). Les marchandises y sont en quantité mais chères (déjà ?). Il y a un palais, un hôtel de ville et de belles églises où le marbre est en assez grande confusion.

    4. LES HABITANT-E (s) Succulent ou ???? vu par un parisien

    Tout est passablement beau, hors la plupart des femmes. Les hommes sont gros et ventrus et beaucoup ont des visages à la romaine. Ils parlent presque tous allemand (N’ ont-ils pas confondus avec le wallon), aussi leur propreté extérieure tient-elle beaucoup de cette nation. Ce n’est pas seulement en quoi ils l’imitent puisqu’ils boivent autant que les Allemands et qu’ils engagent tous leurs amis à en faire de même, de sorte que l’on voit quelqu’un de ces habitants, on est bienheureux si l’on est quitte pour une douzaine de coupes. L’eau n’y vaut rien du tout , encore que dans chaque maison il y ait une citerne, où l’on dit qu’elle se purifie. Les femmes s’habillent ici tout à fait mal. Les hommes n’y portent le manteau qu’en noir et les paysans sont tous vêtus d’une souquenille bleue (sarrau) et leurs enfants aussi .

    5. UNE ANECDOTE SUR LE BON COTE DES LIEGEOISES

    Vous ne sauriez croire la multitude de gens qui viennent voir le roi (Louis XIV).ni quelle joie leur inspire sa présence. Il vient présentement d’arriver une chose que je trouve assez remarquable pour vous être racontée. Un soldat ayant par mégarde lâché un pistolet près du Louvre et ayant été condamné à être pendu, une Liégeoise mue de compassion s’alla présenter à monsieur le duc de La Feuillade (gouverneur de la place de Maestricht) pour avoir sa grâce . Il la renvoya au roi devant qui elle se jeta à genoux et la lui demanda. Sa Majesté voulut savoir d’elle par quel motif elle parlait en faveur d’un homme qu’elle ne connaissait point et si c’était qu ‘elle voulut l’épouser. Elle répondit que non, que la pure charité la portait à parler pour lui et qu’elle avait un frère dans ses troupes , à qui si pareil malheur était arrivé, elle aurait été bien aise qu’on eut pardonné. Le Roi s’éloigna d’elle en lui disant que qui tirait près du Louvre devait être condamné. La pauvre fille ne se rebuta point, et tirant ce grand Monarque par son habit : « N’accorderez vous pas, Sire, lui dit-elle , cette grâce à une Liégeoise qui vous la demande » Elle dit cela avant tant de naïveté , que le Roi lui répondit avec ce fort rire qui gagne tous les cœurs. Oui, je vous l’accorde et je veux qu’il vous en vienne remercier….

    J.P. LENSEN (SRAHV)